Un nouveau sondage publié dimanche confirme que Kamala Harris, qui doit annoncer sous peu le choix de son colistier, a rattrapé Donald Trump dans les intentions de vote et bouleversé une course à la Maison Blanche que l'ancien président américain pensait jusqu'ici pliée.
Cherchant à casser cet élan gagné par la vice-présidente de 59 ans en deux petites semaines, le républicain a lâché ses coups ces derniers jours à l'encontre de sa rivale, en l'attaquant sur ses origines ou encore ses capacités mentales.
L'entrée en lice de Kamala Harris, qui a repris le flambeau démocrate après l'annonce fracassante du retrait du président Joe Biden, a complètement rebattu les cartes en resserrant l'écart que Donald Trump avait creusé.
Selon un nouveau sondage de CBS, 50% des électeurs disent aujourd'hui vouloir voter pour Kamala Harris, contre 49% pour Donald Trump. Un très léger avantage, situé dans la marge d'erreur, mais que Joe Biden n'avait jamais eu.
La vice-présidente bénéficie notamment d'un soutien fortifié des femmes et les électeurs noirs. Chez ces derniers, davantage disent aujourd'hui avoir l'intention d'aller voter qu'en juillet.
Le défi de Kamala Harris sera de maintenir cette dynamique positive durant les mois restants jusqu'à l'élection, le 5 novembre.
Une étape importante sera l'annonce d'ici mardi du choix de son colistier, qui deviendrait son vice-président si elle est élue.
Forcée de prendre une décision très rapide alors qu'un tel processus de sélection dure en général des mois, Kamala Harris devrait, selon les observateurs, porter son choix sur un homme blanc lui permettant d'étendre sa base et compenser certains points faibles de sa campagne.
Selon plusieurs médias américains, trois candidats potentiels sont à Washington pour s'entretenir avec Kamala Harris dimanche: Mark Kelly, sénateur d'Arizona, Josh Shapiro, gouverneur de l'Etat clé de Pennsylvanie, ainsi que Tim Walz, gouverneur peu connu du Minnesota.
Les noms d'Andy Beshear, gouverneur du Kentucky, ou de l'actuel ministre des Transports, Pete Buttigieg, ont également circulé.
Ce choix devra "aider à la définir", a souligné la analyste politique Amy Walter.
L'équipe de campagne de Kamala Harris a déjà annoncé que le duo entamera à partir de mardi une tournée dans pas moins de sept Etats clés du pays, où la présidentielle pourrait se jouer.
Stratégie bouleversée
L'ex-procureure et ancienne sénatrice de Californie est assurée de devenir la candidate des démocrates après avoir récolté cette semaine le soutien de plus de la moitié des délégués de son parti, lors d'un vote en ligne qui doit s'achever lundi.
Elle acceptera officiellement l'investiture après la clôture du scrutin, et la célèbrera lors de la convention du Parti démocrate mi-août à Chicago.
Autre bon signe pour sa campagne: son équipe a annoncé cette semaine avoir récolté 310 millions de dollars en juillet, soit plus du double de Donald Trump.
L'ex-locataire de la Maison Blanche, qui faisait jusqu'ici face à un Joe Biden de 81 ans qu'il présentait comme sénile, a été forcé de revoir sa stratégie face à une rivale de près de vingt ans sa cadette.
Il a ciblé cette semaine ses origines, l'accusant de visées électoralistes: "Elle était indienne et, tout d'un coup, elle a changé et elle est devenue une personne noire", a déclaré Donald Trump lors d'un échange avec des journalistes.
Si elle est élue présidente, Kamala Harris, née d'un père jamaïcain et d'une mère indienne, deviendrait la première femme noire présidente des Etats-Unis.
Samedi soir, évoquant lors d'un meeting en Géorgie la possibilité d'un débat télévisé, -- sur lequel les deux candidats n'arrivent pas à se mettre d'accord -- Donald Trump a également affirmé qu'elle n'était "pas capable de s'exprimer".