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Avenir incertain pour la célèbre Moka italienne Bialetti

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La célèbre cafetière Moka italienne est née en 1933 | Flickr Federico Borgi
Écrit par Lepetitjournal Milan
Publié le 30 octobre 2018, mis à jour le 31 octobre 2018

La fameuse entreprise italienne qui a inventé la reine des machines à café, devenue célèbre dans le monde entier, voit son avenir menacé. Retour sur l’histoire de la Moka Bialetti, du boom au récent risque de faillite.

Espresso, marocchino, cappuccino, ristretto, lungo, coretto... L’Italie et le café ont depuis toujours un rapport spécial et privilégié. En témoigne le succès de la Moka Bialetti. Tout a commencé en 1933 quand l’ingénieur Alfonso Bialetti regarde sa femme faire la lessive. Il se dit qu’il pourrait bien utiliser le même système pour faire le café. A l’époque, on utilisait la lessiveuse (« lisciveuse » en italien), une grosse casserole dotée d’un double-fond duquel remonte une cheminée avec au bout un pommeau. Quand l’eau bouillait, elle remontait le long de la cheminée puis redescendait pour arroser le linge. C’est ainsi que la cafetière pour cuisinière, utilisant la vapeur d'eau sous pression pour préparer du café, voit le jour.


Et si l’idée de Bialetti a pu être réalisée, c’est grâce à l’aluminium, un métal résistant alors privilégié durant la dictature fasciste, qu’il connaissait bien pour avoir travaillé dans une usine d’aluminium en France durant ses années d’immigration dans l’Hexagone.

 

Alfonso Bialetti Moka café
Alfonso Bialetti, fondateur de la Moka | Wikipedia

 

« Le café comme au bar »

Dès 1933, la production de la cafetière octogonale au design Art déco, « qui fait l’expresso comme au bar » est lancée. De quoi modifier les habitudes des Italiens qui peuvent désormais se préparer leur café chez eux avant d’aller au bureau.


Jusqu’en 1940, Alfonso Bialetti produit quelque 10.000 cafetières qu’il va vendre lui-même dans les foires et sur les marchés. C’est au lendemain de la seconde guerre mondiale que l’entreprise Bialetti prit un réel essor, lorsque le fils Renato remit en marche les machines soigneusement emballées par le père afin de les préserver du conflit. Dans les années 50, Renato fit construire une nouvelle usine permettant de produire près de 20.000 cafetières par jour, soit environ 4 millions par an. En 1953, on trouve sur les cafetières l’homme à moustache, avec un doigt levé comme lorsque l’on attire l’attention du barista pour commander son café. Il rappelle Alfonso, le père, le fondateur de Bialetti. Et grâce à aux campagnes publicitaires, il devient le symbole de la Moka.

Aujourd’hui, la cafetière expresso est restée quasiment identique à celle de 1933. Contrairement à ses concurrentes qui ont remplacé l’aluminium par l’acier. Un choix qui permet à Bialetti de se distinguer. Car selon l'entreprise, l’aluminium est fondamental : il permet le dépôt du calcaire dans la partie inférieure et du café dans celle supérieure, optimisant au fur et à mesure du temps le goût de l’expresso.

 

L’épreuve des capsules

La fameuse marque italienne a annoncé avoir enregistré au premier semestre une perte de 15,3 millions d’euros, bien pire que les 1,6 million rapportés sur la même période il y a un an. Vendredi, la société de révision du groupe italien a déclaré « l’impossibilité d’exprimer un jugement sur le bilan semestriel consolidé, abrégé au 30 juin 2018 ». En cause notamment : les capsules et dosettes de café des nouvelles machines expresso toujours plus plébiscitées.


Le 14 novembre prochain, le tribunal de Brescia s’exprimera sur l’accord de restructuration des dettes, présenté par l’entreprise le 11 octobre dernier. Le 10 octobre, l’entreprise a annoncé un accord avec le fonds Och-Ziff capital qui investira dans Bialetti 40 millions d’euros et lui permettra de détenir 25% de capital.

 

lepetitjournal.com Milan
Publié le 30 octobre 2018, mis à jour le 31 octobre 2018

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