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Severine Picquet CCE aux Etats Unis “entrepreneure dans l’âme engagée pour la France”

S’implanter aux États-Unis, une aventure excitante… mais pas sans filet ! Entreprendre de l’autre côté de l’Atlantique demande bien plus qu’une bonne idée. Conseillère du commerce extérieur et entrepreneure passionnée, Séverine Picquet est arrivée en 2008 aux Etats-Unis et nous partage ses conseils à l’heure où les CCE du continent se réunissent au Forum des Amériques, du 26 au 28 mars 2025.

Séverine Piquet, entrepreneure et CCE aux Etats-Unis Séverine Piquet, entrepreneure et CCE aux Etats-Unis
Séverine Picquet, entrepreneure et CCE aux Etats-Unis
Écrit par Capucine Canonne
Publié le 25 mars 2025, mis à jour le 27 mars 2025

 

Être CCE est un engagement personnel qui fait partie de moi. Mon parcours professionnel est très entrepreneurial

 

 

Pouvez-vous nous parler de votre parcours professionnel et de ce qui vous a conduit à devenir conseillère du commerce extérieur aux États-Unis ? 

Je suis une entrepreneure dans l’âme. À 22 ans, j’ai créé ma première entreprise à Paris dans le domaine de la communication et de la veille média. Mon premier client était Press Index. Très vite, j’ai adhéré au MEDEF Paris, ce qui m’a permis de développer un solide réseau, d’être parmi d’autres entrepreneurs et d’affiner ma compréhension des enjeux économiques. J’ai navigué dans plusieurs institutions professionnelles. En 2008, j’ai franchi l’Atlantique pour ouvrir une filiale à New York, initialement axée sur le marketing, la promotion de l’Art de Vivre à la Française et l’accompagnement d’entreprises. 

Au fil des années, ce parcours entrepreneurial a évolué. La pandémie nous a mis un “stop” et a marqué un tournant dans la vie en la recentrant sur une passion forte : l’immobilier. J’ai fondé AM GLOBAL, une structure dédiée à l’accompagnement des entrepreneurs et investisseurs dans leurs projets immobiliers. Je peux le dire, mon parcours professionnel est très entrepreneurial. Sensible à l’expansion des entreprises françaises à l’international, je me suis impliquée activement auprès de la Chambre de Commerce Franco-Américaine, MEDEF, et ai participé aux Mondiaux des CCE. Cette implication m’a conduit à être nommée par décret conseillère du commerce extérieur de la France en juillet 2016.

 

 

Aux États-Unis, les CCE se retrouvent chaque année au CES de Las Vegas. Le Forum des Amériques à Mexico City est également cette année un événement majeur


 

Quelles sont les missions d'un conseiller du commerce extérieur ? 

Les CCE ont pour mission d’accompagner le développement international des entreprises françaises en leur apportant expertise et réseau. Nous conseillons également les pouvoirs publics sur les enjeux économiques, accompagnons les jeunes en VIE dans leur formation à l’international et contribuons au rayonnement ainsi qu’à la promotion de l’attractivité de la France. À New York, nous nous réunissons tous les deux mois pour échanger sur des thématiques clés avec des intervenants aussi passionnants que variés. Nous animons également des comités dynamiques sur des sujets tels que l’intelligence artificielle, l’attractivité de la France ou encore l’artisanat, parmi d’autres. Aux États-Unis, les CCE se retrouvent chaque année au CES de Las Vegas, un rendez-vous incontournable de l’innovation technologique. Le Forum des Amériques à Mexico City est également cette année un événement majeur, réunissant les acteurs économiques de la région pour favoriser les échanges et le développement des entreprises françaises à l’international. 

 

Le Forum des Amériques 2025 : un pont stratégique entre la France et l’Amérique

 

Être CCE est un engagement personnel qui fait partie de moi. Je suis fière d’être française. A travers ce que nous faisons avec les autres CCE, nous travaillons sur l’attractivité de la France, une manière de redonner ce que la France nous donne. 

 

 

Séverine Piquet, nommée CCE aux Etats-Unis depuis 2016
Séverine Picquet, nommée CCE aux Etats-Unis depuis 2016 

 

 

Quelles sont vos attentes spécifiques pour le forum des Amériques ?

Je serai présente au Forum des Amériques et animerai l'atelier sur l’implantation des entreprises aux États-Unis le 27 mars, aux côtés de cinq autres conseillers du commerce extérieur. Le Forum est un boost et un apprentissage pour nous tous. C’est un moment essentiel où nous pouvons collaborer, nous interroger sur les défis actuels et explorer des  solutions innovantes afin de mieux répondre aux attentes des entrepreneurs.

Plus de 500 participants sont attendus au Forum, offrant une occasion unique de se retrouver, d’échanger et de développer un réseau précieux. Durant ces trois jours intenses de travail et de rencontres, nous aurons l’opportunité d'assister à des conférences sur des thématiques telles que la géopolitique, les relations commerciales internationales dans un monde en mouvement, et la transition énergétique.

 

 

il est essentiel de bien comprendre le cadre légal et fiscal, qui diffère du système français mais qui peut aussi être différent d’un État à l’autre.

 

 

Forum CCE des Amériques en 2025

 


 

Quels défis spécifiques rencontrent les entreprises et entrepreneurs français ? 

S’implanter aux États-Unis représente une formidable opportunité pour les entreprises et entrepreneurs français, mais cela s’accompagne de défis majeurs. Tout d’abord, il est essentiel de bien comprendre le cadre légal et fiscal, qui diffère du système français mais qui peut aussi être différent d’un État à l’autre. S’entourer de professionnels compétents, tels qu’un avocat spécialisé et un CPA pour la partie fiscale, est indispensable.

L’élaboration d’un business plan solide et un investissement financier stratégique sont également essentiels, tout comme l’accès au financement, qui passe par la construction d’un crédit score et d’un historique financier aux États-Unis. Le choix du lieu d’implantation est un facteur déterminant : aux États-Unis, “location, location, location” prend tout son sens, car chaque État et chaque ville ont des dynamiques économiques, des réglementations et des fiscalités différentes qui peuvent impacter la réussite d’un projet.

Les différences culturelles jouent aussi un rôle clé : la culture d’entreprise américaine valorise la flexibilité, l’efficacité opérationnelle et une approche résolument orientée vers les résultats. Enfin, la gestion des visas et de l’immigration, ainsi que le coût et la complexité d’une implantation, sont des paramètres à anticiper pour maximiser ses chances de succès.
 

 

Mon principal conseil est de savoir s’entourer de bons professionnels et d’experts

 

 

Quels conseils donneriez-vous à un entrepreneur français  qui souhaite s'implanter aux Etats-Unis ? 

Mon principal conseil est de savoir s’entourer de bons professionnels et d’experts. C’est d’ailleurs la première chose que j’ai faite en arrivant aux Etats-Unis. Il est également essentiel de croire et de s'investir dans son projet. 

Encore une fois, aux États-Unis, il y a toujours des opportunités, mais il est crucial de savoir s'adapter aux spécificités du marché local. Définir clairement sa stratégie et son plan d’action, pouvoir répondre aux questions des 5W (Who, What, Where, When, Why). Pour moi, le positive mindset, la persévérance et la détermination sont des clés de la réussite.

 

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