Christopher Weissberg : « Être au plus près des Français d’Amérique du Nord »

Lepetitjournal.com : Vous venez d’être nommé député des Français d’Amérique du Nord. Pour les Français, francophones et francophiles qui vous découvrent, pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

Christopher Weissberg : Je deviendrai officiellement député le 13 novembre 2025, un mois après la nomination de Roland Lescure au gouvernement. 

Je suis franco-américain et j’ai vécu longtemps au Canada et aux États-Unis, notamment dans le nord de l’État de New York où ma famille est installée. J’y ai dirigé des restaurants pendant plusieurs années, dans une petite ville proche de la frontière canadienne. Je suis donc très lié à la région et, plus largement, à la circonscription que je représente.

En parallèle de mon parcours entrepreneurial, j’ai rejoint en 2016 la campagne d’Emmanuel Macron puis travaillé avec Roland Lescure et ensuite au Quai d’Orsay sur les questions d’éducation et de vie associative des Français et de l’étranger.

En 2022, Roland Lescure m’a choisi comme suppléant, et j'ai eu la chance d’exercer ce mandat pendant deux ans, de 2022 à 2024, jusqu'à la dissolution. Je connais donc bien la circonscription, ses enjeux et ses réalités.

La première circonscription des Français établis hors de France
La première circonscription des Français établis hors de France est l'une des onze circonscriptions législatives des Français établis hors de France créées lors du redécoupage des circonscriptions législatives françaises de 2010. Elle comprend les États-Unis et le Canada, pour une population de 259 288 Français inscrits sur les registres consulaires au 1^er janvier 2024.

Vous succédez à Roland Lescure. Quelles seront vos priorités dans les prochains mois pour les Français établis en Amérique du Nord ?

Mon fil conducteur, c’est d’être au plus près des Français d’Amérique du Nord, dans leur diversité. La circonscription est immense, mais je veux aller à leur rencontre le plus souvent possible.

Le paysage politique aux États-Unis a beaucoup changé ces deux dernières années. De plus en plus de Français font le choix de rentrer en France, parfois contraints par des difficultés de visa. Mon rôle sera de les accompagner dans ces démarches, tout en soutenant ceux qui souhaitent poursuivre leur expatriation à l’étranger.

Vous parlez de « vous rendre sur le terrain ». Concrètement, comment cela se traduit-il ?

Cela signifie me déplacer régulièrement, dialoguer avec les administrations locales, aider ceux qui rencontrent des blocages administratifs. À titre d’exemple, au Québec, qui était pourtant une terre d'accueil très forte pour les Français, nous nous rendons compte qu'il est de plus en plus difficile d'obtenir des titres de séjour. Je veux donc travailler avec l'administration québécoise pour faciliter la vie des Français qui sont installés au Canada.

« Permettre le vote par Internet est la clé de la participation démocratique des Français de l’étranger. »

Y a-t-il des dossiers urgents laissés par Roland Lescure que vous souhaitez poursuivre ou réorienter ?

Oui, plusieurs. La fiscalité reste un sujet majeur, notamment la question de l'impôt universel. L’accès à l’enseignement français à l’étranger est aussi essentiel.

Un autre enjeu, plus concret, est la dématérialisation des démarches, en particulier pour les passeports et le vote en ligne. C’est crucial, car dans six mois auront lieu les élections consulaires. Permettre le vote par Internet est la clé de la participation démocratique des Français de l’étranger.

« Les menaces contre l’État de droit et la montée des extrêmes en Europe comme ailleurs doivent nous alerter. »

 

Quels messages souhaitez-vous adresser aux Français établis en Amérique du Nord ?

Mon message est politique mais aussi personnel. Nous vivons une époque de bouleversements. La mondialisation, qui pendant des années facilitait les mobilités, est aujourd’hui remise en question. Les menaces contre l’État de droit et la montée des extrêmes en Europe comme ailleurs doivent nous alerter.

Les Français d’Amérique du Nord savent ce que représente un monde ouvert, libéral et démocratique. Je veux porter leur voix à l’Assemblée nationale pour défendre ce modèle, qui reste le meilleur garant de la paix et de la prospérité.