Noémie Dansereau-Lavoie, commissaire à la langue française de la Ville de Montréal, incarne le combat pour faire vivre la langue de Molière dans une métropole multiculturelle. Entre application de la loi, projets mobilisateurs et affirmation de Montréal comme métropole francophone des Amériques, ses fonctions reflètent une mission aussi ambitieuse qu’essentielle.
« À Montréal, le français n’est pas qu’une langue officielle, c’est un art de vivre qui unit et fait rayonner notre diversité culturelle. »
– Noémie Dansereau-Lavoie, commissaire à la langue française.
La mission de Noémie Dansereau-Lavoie s’inscrit dans le cadre de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français. Entrée en vigueur en juin 2023, cette loi impose à l’administration publique de garantir l’exemplarité dans l’usage du français. « La langue française doit être vécue comme une richesse partagée et non comme une contrainte », insiste la commissaire.
La Loi 14 ( connue aussi sous le nom de Projet de loi 96) officiellement nommée « Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français » apporte plusieurs changements significatifs à la Charte de la langue française (lois 101) et à d'autres lois en vigueur au Québec. la Loi 14 renforce significativement les obligations linguistiques pour les entreprises et les institutions au Québec, avec des conséquences sévères en cas de non-respect.
Trois piliers pour un français vivant et rayonnant
Dans cet esprit, les actions de Noémie Dansereau-Lavoie, commissaire à la langue française de Montréal, s’articulent autour de trois axes majeurs. D’abord, l’exemplarité administrative, qui garantit que les services municipaux appliquent rigoureusement les dispositions de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français.
Ensuite, la valorisation de la langue française, grâce à des projets mobilisateurs visant à renforcer son rôle de langue commune et d’intégration au sein d’une société plurielle.
Enfin, le rayonnement international, qui positionne Montréal comme une métropole francophone influente à travers des partenariats stratégiques et une présence active dans les réseaux de la Francophonie mondiale.
Valoriser le français au quotidien
Outre l’aspect juridique, Noémie Dansereau-Lavoie axe son travail sur des projets fédérateurs qui incarnent une vision dynamique et inclusive du rôle du français à Montréal. Ces initiatives, soigneusement élaborées, ciblent notamment les nouveaux arrivants, pour qui elles offrent bien plus qu’un simple apprentissage linguistique : elles constituent une véritable porte d’entrée culturelle et sociale.
En partenariat avec des organismes locaux, des fondations, et des bibliothèques, ces projets créent des espaces d’échange où le français devient un outil d’intégration et d’émancipation. La commissaire se réjouit : « Ces projets permettent de construire un pont entre les cultures, tout en affirmant le rôle rassembleur du français, qui ne se limite pas à une langue administrative, mais devient un vecteur de cohésion sociale. »
À travers ces actions, le français s'impose comme une richesse collective, capable de renforcer les liens au sein d’une ville plurielle tout en valorisant sa vocation de métropole francophone des Amériques.
Montréal, métropole francophone des Amériques
Sous la houlette de Noémie Dansereau-Lavoie, Montréal s’engage résolument à renforcer son statut de phare incontournable de la Francophonie mondiale. Ce positionnement ne se limite pas à une affirmation symbolique, mais se traduit par des actions concrètes, notamment à travers des collaborations avec des villes d’Afrique et du Moyen-Orient, où le français coexiste souvent avec d’autres langues locales.
Ces collaborations visent à échanger des bonnes pratiques, à mutualiser des ressources et à promouvoir des initiatives communes pour la valorisation du français dans des contextes linguistiques pluriels. « Notre objectif est de faire de Montréal un modèle d’harmonisation linguistique dans les contextes pluriels », explique-t-elle avec conviction. « En incarnant ce rôle de catalyseur international, Montréal aspire non seulement à consolider sa place de métropole francophone des Amériques, mais aussi à inspirer d’autres villes à travers le monde à s’engager dans une démarche similaire, où le français devient un pont entre les cultures et un outil de rayonnement global.»
Un équilibre délicat entre droit et créativité
Si la loi structure son rôle, Noémie Dansereau-Lavoie préfère une approche qui mise sur la créativité et l’inclusion pour dépasser la simple conformité juridique.
« L’exemplarité est indispensable, mais elle ne suffit pas. Nous devons également donner le goût de la langue française à travers des projets créatifs et porteurs de sens », affirme-t-elle.
Les Prix de la langue française de la Ville de Montréal illustrent parfaitement cette démarche, en célébrant des initiatives innovantes qui font du français un vecteur d’intégration et de cohésion sociale, renforçant ainsi l’identité francophone de Montréal.
Les prix de la langue française de la Ville de Montréal, édition 2024
Des défis pour l’avenir
Avec ses 28 000 employés municipaux et les défis colossaux liés à la diversité linguistique et culturelle, la mission de Noémie Dansereau-Lavoie est tout sauf simple. Harmoniser les pratiques administratives, tout en valorisant le français comme langue rassembleuse, exige une stratégie rigoureuse et une vision inclusive. Mais cette approche pourrait-elle faire école ailleurs au Québec, par exemple à Sherbrooke ou à Québec ? « Pourquoi pas ? », lance-t-elle, convaincue que le modèle montréalais, fondé sur l’exemplarité et l’innovation, offre des solutions transférables.
La commissaire voit dans cette réflexion une opportunité non seulement de consolider la présence du français à l’échelle provinciale, mais aussi de créer un réseau de villes inspirées par des pratiques partagées, amplifiant ainsi l’impact de ces initiatives à travers tout le Québec.
Une mission universelle
En favorisant le rayonnement du français, la Ville de Montréal affirme sa vocation internationale tout en consolidant son rôle de métropole francophone des Amériques. Ce rayonnement ne se limite pas aux frontières québécoises : il s’inscrit dans une dynamique globale où le français sert de trait d’union entre les cultures et les identités. « Le français est une langue carrefour, qui rassemble et crée des passerelles entre les cultures », souligne Noémie Dansereau-Lavoie avec enthousiasme.
À travers des initiatives comme la participation à l’Association internationale des maires francophones ou le développement de participations avec des villes d’Afrique et d’Europe, Montréal se positionne comme un leader capable de promouvoir un modèle linguistique inclusif et inspirant, renforçant ainsi son rôle au sein de l’espace francophone mondial.
Montréal au colloque de l'AIMF lors du XIXe Sommet de la Francophonie
Et demain ?
Alors que Montréal renforce son leadership linguistique, quelles leçons peuvent être tirées pour la Francophonie mondiale ? Comment inciter d’autres villes à adopter une démarche similaire ? À Montréal, la réponse est déjà en marche.