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Tel maître, tel chien : Rox et Rouky

Elle s’appelle Roxanne. Lui, c’est Rouky, un caniche australien... Un portrait croisé d’un maître et de son chien, saisis lors d’une promenade à Central Park. Allure, style, attitude : ces duos parfois se ressemblent plus qu’on ne le croit. Une chronique courte, sensible et observée, au rythme des pas et des pattes.

Roxanne et son chien RoukyRoxanne et son chien Rouky
Crédit : Stéphanie Mathis
Écrit par Stéphanie Mathis
Publié le 8 octobre 2025, mis à jour le 14 novembre 2025

 

Elle s’appelle Roxanne. Lui, c’est Rouky, un caniche australien.

Il est dix heures dix quand ils sortent. Ils ne se lèvent pas aux aurores, le monde peut bien attendre un peu. Pour eux, la vie se savoure à son rythme, sans hâte ni règles strictes. Un sweat rose poudré, enfilé comme une étreinte oubliée, un jogging assorti, c’est l’uniforme du dimanche... même si on est jeudi.

Ils avancent côte à côte, dans une complicité évidente. Et surtout pas surjouée. Roxanne jette parfois un regard vers Rouky. Il se rapproche alors, son poids rassurant contre sa jambe. Ce qu’ils partagent n’appartient qu’à eux.

Roxanne chaloupe, elle semble flotter à quelques centimètres du sol. On devine le confort du coton contre sa peau, l’odeur sucrée de son shampooing, le souffle chaud de son haleine mêlé à l’air vif du matin. Jamais tout à fait là, jamais tout à fait ailleurs. Rouky, lui, renifle le monde avec l’attention d’un vieux poète qui aurait perdu ses lunettes. Son pelage frôle le bitume comme on caresse un vieux plaid. Ils s’arrêtent souvent. Devant un arbre. Un écureuil. Un lampadaire.

Elle vit dans l’East Village, au quatrième sans ascenseur, entourée de livres qui débordent des étagères et de plantes qui s’obstinent à vivre. Roxanne est graphiste freelance, une créative discrète, amoureuse des teintes douces et des formes organiques. Rouky est son ancre, son ombre, la tendresse qui ne pose jamais de question.

Ils se ressemblent. Les cheveux lâchés, un peu fous, le roux dans les tons caramel. Une certaine mollesse dans les appuis, mais pas dans l’intention. La même manière de se poser là, sans en faire trop. Ils ne veulent pas impressionner. Juste exister, tranquillement. Et rentrer avant onze heures trente, histoire de.

Les passants les croisent avec un sourire. Ce n’est pas un duo qu’on remarque. C’est un duo qu’on aimerait rejoindre. S’arrêter là, à côté d’eux, le temps que la vie retrouve sa juste mesure. Celle d’un dessin animé d’enfance.

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