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MUSEE - La torture sous toutes ses coutures

Chaises à clous, garrots, ceintures de chasteté, poulies et tenailles en tous genres? Voilà le menu peu ragoûtant que le musée de la Torture, à quelques pas du Palacio de Bellas Artes, propose à ses visiteurs. Ames sensibles s'abstenir !


Chaises à clous, garrots, ceintures de chasteté, poulies et tenailles en tous genres? Voilàle menu peu ragoûtant que le musée de la Torture, à quelques pas du Palacio de Bellas Artes, propose à ses visiteurs. Ames sensibles s'abstenir !

Dès l'entrée, on dit bonjour àla guillotine !

(Photo : LPJ)

En guise d'accueil, une guillotine. Et dans le rôle de l'hôtesse, chargée de recevoir les visiteurs, un charmant mannequin... déguiséen bourreau! Au musée de la torture, dans le centre historique de Mexico, les visiteurs n'ont pas besoin de plus de quelques secondes pour savoir àquoi s'en tenir: aux amateurs de finesse, de grâce et d'harmonie, ce lieu n'est pas destiné.
De fait, dans ce petit musée qui a fêtéses dix ans d'existence l'an dernier, tout y passe. Les sangles, les pointes, les boulets  la décapitation et l'empalement;l'écartèlement et la crucifixion? De salle en salle, c'est toute une histoire d'horreur et de barbarie -depuis le moyen-âge jusqu'aux dictatures contemporaines- qui s'étale sous les yeux du visiteur, via des machines et des instruments dont l'atrocitéet la sophistication dépassent l'entendement. La mise en scène elle-même ne fait pas dans la dentelle : sol en pierre brute, rideaux de velours noirs et rouges, éclairages intimistes? Le musée, côtéambiance, n'a rien àenvier aux caves du comte Dracula !

(Photo : LPJ)

Une visite instructive
Pourtant, et c'est bien làle pire, la visite de ce musée des horreurs s'avère passionnante. Et la découverte des outils exposés, riche en enseignements.
Ainsi peut-on apprendre qu'au Moyen Age, les individus dont l'activitéétait jugée immorale devaient porter des "masques infâmants"
 et subir toutes sortes de brimades, allant de la bastonnade publique jusqu'àl'immersion dans des bassins d'excréments ! Ou bien que les femmes de soldats, lorsque leur maris partaient guerroyer, se voyaient imposer le port de ceintures de chasteté, et mouraient dans d?atroces souffrances, en raison des infections dues au métal et àl'accumulation des déchets...
Malheureusement, le Moyen Age ne porte pas seul la palme de la sauvagerie. Le musée en témoigne : "La torture ne connaît pas d'époque ni de milieux (?) Faire souffrir les autres personnes semble être une volontéirrépressible de l'être humain", indique sur une pancarte la direction. Et d'ajouter : "Le but de cette exposition est de secouer profondément le public, pour provoquer un mouvement instinctif de rejet et lui faire comprendre que l'horreur peut être vaincue par l'intelligence". Mission accomplie!

Valentin BONTEMPS. (www.lepetitjournal.com/mexico) 30 septembre 2005

Museo de la tortura
Tacuba 7, col. Centro
Tél. 5521-4651
Ouvert tous les jours de 10h à19h
Tarifs: 35 pesos (adulte), 20 pesos (-18 ans)

L'Inquisition au Mexique
En terme de barbarie, l'Eglise catholique, durant l'Inquisition, ne fut pas en reste. A Mexico, le premier tribunal inquisitoire (tribunal du Saint Office) a officiellement vu le jour en 1571, sous l'impulsion de don Pedro Moya de Contreras. Des pratiques d'évangélisation par la violence et de persécution des "hérétiques"avaient cependant déjàcours depuis plusieurs décennies. Sous le joug des moines dominicains et franciscains, pendant plus de deux siècles, nombre d'indiens furent torturés ou condamnés àmort, même si le nombre de victimes est difficile àévaluer. La "Sainte Inquisition"ne fut définitivement supprimée qu'en 1820. (LPJ ? 30 septembre 2005)

Quelques idées reçues sur l'échafaud
Contrairement aux idées répandues, la guillotine n'est pas une invention française et ne date pas du 18ème siècle. C'est en Ecosse, 400 ans plus tôt, que les premiers instruments de ce genre sont apparus. Mais rendons àCésar ce qui lui appartient : Joseph Ignace Guillotin est bel et bien le père de la guillotine moderne, en 1792. Avec son invention, cet "humaniste" souhaitait rendre la mort plus immédiate et moins douloureuse! Un objectif pas franchement atteint : les études scientifiques ont par la suite prouvéque la tête du guillotiné, pendant quelques instants, restait consciente?Le guillotiné pouvait donc se voir rouler dans la corbeille ou exposée au regard de la foule. (LPJ ? 30 septembre 2005)

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