Pour la première fois dans l'histoire des États-Unis, un ancien président est reconnu coupable d'un délit criminel. Donald Trump est condamnable pour les 34 chefs d’inculpations retenus contre lui. Cependant, il semble y avoir peu ou pas d'impact sur les prochaines élections.
Donald Trump, pas d’interdiction de se présenter
La Constitution américaine n’interdit pas à un criminel ou même à un prisonnier d’être candidat ou d’être élu à la présidence. Cela signifie que Donald Trump peut totalement se présenter et être élu le 5 novembre 2024. Il n'y a également aucune interdiction de voter au niveau fédéral, chaque État applique sa propre politique. Par exemple, en Floride, un criminel ne peut pas voter avant d’avoir purgé la totalité de sa peine. Assez ironique, lorsqu’il s’agit de l'État d’origine de l’ancien président, qui ne pourrait donc pas être en mesure de voter lui-même lors des prochaines élections.
Trump soutenu par les républicains
Malgré sa récente condamnation, Donald Trump maintient son avance sur Joe Biden dans les sondages. Seulement 4% des républicains ont décidé de le quitter, tandis que 16% hésitent encore quant à leur vote. Le reste, la majorité (80%), déclare continuer à le soutenir. A l’inverse, le président actuel ne cesse de baisser dans les sondages. Surnommé « Genocide Joe », suite à ses prises de paroles depuis les répliques quotidiennes d'Israël sur la bande de Gaza, beaucoup d’électeurs arabes et musulmans ne le soutiennent plus.
Trump, s’est empressé à l’annonce du verdict, de lancer des invectives à son rival : « Je suis un prisonnier politique ! Il faut que Joe Biden regrette de s'en être pris à nous ! », a-t-il lancé. Au même moment, son équipe de campagne a ouvert une levée de fonds, sur la plateforme WinRed. L’afflux massif de ses partisans - 53 millions en 24h, a rendu plusieurs fois, la page non fonctionnelle. « C'est plus de 2 millions de dollars par heure », s'est félicité son équipe de campagne dans un communiqué.
La case prison évitable pour Donald Trump
Reconnu coupable, la peine sera prononcée le 11 juillet 2024 par le juge Juan Merchan, quatre jours avant la convention du Parti républicain qui doit l’investir comme candidat des conservateurs. Dans la théorie, Trump risque jusqu’à quatre ans de prison ferme et une amende importante, même si le juge pourrait décider d’une peine de prison avec sursis, voire des travaux d’intérêt général.
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— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 25, 2023
Toutefois, s’il est réélu, l’ancien président est assuré d'éviter la prison, du moins temporairement. Une victoire bloquerait en effet l'exécution de la peine tant qu'il occupe la présidence. La possibilité d'une grâce présidentielle se pose également s'il redevient président. Trump avait évoqué cette hypothèse en 2018, lorsqu'il était encore en fonction.
De rares réactions politiques dans le monde
A l’international, les réactions sont discrètes comme chez son voisin, le Canada. Le bureau de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, a commenté : “Les États-Unis ne sont pas seulement notre voisin, mais aussi notre plus proche ami et allié. Notre gouvernement a travaillé avec succès avec les administrations républicaine et démocrate, et cela continuera”. Rien à ajouter, selon le porte-parole. Même son de cloche de la part du chef du parti travailliste de l’opposition britannique, Keir Starmer : "nous respectons la décision du tribunal dans l’affaire Trump. Il reste à prononcer la sentence et à faire appel, mais nous respectons la procédure judiciaire". Ajoutant tout de même que la situation “est sans précédent. Cela ne fait aucun doute. »
En Russie, le Kremlin a été un peu plus bruyant. Il a en effet dénoncé par l’intermédiaire de son porte-parole, Dmitri Peskov “l’élimination des adversaires politiques par tous les moyens légaux et illégaux possibles”. Et Matteo Salvini, vice-Premier ministre italien, d’exprimer son “plein soutien” à l’ancien président Américain.
A ce jour, il n’y a pas eu de commentaires officiels sur le sujet, en France.
Mais la réaction la plus attendue est sans doute celle de Stormy Daniels, actrice clé dans cette affaire. Elle n’a pas fait dans la demi-mesure puisqu’elle appelle la justice américaine à placer Donald Trump en prison : « Je crois qu’il devrait être condamné à de la prison et des travaux d’intérêt général pour les moins favorisés ».