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POLITIQUE - Julien Dray doit tirer un trait

Suspecté d'abus de confiance, Julien Dray s'est mis en congé de ses fonctions dirigeantes au sein du PS. Soutien de Royal, cet ancien trotskiste co-fondateur de SOS Racisme est très pessimiste quant à son avenir politique

Julien Dray (photo AFP) est suspecté par une enquête préliminaire de la brigade financière de Paris d'avoir détourné des fonds des comptes de l'association des Parrains de SOS Racisme et de ceux du syndicat lycéen de la FIDL. Depuis la révélation mi-décembre par Le Monde de perquisitions au domicile de l'homme politique, Julien Dray s'est mis en retrait du Parti socialiste.

Un passé associatif et syndicaliste
Adhérent à la LCR dès sa quatorzième année en 1969, Julien Dray s'engage très tôt dans la revendication sociale. Durant ses études supérieures d'histoire-géographie et de sciences économiques, il participe activement au syndicat étudiant le Mouvement d'action syndicale (MAS) qui laisse place en 1980 à l'UNEF-ID, syndicat se voulant plus proche des socialistes et co-fondé par Dray. A cette occasion, ce dernier prend sa carte au PS puis crée en 1984 SOS Racisme avec notamment Harlem Désir.
Ce long passé syndicaliste et associatif lui permet de conserver encore de nombreux contacts et soutiens dans ces deux milieux. Au PS, Julien Dray anime des courants placés à la gauche du parti tels Gauche Socialiste ou le Nouveau Parti Socialiste. En 2005, il opère un changement politique se rangeant derrière son amie Ségolène Royal dans la bataille des présidentielles. Il fera partie de sa garde rapprochée durant la campagne. Il la soutient également lors du récent congrès de Reims après avoir pensé à présenter sa candidature.

"Il y a une vie qui vient de s'achever"
Député de l'Essonne depuis 1988, Julien Dray a subi de nombreuses controverses y compris au sein de sa famille politique. Il est parfois décrié dans les rangs socialistes pour ses idées strictes en matière de sécurité. En 2002, il avait déclaré à l'Assemblée son soutien à la loi sécuritaire de Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur. Son appui à Ségolène Royal, partisane d'un rapprochement avec le MoDem, peut également surprendre quand on sait que Julien Dray était l'un des principaux pourfendeurs du gouvernement d'ouverture au centre de Michel Rocard en 1988.
En 1999, Julien Dray avait déjà été l'objet d'une enquête, classée sans suite, au sujet d'achats, notamment d'une montre de luxe, financés par les comptes de la MNEF selon l'accusation déboutée. A nouveau mis en cause, Julien Dray a décidé de ne plus siéger pour le moment au bureau national du PS. Selon lui, la messe est dite en ce qui concerne sa carrière. "Les conséquences politiques me dépassent. Il y a une vie qui vient de s'achever, c'est triste pour moi".
Yann Fernandez (www.lepetitjournal.com) lundi 5  janvier 2009

Lire aussi
_ la fiche de Julien Dray sur le site de l'Assemblée nationale
_ l'article du Monde ? Julien Dray va porter plainte contre X
_ l'article du Figaro ? Soupçons sur l'argent liquide de Julien Dray



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