Il pense et vit pour le rugby. Bernard Laporte est tombé dedans dès son plus jeune âge et n'a eu de cesse de gravir les échelons. Retour sur le parcours du sélectionneur du XV de France, avant son dernier combat : la Coupe du Monde
Même s'il affirme qu'une victoire en Coupe du Monde ne changerait pas sa vie, Bernard Laporte aimerait quitter son poste sur un coup d'éclat (Photo AFP)
Après huit ans passés à la tête de l'Equipe de France de rugby, Bernard Laporte entame, avec la Coupe du Monde qui a lieu cette année dans l'Hexagone, son dernier combat. En effet, il prendra à la fin de la compétition le poste de secrétaire d'Etat chargé de la Jeunesse et des Sports.
Crâne lisse, lèvres serrées, petits yeux dissimulés derrière des lunettes à fine monture, Laporte a une gueule reconnaissable entre toutes. Une gueule dont il n'hésite pas à se servir lorsque quelque chose lui déplaît. Quel fan de rugby ne se souvient pas de son coup de colère terrifiant, en 2002, pendant la mi-temps d'un France-Italie, quand il hurlait son mécontentement à ses joueurs dans les vestiaires. Ces derniers s'en souviennent très certainement, même si Laporte affirme qu'il ne se fâche jamais? On n'ose imaginer quand c'est le cas !
Excessif : voilà comment il se décrit. Et c'est sans doute ce qui lui a permis de se faire une place plus que respectable dans le monde du rugby. A 20 ans, il est double champion de France juniors crabos avec le club de Gaillac dans lequel il endosse déjà le rôle de capitaine. Un homme né pour mener.
"Au bout de mes rêves"
En 1984, il rejoint le club de Bègles-Bordeaux où il remporte le titre de champion de France en 1991. Mais en 1993, le bouillonnant joueur, déjà connu pour son côté râleur sur le terrain, se fâche bel et bien avec les dirigeants direction le Stade Bordelais Université Club. Laporte y prend un peu plus d'ampleur car il y cumule trois casquettes : joueur, capitaine et? entraîneur. Sans doute impressionné, le président du Stade Français, Max Guazzini, avec lequel il va se lier d'amitié, lui confie les rênes du club parisien en 1995. Deux ans plus tard, le Stade Français monte du groupe B en élite. En 1998, Laporte gagne le championnat de France, et en 1999, la Coupe de France.
L'ascension continue donc, presque logiquement. A 35 ans, Bernard Laporte devient le sélectionneur national de l'équipe de France. Avec le succès qu'on lui connaît : 4 victoires au Tournoi des Six nations, dont la dernière en mars dernier, et deux grands Chelems, en 2002 et 2004.
Lors de la précédente Coupe du Monde en 2003, le parcours des Bleus s'est arrêté en demi-finales. Comme le dit le titre de son livre, on lui souhaite d'aller "au bout de ses rêves"cette année. Coup d'envoi : début septembre.
Nicolas MANGIN. (www.lepetitjournal.com) mardi 21 août 2007
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