Entre 2016 et 2017, Maëlys Ferdinand et Sébastien Pignol ont entrepris un voyage ambitieux vers le Québec. Aujourd'hui, ils partagent leur expérience, des défis de l'expatriation aux adaptations qui ont marqué leur quotidien.
Soif d’aventure et d’ailleurs
Sébastien Pignol, géologue de formation, a fait le choix de cette discipline pour satisfaire son désir de voyager. « Je voulais voir le monde, et la géologie me le permettait », explique-t-il. Après un premier séjour au Québec en 2011, il retourne en France suite à une crise minière. Mais son désir d’ailleurs reste intact.
Une opportunité inattendue et un choix de couple
C’est à Toulouse que Sébastien rencontre Maëlys, qui partage son rêve de vivre à l’étranger. Cependant, alors qu’il envisageait de partir en Australie, un pays réputé pour sa richesse minière, l'idée se heurte à une réticence majeure : « J'ai toujours eu peur des araignées, des serpents et de tout ce qui grouille en Australie », avoue Maëlys en souriant. La perspective d'un quotidien peuplé de ces créatures a alors poussé le couple à revoir ses plans.
L’arrivée en Abitibi, entre surprise et acclimatation
En octobre 2016, le couple explore la région et découvre un environnement singulier. « La première fois, Rouyn-Noranda ressemblait à une ville fantôme, il n'y avait personne à cause de la Semaine de la chasse », se souvient Maëlys. Pourtant, l’accueil chaleureux des habitants et les paysages enneigés finissent par les séduire. « Ici, le froid n’est pas juste une température, c’est une expérience à part entière », souligne Maëlys. Le couple apprend à apprécier ces conditions climatiques, au point de pousser leurs proches à découvrir la beauté de l’hiver québécois.
Un parcours professionnel diversifié et déterminant
Maëlys n’a pas tardé à trouver sa place au Québec. Formée en France comme clerc de notaire, elle commence par travailler comme adjointe juridique avant de rejoindre un cabinet d’avocats spécialisé en droit des affaires. « J’ai eu la chance que mon employeur comprenne mes engagements multiples », explique-t-elle. C’est dans ce contexte qu’elle est nommée Consule Honoraire de France en 2023, un rôle exigeant qu’elle endosse parallèlement à son emploi et à sa vie familiale.
Maëlys Ferdinand, au service des Français de l'Abitibi
Le quotidien entre responsabilités et plaisirs simples
La vie en Abitibi, avec ses défis et ses surprises, est ponctuée de moments inédits. Le couple a acheté une maison au bord d’un lac en 2019, symbole de leur attachement à cette région. « Ici, les interactions humaines sont plus proches, on connaît ses voisins et la communauté », décrit Sébastien. Leur quotidien est fait de découvertes, entre la nature environnante et la culture locale.
Rouyn-Noranda, une découverte devenue affection
Au fil des années, Maëlys a appris à aimer Rouyn-Noranda pour bien plus que ses paysages enneigés. « Au début, la ville me semblait isolée et presque austère, mais j'ai découvert un endroit où la vie culturelle est vibrante et les habitants ouverts », confie-t-elle. Festivals de cinéma, événements musicaux, et convivialité font désormais partie de son quotidien.
La présence de l'Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) apporte également un dynamisme unique à la ville, attirant étudiants et jeunes talents du monde entier. Cette institution contribue à enrichir la vie locale avec ses programmes variés et ses initiatives, renforçant l'impression que Rouyn-Noranda est un lieu où cohabitent innovation et tradition. Cette proximité avec la communauté et la diversité des activités ont transformé sa perception initiale : Rouyn-Noranda est devenue bien plus qu’un lieu de résidence, c’est aujourd’hui un véritable foyer.
Un regard tourné vers l'avenir
Depuis la naissance d’Antoine, le dernier né, les voyages en France se sont espacés. Désormais, ce sont les parents de Maëlys et Sébastien qui viennent leur rendre visite, découvrant à leur tour la vie au cœur de l'Abitibi. La question du futur reste en suspens. « Nous aimerions rester, mais cela dépendra des opportunités pour les enfants et nous », explique Maëlys. Bien que la famille garde un lien fort avec la France, l'ancrage à Rouyn-Noranda semble se renforcer avec chaque année passée.