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Alexandre Maret, les New-Yorkais, l’amour et le partage

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Alexandre Maret ©️Alexandre Maret
Écrit par Rachel Brunet
Publié le 19 novembre 2020, mis à jour le 19 novembre 2020

En ce mois de novembre, et dans la mouvance de Movember - qui invite les hommes du monde entier à se laisser pousser la moustache pendant tout le mois afin de sensibiliser l’opinion publique et de lever des fonds pour la recherche contre les maladies masculines - notre édition met à l’honneur des hommes francophones de New York. Aujourd’hui, nous sommes partis à la rencontre d’Alexandre Maret, un jeune Normand installé à New York depuis un an et demi. Un pied dans le monde alcoolier, l’autre dans la photographie, le Français porte un projet artistique autour du partage, de l’amour et du don.

 

New York amour

Alexandre Maret

 

Les New-Yorkais et l’amour

« Je vais avoir 28 ans en décembre » confie le Normand qui a très tôt décidé de consacrer sa vie professionnelle à l’industrie des vins et spiritueux. Très vite après ses études à KEDGE Business School, il créé sa propre structure de dégustation de vins et alcools. Ses clients, des particuliers, mais aussi des entreprises. Il collabore alors plusieurs marques d’alcool, mais rêve de rejoindre une maison. Il y a deux ans, la chance lui sourit « la maison de cognac avec laquelle je travaillais m’a annoncé que leur importateur aux États-Unis recherchait un représentant ». Il s’envole pour New York et devient Market Manager / Brand Ambassador pour BCI. « C’est un importateur de vins et de spiritueux. Nous représentons des maisons de gin, de rhum, de champagne, de vin de Bordeaux, de cognac, d’armagnac, bref, tout ce qui représente notre pays adoré ». Dans sa nouvelle ville d’adoption, le professionnel du vin se sent comme un poisson dans l’eau.

Passionné par sa vie professionnelle, le Normand se définit comme un touche-à-tout, « j’adore avoir et faire plein d’activités ». C’est l’arrivée de la pandémie à New York et le confinement qui lui font naître une idée, laquelle devient un projet. Humain. Bienveillant. « Comme tout le monde, j’ai subi la crise sanitaire, mais je n’ai pas trop mal vécu le confinement. Je reconnais être très chanceux. Mon activité a ralenti, mais a continué, malgré tout ». Et de rajouter « j’ai vu cela comme une source d’opportunités ». Pour ce curieux de nature, davantage de temps lui permet de se lancer dans un art qu’il affectionne tout particulièrement : la photographie. Il profite de son temps libre, plus conséquent en cette période noire, pour se former. Logiciels, techniques... Tout y passe !

« Nous étions alors dans un climat anxiogène. Les médias nous balançaient en boucle des informations très négatives » explique, à raison, Alexandre Maret. Alors il s’interroge : comment utiliser cet appareil photo et en faire quelque chose de positif ? Une idée : sortir, déambuler dans les rues de New York, éteintes à ce moment-là, et communiquer, sinon communier, avec les New-Yorkais. Toute distanciation sociale respectée !

 

Alexandre Maret

Dereck ©️Alexandre Maret

 

Dès avril, Alexandre Maret part à la rencontre des New-Yorkais avec deux questions : est-ce que je peux vous photographier et qu’est-ce que l’amour pour vous ? La réponse, souvent, résumée en un mot, est écrite sur une ardoise. En cette période trouble, parler d’amour réconforte, crée du lien, réhumanise cette ville endormie. « Je répertorie ces moments figés sur mon compte instagram, Chosen at Random, afin de partager un petit morceau d'eux et un petit morceau de moi, dans le but de pouvoir partager à une plus grande échelle un message de partage, d'espoir, d'optimisme, d'unicité à un moment où cela semble plus que nécessaire » explique Alexandre Maret.

« Je définirais l'amour comme insaisissable parce que c'est comme ça que l'amour est simpliste. L'amour est comme un cerf, plus vous le poursuivez, plus vite, il court ! » explique Dereck, 29 ans, laveur de vitres.

 

Alexandre maret

Alex ©️Alexandre Maret

 

« Nous sommes pris dans un moment où je pense que beaucoup de gens ont besoin d'être réunis. Je regarde la situation dans son ensemble et j'ai le sentiment que beaucoup de gens sont maintenant divisés avec le système ! Donc, mettre en un mot, j'ai choisi « universel » pour décrire l'amour que nous devrions tous avoir, peu importe notre religion, notre origine ethnique, la couleur de la peau, le sexe… » explique de son côté Alex, originaire de Dallas et manager d’un restaurant new-yorkais.

Pour Jaime, executive recruiter originaire d’Arizona, « comme le Dalaï Lama l'a dit un jour, l'amour est l'absence de jugement ... Et avec cela vient l'acceptation, qui inclut non seulement les autres, mais nous-mêmes ».

 

Alexandre Maret

Jaime ©️Alexandre Maret

 

Créer le hasard

Pendant les manifestations et les marches Black Lives Matter, juste après le meurtre de George Floyd, Alexandre Maret est toujours dans les rues. L’heure est à la communion. Les messages sont forts. On parle d’universel, d’égalité d’inclusion. Et l’amour est toujours là, triomphant du racisme. Le Français continue son projet et le fait évoluer au fur et à mesure du temps qui passe.

« Aujourd’hui, mon activité a repris à 100 %. Mais je continue mon projet ». C’est cette activité professionnelle justement qui le fait zigzaguer dans les rues de la ville. Chaque jour, il visite restaurants et hotels qui sont ses clients. « Je marche énormément dans les rues de New York ». C’est là qu’il continue de rencontrer des gens. Avec un motto : « le hasard peut être créé, le destin avec ». Si aujourd’hui, il ne parle plus d’amour, il parle des gens. Son langage, la photographie. Ses pages blanches, instagram où il publie depuis le début du projet ses portraits sur le page « Chosen at Random »

De sa démarche, né un projet bienveillant. Dans le partage. Alexandre Maret créé des casquettes « avec un coeur brodé » et un mot, « random ». Ce hasard qu’Alexandre veut créer... Toujours et encore. « Je les vends à mon entourage, aux gens que je connais. Certains m’en achètent pour en offrir une à leur proche ». Les bénéfices vont droit à l’entraide. La vraie ! Il choisit une association caritative, Robin Hood. « C’est une sorte de business angel de la charité, » explique Alexandre « j’ai choisi une association new-yorkaise parce que c’est la ville qui m’accueille et parce que je me sens bien ici ».

Juste avant Noël, Alexandre Maret fera son premier versement à Robin Hood NYC. Quelques centaines de dollars reversés avec générosité, bienveillance et humanité. Dans l’ombre. Comme souvent, pour ceux qui aident avec leur coeur...

 

Alexandre maret

 

Rachel Brunet
Publié le 19 novembre 2020, mis à jour le 19 novembre 2020