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Iran : des représailles américaines pourraient être un crime de guerre

Conflit Iran USAConflit Iran USA
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 6 janvier 2020, mis à jour le 6 janvier 2020

La directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay, a rappelé lundi que les Etats-Unis avaient ratifié deux conventions protégeant les biens culturels en cas de conflit, après les menaces proférées dimanche par Donald Trump contre des sites culturels iraniens. Par ailleurs, si ces menaces étaient mises à exécution, elles pourraient constituer un crime de guerre.

 

Des conventions signées par les USA

Lors d'une rencontre avec l'ambassadeur iranien Ahmad Jalali, la directrice générale de l’Unesco a souligné que les Etats-Unis et l'Iran avaient "ratifié ces deux conventions" - de 1954 et 1972 - sur la protection des biens culturels et du patrimoine mondial, selon un communiqué de l'Unesco. ce qui pourrait être pris comme un rappel à l’ordre intervient juste après que le président américain ait menacé sur Twitter de frapper 52 sites iraniens. Ces représailles, contraires aux engagements américains auprès de l'Unesco, pourraient par ailleurs constituer des crimes de guerre.

 

52 sites iraniens

Le chiffre de 52 n’est pas anodin, puisqu’il représente, selon le locataire de la Maison Blanche, le nombre d’otages américains détenus par l’Iran en 1979.

Ces 52 sites sont « de très haut niveau et très importants pour l'Iran et pour la culture iranienne », a souligné Donald Trump sur Twitter. Entendre par là que Washington serait prêt à détruire des sites culturels iraniens.

S’il venait à passer à l’acte, Trump s’exposerait effectivement à l'accusation de crime de guerre. Depuis 2017 et le vote de la résolution 2347 à l'ONU, attaquer des sites du patrimoine culturel ou religieux « peut constituer, dans certaines circonstances et conformément au droit international un crime de guerre ». Auparavant, les biens et des sites culturels étaient déjà protégés depuis 1954 par la Convention de La Haye, et depuis 1977 par les Conventions de Genève - conventions signées par les États-Unis, comme l’a rappelé ce lundi Audrey Azoulay - sans que leur destruction ne constitue un crime de guerre.

Rachel Brunet
Publié le 6 janvier 2020, mis à jour le 6 janvier 2020