

Vous vous souvenez peut-être de cette chanson de Cali « C’est quand le bonheur ? » et sa difficulté à y répondre - il répète quand même la question une bonne dizaine de fois. On pourrait aussi se demander « C’est quoi le bonheur ? » et l’on ne serait pas beaucoup plus avancé. (Il fut un temps où cette autre chanson était systématiquement passée sur le dance floor de tous les mariages de France). C'est pourtant ce que mesure l'Institute for Economics and Peace. Et la note obtenue par les États-Unis n'est pas très encourageante.
Je me souviens que, tout jeune homme, ma grand-mère, du côté de ma mère, m’avait glissé entre les mains le livre du philosophe Alain Propos sur le bonheur, que je n’avais pas tellement aimé. Quelques années plus tard (sic), en préparant cet article, j’ai découvert cette conférence d’André Maurois qui donne très envie de relire le philosophe.
En attendant, l’Institute for Economics and Peace (IEP) travaille à définir la notion de bonheur ressenti par les habitants de tous les pays du monde. Pour parvenir à ce résultat, l’institut calcule un « Global Peace Index » (GPI) qui prend en compte une vingtaine d’indicateurs dans trois domaines différents : le niveau de sureté et de sécurité; l’étendue des conflits en cours; le degré de militarisation.
La conclusion est, hélas, assez prévisible : le monde est, dans l’ensemble, moins heureux. Le pays obtenant le meilleur score étant l’Islande - comme les années précédentes - et la notation la plus basse est associée à l’Afghanistan - idem.

En tant qu’expatrié, on me demande de temps en temps : «Est-ce que tu es heureux là-bas?» et je pense que c’est une question que l’on pose à toute personne ayant opéré de grands changements, comme une nouvelle orientation professionnelle par exemple. Ce à quoi, il convient de répondre : selon quels critères?
La note globale des États-Unis n’est pas très bonne. Le pays est classé 129 sur 163 (la France, je sais que vous vous posez la question, est quand même mieux placée : 65e)
Parmi les critères que propose l’Institute for Economics and Peace, ceux qui dégradent le plus la note américaine sont :
- le nombre de prisonniers incarcérés pour 100 000 habitants
- la menace terroriste
- les montants investis par l’État dans l’armée
- le nombre d’armes nucléaires
- le nombre de décès au combat dus à un conflit externe
- les conflits menés dans d’autres pays
Si ces sujets pèsent sur le sentiment de bonheur ressenti, l’insécurité entre finalement peu en compte dans la note. Pourtant, c'était le sujet sur lequel les candidats aux dernières élections se sont affrontés.
Pourtant, il n’est pas une semaine sans qu’un crime violent ou un tuerie de masse ne soit perpétré à travers le pays.
Il semblerait que l’on s’habitue assez vite à ces annonces et qu’elles n’empêchent pas d’être heureux.
Mais peut-on vraiment l’être dans un pays si violent?
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