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OLIVIER GIRAULT - "J'avais fait des Jeux Olympiques mon but ultime"

Olivier Girault est un monument du sport français. Championnat d'Europe, du monde et Jeux Olympiques, l'ailier gauche a tout gagné avec l'équipe de France de handball avant de prendre sa retraite sportive au lendemain de la médaille d'or à Pékin en 2008. L'ancien capitaine des Costauds nous parle des Jeux et de ce qu'ils représentent dans la carrière d'un sportif de haut niveau

Lepetitjournal.com - Que représentent les Jeux olympiques dans la carrière d'un sportif ?

Olivier Girault - C'est la seule compétition où un sportif qui fait les Jeux une fois n'est pas certain de les refaire. Les possibilités de décrocher une médaille olympique sont très rares et pour tout sportif c'est le graal ultime. C'est la médaille qu'on a tous envie d'avoir. On passe par des étapes. On veut d'abord être champion d'Europe puis champion du monde et enfin on vise la médaille olympique.
Les JO sont passés du monde de l'amateurisme au professionnalisme avec les Jeux de Barcelone. Quand on voit que des joueurs comme Roger Federer ou l'équipe américaine de basket y participent, que c'est un titre suprême pour eux, ça montre l'importance qu'ont les Jeux aujourd'hui.

Vous avez participé à trois olympiades (Sydney, Athènes, Pékin). Quelle est celle dont vous gardez le meilleur souvenir ?

Sydney, c'était des Jeux fabuleux. J'ai des très bons souvenirs alors que ça avait été catastrophique sur le plan sportif. Il y a cette culture anglo-saxonne assez particulière avec des gens très chaleureux et accueillant. L'ambiance était formidable.
Et puis souvent, quand on montre Sydney, on montre l'opéra mais ce qu'on voit moins souvent, c'est que quand tu fais 15 km, tu es dans le "bush" et tu passes par des paysages incroyables.

Le dernier match de votre carrière débouche sur une médaille d'or au Jeux Olympiques en tant que capitaine de l'équipe de France. C'est la fin dont tous les sportifs rêvent...

On ne peut pas rêver mieux. Quand un an avant j'avais décidé de mettre un terme à ma carrière, j'avais fait des JO mon but ultime. J'ai toujours dit que j'arrêterai ma carrière sur la pente ascendante. Je ne voulais pas faire l'année de trop. J'étais en pleine forme au moment des Jeux mais je voulais que ma dernière image soit belle, réussie. Avant les Jeux, tu m'aurais dit : "une médaille de bronze et tu t'en vas", je l'aurai prise. Partir sur une médaille olympique, c'est beau mais je n'aurai jamais imaginé que ça se termine aussi bien. C'est une grande réussite.

 


Quand on participe aux Jeux, se sent-on vraiment appartenir à la famille olympique française ?

Oui tout à fait. C'est une véritable équipe de France. Dans le village olympique, il y a un vrai quartier français où tous les athlètes du pays vivent ensembles et s'encouragent. On est là du début à la fin et on voit nos voisins partir le matin pour aller chercher leur médaille. Le sport, à ce niveau là, te donne des émotions que tu ne retrouveras jamais. Ça peut t'amener très haut ou te descendre très bas. C'est hallucinant. Il y a de la joie, de la tristesse?C'est un bout de vie réuni en très peu de temps avec énormément d'émotion. D'ailleurs, quand un sportif arrête sa carrière, ce n'est pas le sport qui lui manque mais les émotions.

Qu'est ce qu'on peut souhaiter à l'équipe de France de handball pour ces Jeux de Londres ?

Faire un beau parcours. Souvent, ça ne dépend pas que de soi. Il faut qu'ils soient préparés le mieux possible pour ne pas avoir de regrets. C'est ce que je leur souhaite. Arriver à jouer le meilleur handball possible et après, si il y a plus fort, il faut l'accepter. En tout cas, il faut se rapprocher de son meilleur niveau pour ne rien regretter.

Quels sont vos plus beaux souvenirs olympiques en tant que spectateur ?

Les Jeux de Barcelone sont un grand moment parce que c'est le jour où on a vu tous les meilleurs participer aux Jeux. C'est là qu'on s'est rendu compte que cette compétition était la plus importante. La "dream team" américaine de basket en était le symbole à l'époque.
Il y a aussi la médaille d'or de Marie-José Pérec sur 400 mètres. C'est une course qui encore aujourd'hui quand on la regarde nous donne des frissons. Il y a une élégance incroyable dans sa course. C'est un moment magique.  

Propos recueillis par Simon Gleize (www.lepetitjournal.com/jeux-olympiques) lundi 16 juillet 2012

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