Résidente en Italie depuis 12 ans, Florence Collet est candidate aux élections législatives des 5 et 19 juin, sans l’appui d’aucun parti, pour la 8ème circonscription des Français de l’étranger. Interview.
Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter aux prochaines élections législatives ?
J’ai décidé de me présenter aux élections législatives parce que depuis des années je constate que les personnes sensées nous représenter ne sont pas très efficaces. Il y a un certain laxisme qui nuit aux expatriés. Il ne m’est plus possible d’accepter l’inconséquence de certaines décision sans au moins essayer de modifier ne serait-ce qu’un peu la situation. Et la meilleure façon de remédier à cela, c’est d’envisager le faire moi-même.
En quoi votre parcours est-il marqué par les préoccupations des Français de l'étranger ?
Je parle plusieurs langues, j’ai vécu aux États Unis, je vis en Italie depuis 12 ans, je sais pertinemment que la différence culturelle est souvent source de qui pro quo. Parfois nous nous en rendons compte, parfois nous en assumons les conséquences sans avoir vraiment compris ce qui s’est passé. Vivre à l’étranger n’est pas toujours simple.
Comment voyez-vous le rôle du mandat de député ?
Le député est une personne qui met son expérience de vie et sa capacité de travail au service de ses concitoyens. Sa mission, c’est d'évaluer et de contrôler l'action du gouvernement sans perdre de vue les conséquences de chaque décision.
Quels sont, selon vous, les défis qui attendent les Français de votre circonscription ?
Les Français vivant en Italie sont sans cesse confrontés à une administration aux méandres insondables. Ce qui est simple en France est souvent très compliqué ici. Nous allons également devoir faire face à une hyper modernisation des tâches ce qui sous-entend être très bon en informatique et vraiment maitriser l’italien pour ne pas tomber dans les pièges du langage administratif. C’est rarement le cas des étrangers que nous sommes. Il est également urgent de trouver une véritable solution au problème de certains retraités qui se voient soumis à une double imposition : on ne peut pas sans cesse tondre le même mouton.
Il est désormais nécessaire de redorer la réputation de la France hors de ses frontières, probablement en collaboration avec l’ambassade et les consulats car nous jouissons d’une culture qui attire encore par sa qualité et sa diversité, c’est un avantage non négligeable.
Quels sont les axes de travail que vous souhaitez mener à bien si vous êtes élu ?
Je m’emploierai à établir une collaboration réelle entre les Français vivant dans les six pays de la circonscription et le député. Avec Internet ce qui signifiait une montagne de travail autrefois devient beaucoup plus accessible. Je constate un énorme décalage entre la réalité des expatriés et la perception qu’en a eu notre député. Je pense interroger les Français plus souvent pour définir avec plus de précision les lacunes et les barrières auxquelles ils se heurtent. Ce sont des personnes souvent bien plus conscientes du privilège que cela représente d’être Français que celles de métropole.
Comment est organisée votre campagne et qui sont vos soutiens ?
J’ai fait cette campagne en binôme avec ma sœur qui a été mon relai à Paris, avec le soutien moral de ma famille et de quelques amis, sur mes fonds personnels. Cela a représenté près de trois mois de travail intensif. Lorsqu’on est loin de Paris c’est une sorte de parcours du combattant bien que le personnel administratif des services de l’État soit de manière générale très aimable et compétent. Je ne m’appuie sur aucun parti, on ne peut pas sérieusement demander à ceux qui ont en grande partie créé le problème de trouver une solution. Les temps changent très très vite, il faut s’adapter au mieux pour pouvoir organiser un futur porteur pour nos enfants.