À l’occasion de la Journée québécoise de la francophonie canadienne, le Centre de la francophonie des Amériques a confié à JOLY et Céleste Lévis une tournée de cinq dates au Québec. Le 21 mars, c’est à Montréal, dans la salle Claude-Léveillée, que le couple a livré un spectacle à la fois poétique et engagé. Récit d’une soirée placée sous le signe de la musique et du combat identitaire.


Une tournée qui a du sens
Depuis le 18 mars, de Sherbrooke à Saint-Jean-sur-Richelieu, Céleste Lévis et Marc-Antoine Joly ont enchaîné les concerts, culminant à Montréal le 21 mars. « Ce qui est fou, c’est que certaines villes ne sont distantes que de 30 minutes, avec chacune leur salle et leur public. En Ontario, c’est impensable », confie Céleste Lévis. Cette tournée, organisée dans le cadre de la Journée québécoise de la francophonie canadienne, vise à rapprocher les Québécois de leurs compatriotes francophones hors Québec.
Des parcours enracinés dans la musique
Originaire de Timmins, dans le nord de l’Ontario, Céleste Lévis raconte comment sa passion pour le français s’est révélée grâce à la musique. « J’ai compris que si j’écrivais mes chansons en français, je pouvais les chanter à l’école. C’était ma façon de partager », explique-t-elle. Marc-Antoine Joly, lui, vient de Hawkesbury, tout près de la frontière québécoise, où le français faisait naturellement partie de sa vie. Ensemble, ils forment un duo complice, unis sur scène comme dans la vie, mais chacun gardant sa voix, son univers : folk-pop pour elle, rock pour lui.
Céleste, une carrière marquée par des rencontres inspirantes
Depuis sa participation remarquée à La Voix en 2015, Céleste Lévis trace un parcours singulier dans l’univers musical francophone. Elle s’est imposée par la force de sa voix et la sincérité de ses textes. En 2016, elle a eu l’honneur d’assurer la première partie des concerts de Francis Cabrel lors de sa tournée québécoise. Une expérience marquante : « C’est une des raisons pour lesquelles certaines chansons sont devenues encore plus importantes pour moi. Il m’a aussi invitée en France, à Astaffort, pour participer à ses ateliers d’écriture. J’étais la seule Canadienne, avec mon accent du Nord de l’Ontario », raconte-t-elle avec émotion.

Cette reconnaissance internationale a renforcé son engagement à chanter en français, malgré l’insécurité linguistique qu’elle avoue parfois ressentir : « J’ai toujours peur de faire des fautes, mais j’ai appris à faire confiance à ma voix. » Une voix qui, manifestement, continue de toucher un public de plus en plus large.
Des ambassadeurs de la francophonie d’ailleurs
Sélectionnés séparément dans le cadre d’un appel à projets du Centre de la francophonie des Amériques — sans que le jury sache qu’ils étaient en couple — les deux artistes se retrouvent finalement à partager l’affiche. « On ne voulait pas d’un spectacle militant, mais on veut montrer qu’on existe, qu’on rêve en français », affirme Joly. Le spectacle mêle leurs compositions et leurs réflexions sur la langue, ponctué d’anecdotes personnelles, entre humour et lucidité.
Une soirée empreinte de tendresse et d’audace
Dans la salle Claude-Léveillée, une centaine de personnes ont écouté avec attention ce récital tout en nuances. Présenté par Michel Robitaille, président du Centre de la francophonie des Amériques, le spectacle a touché par sa sincérité. « On vit chaque jour en français, et ça fait une grande différence dans nos vies », a lancé Céleste en remerciant le public. Le couple n’a pas manqué de rappeler l’importance de transmettre cette fierté linguistique à la relève.

Quand la francophonie rassemble, les cœurs répondent
Impossible de clore cette soirée sans remercier chaleureusement le Centre de la francophonie des Amériques, maître d’œuvre de cette tournée, pour son engagement constant à faire vivre et rayonner le français à travers le continent. Un merci particulier à son PDG Sylvain Lavoie et toute son équipe, mobilisée avec passion pour créer des ponts entre les francophonies d’ici et d’ailleurs.
Le public montréalais, qui remplissait la salle Claude-Léveillée, a su offrir une écoute attentive et généreuse. Soulignons également la présence de Madame Noémie Dansereau-Lavoie, commissaire à la langue française de la Ville de Montréal, ainsi que Madame Mélanie Courtemanche-Dancause, présidente par intérim de Québec-France Montréal, venues saluer l’engagement artistique et linguistique de ce duo franco-ontarien. Une présence qui illustre combien la francophonie se construit aussi dans les rencontres et les gestes de soutien mutuel.
Le français, une langue qui se mérite
Alors que la tournée s’achève, une chose est sûre : JOLY et Céleste Lévis ne comptent pas s’arrêter là. Ils travaillent sur de nouveaux projets musicaux, toujours en français, et espèrent que leur voix, mêlée à celles de milliers d'autres francophones d’Amérique, contribuera à faire résonner la langue d’un océan à l’autre. Ici, le français rayonne naturellement. Ailleurs, il demande du courage, de l’audace et de l’amour. À méditer en cette semaine de la Francophonie…
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