Lorsque Nadia et sa famille ont tout quitté pour s’installer à New York en 2018, cette transition représentait bien plus qu’un simple changement de décor. Avocate spécialisée en droit des affaires, elle a été l’initiatrice de cette expatriation, portée par une ambition professionnelle et un rêve de longue date : celui de vivre et de travailler aux Etats Unis. Ce projet initialement prévu pour 18 mois, s’est transformé en une installation à durée indéterminée, redéfinissant l’équilibre familial et l’avenir professionnel de son mari.


Nadia a toujours eu une affinité particulière avec les Etats-Unis. Après y avoir passé une année d’échange universitaire, elle nourrit l’ambition d’un jour s’y installer et d’y faire carrière. Elle termine son parcours entre la France et le Luxembourg, où elle finit par intégrer un cabinet disposant d’un bureau de représentation à New York. Pendant plusieurs années, elle exprime son souhait de partir et finalement en 2018, l’opportunité tant espérée se concrétise. Ce qui devait être une mission temporaire d’un peu plus d’une année, devient une aventure de long terme lorsqu’elle se voit offrir la direction du bureau américain puis plus tard, un poste dans un cabinet new-yorkais.

Très vite, Nadia prend ses marques tandis que son mari peine à trouver sa place
Si l’avocate réalise un objectif professionnel, cette expatriation a été une révolution pour sa famille. Son mari ne peut être détaché aux Etats-Unis par son employeur, il est donc contraint de le quitter sans sécurité de retrouver quelque chose sur place. Une période éprouvante où, tandis que Nadia s’épanouit dans son nouvel environnement professionnel, lui peine à trouver sa place. L’intégration d’Aurélien prend du temps mais finit par s’opérer grâce à une association d’expatriés francophones. Il y découvre une communauté d’entrepreneurs et s’investit progressivement dans des activités bénévoles, ce qui l’aide à se reconstruire un cercle social et un nouveau rythme de vie. Cette dynamique permet au couple de mieux équilibrer leurs rôles respectifs et d’éviter que l’expatriation ne devienne une source de tensions.

Nadia n’a jamais perçu son expatriation comme un défi à relever
Si Nadia ressent une forte pression liée à son poste, elle n’a jamais perçu cette expatriation comme un défi à prouver aux autres. “Je m’en suis toujours fichue, je vis ma vie et c’est tout”. Elle reconnaît néanmoins qu’avant son départ pour New York, plusieurs de ses collègues masculins lui ont déconseillé de partir : “Je venais d’avoir ma fille, ils me disaient : “tu es sûre? ton bébé n’a que 20 mois, ça va être difficile. Et puis, la boîte attend de toi que tu ramènes du business, tu vas avoir beaucoup de boulot”. Mais j’étais sûre de moi, et j’ai eu raison d’y croire”.
"En tant que femme, nous sommes capables de tellement de choses, nous arrivons à gérer nos carrières, nos enfants et nos conjoints. Il ne faut plus se freiner à cause de voix, souvent masculines, nous l’interdisant", confie Nadia.
Aujourd’hui, la famille a trouvé son équilibre. Leur second enfant est né sur le sol américain, et ils ont appris à jongler entre leurs aspirations professionnelles et leur vie personnelle. “Je pense sincèrement qu’il faut faire ce que nous aimons et ne pas se mettre de barrières ni de limites. En tant que femme, nous sommes capables de tellement de choses, nous arrivons à gérer nos carrières, nos enfants et nos conjoints. Il ne faut plus se freiner à cause de voix, souvent masculines, nous l’interdisant. Les Etats-Unis était mon rêve bien avant de rencontrer mon mari. Mais j’admets avoir eu la chance qu’il soit partant aussi”.
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