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Michel Trigalleau, candidat dans la 2ème circonscription des Français de l’étranger

Michel Trigalleau candidat législatives 2022 2e circonscriptionMichel Trigalleau candidat législatives 2022 2e circonscription
Écrit par Marion Salamon
Publié le 27 mai 2022, mis à jour le 30 mai 2022

Michel Trigalleau, candidat En Action parmi les 14 candidatures aux élections législatives pour la 2e circonscription des Français établis hors de France. De passage à Mexico, il a accepté de répondre à nos questions complémentaires sur les préoccupations des Français de la 2e circonscription :

Pour lire son interview initial

Quel est selon vous l’enjeu le plus important pour ce mandat de député ?

Il faut redonner le sens de la nationalité française et des droits associés à tous les Français. Ce n’est pas parce qu’on est au Mexique, ou qu’on est au bout du monde, que l’on ne peut pas avoir ces droits. Les droits des Français c’est essentiel aujourd’hui, c’est exactement là que l’on a toutes les causes de tous les maux. Tous les problèmes, c’est parce que nos droits sont bafoués. Mon objectif, c'est le bien-être des Français de l’étranger. Le député doit chercher comment valoriser les Français de l’étranger en tant qu'ambassadeurs et comment ils s’intègrent et circulent dans le pays.

Une des fonctions du député, qui me paraît essentielle, est d’être force de proposition. Il doit initier les choses. Pour tout ce qui est culturel, échange économique, développement post-covid, je propose de mettre en place l’axe latino pacifique : du Mexique jusqu’à l’Australie. Ça peut être pour nos chefs d’entreprise : des échanges commerciaux avec des liaisons en avion ou des liaisons en bateau. Mais c’est aussi toutes les aides que l’on peut apporter aux 25000 îles qu’il y a entre et qui sont submergées par les eaux à cause du réchauffement climatique. On peut apporter l’innovation, c’est-à-dire l’énergie solaire ou l’eau douce à partir de l’eau de mer…

En parlant de réchauffement climatique, dans tous les accords, il manque le côté répressif, c’est-à-dire qu’à partir du moment où les objectifs ne sont pas atteints, où sont les pénalités ?

Je suis un fervent défenseur des 17 objectifs de développement durable de l’ONU. On parle de l’avenir de nos enfants. Et le député aujourd’hui doit avoir cette vision et s’il ne l’a pas, ça ne marchera pas. À chaque projet de développement (derrière une mairie, ou un pays) on doit être capable de vérifier s’il est durable ou non. Et s’il n’est pas durable, il faut le modifier. Si tout le monde se mettait cet objectif, on aurait vraiment une action globale. La France est un bon élève en matière d’environnement qu’il faut vendre et qu’il faut montrer. Mais on utilise le portefeuille du citoyen pour que ça fonctionne et ce n’est pas bien (ce n’est pas parce qu’il aura changé ses fenêtres que les températures vont baisser). Et ce n’est pas ce qui va réellement avoir un impact sur le changement climatique. Il faut que l’action soit générale.

Et pour toutes ces actions, le député doit travailler avec les associations, car ce sont eux qui sont sur le terrain. Le monde associatif est peu ou pas utilisé dans le monde politique et ça, ça doit changer.

Au Mexique, si l’on compte les personnes inscrites au consulat et celles qui ne le sont pas, cela fait presque 50000 personnes qui souhaitent pouvoir contacter facilement leur consulat en cas de problèmes ou de démarches courantes. Avec de plus en plus d’inscription au consulat et une administration limitée en personnel et budget, quel est votre plan d’action ?

Il y a un problème, on va mettre des consulats. Vous allez remettre une feuille sur le millefeuille ? Arrêtez le millefeuille administratif, il ne fonctionne pas ! On a une administration trop compliquée. Moi-même je n’arrive pas à avoir le consulat, je n’ai pas de numéro de téléphone et on ne répond pas à mes courriels. Demain député, je mène un audit sur cela et je rends les conclusions à l’hémicycle.

Je veux bien qu’on ait des consulats et des ambassades avec des responsables diplomatiques qui sont là pour donner les papiers importants. Mais le papier, il sera là. Il ne sera pas en attente ou perdu. Il nous faut donc une plateforme en France où l’on centralise toutes les doléances et on les traite une à une. Je veux initier ça. Qui plus est, ça serait applicable aux français du monde entier.

Les députés de chaque circonscription devront être en relation. Les doléances seront envoyées à l’ambassade ou au consulat, mais aussi au député. Ainsi, je serai informé de ce qui a été déposé et 48 heures après, je pourrai demander ou cela en est. Ça ne doit pas trainer dans les bureaux. Quand on voit qu’un dossier met 15 jours à être traité en France et qu’un même dossier met 4 jours en Suède, il y en a assez. Cela fait 2 mandats que ce sont toujours les mêmes problèmes.

Il faut centraliser tout ça, on a l’outil informatique. On doit donner une autre version et vision de l’administration française. Si je suis là, c’est parce que je suis citoyen et que je vois tous les problèmes. Je veux qu’on puisse facilement être écouté, avoir quelqu’un qu’on peut appeler, à qui on peut poser notre question, à qui on peut demander conseil, qui peut nous diriger vers le bon service. Je désire valoriser le français de l’étranger.

Travailler à l’étranger tout en continuant à cotiser pour la retraite en France est l’une des principales préoccupations ressenties par les Français de la 2e circonscription, comment pouvez-vous y répondre ?

Il faut absolument continuer à cotiser. De tous les pays, la France est le pays qui a le côté le plus social en matière de revenus, de couverture sociale, ou de retraite. Dans de nombreux pays, les personnes continuent à travailler autant qu’ils le peuvent, car ils n’ont pas de retraite.

À partir du moment où vous avez vos 15 années, vous avez acquis vos droits. Vous êtes actif à l’étranger, vous continuez à cotiser et quand vous êtes en âge de la retraite, vous récupérez vos droits. Et je veux que ces droits des Français de l’hexagone soient les mêmes pour les Français de l’étranger. Je souhaite donc annuler ces délais de carence. Du moment où on remplit les conditions, on ne doit pas nous imposer de délai.

Au fil des années, le rayonnement culturel français s’est perdu, il y a de moins en moins d’évènements massifs organisés, tels que la célébration du 14 juillet. Quels sont vos axes de travail pour réactiver la diffusion de la culture française ?

C’est dramatique et là on parle du reflet de la France et du député en question : est-ce qu’il est dynamique, est-ce qu’il est impliqué ? Les évènements doivent être initiés par le député. Le monde associatif est un outil fabuleux de développement et je suis tout à fait disposé à porter une association sur ces objectifs. Il y a une volonté, il y a une demande, tout cela peut se mettre en place très simplement. Et il y a des moyens avec des subventions.

J’ai déjà mis cela en place, je suis arrivé dans une petite commune austère sans animations. On a mis en place des associations avec des personnes impliquées et très dynamiques et nous, commune, on a financé des manifestations au travers de demande de subvention. Aujourd’hui, deux domaines permettent d’avoir facilement des subventions : la formation et la pauvreté.

Sur un programme où il est question de francophonie et de rayonnement de la France, il nous faut une association avec un statut spécifique, des objectifs bien précis et des dossiers carrés financés.

De nombreux français de la 2e circonscription souhaitent, pour leurs enfants, avoir un accès facilité à l’université en France, dans le réseau d’enseignement français ou une filière bilingue du Mexique (ou pays de résidence). Quelles sont vos propositions pour l’éducation ?

Quand vous êtes en France, il n’y a pas de souci, donc on en revient au droit fondamental. Il faut absolument que le député fasse la démarche auprès des organismes du pays concerné et de la France, notamment du ministère de l’Éducation.

Les inscriptions aux études supérieures, Parcours Sup, c’est en train de battre de l’aile. Mais il faut effectivement que l’on donne à nos jeunes l’accès à la formation, c’est-à-dire la gratuité. Il est hors de question que le citoyen français et les enfants du citoyen français payent. L’État doit les prendre en charge. Oui, pourquoi pas les subventions et les bourses, mais en France nos enfants ont accès à l’école gratuite alors qu’à l’étranger, non. Et quand on regarde le prix de scolarisation dans les écoles françaises de l’étranger, c’est ahurissant. Il nous faut des écoles publiques gratuites. Et j’initierai cette démarche, en accord avec le ministère de l’Éducation nationale et le ministère des Affaires étrangères.

De plus, de nombreux jeunes arrivants au BAC ne savent pas ce qu’ils veulent faire, il faut revoir la structure scolaire française pour qu’elle soit plus adaptée à la réalité, en remettant des stages, en intégrant des modules complémentaires de rattrapage, de formations et en intégrant les objectifs de développement durable. Et je sais de quoi je parle, car j’ai moi-même, en tant que professeur agréé à l’université, aidé beaucoup de jeunes en difficulté à rattraper les bases.

Pour finir, l’accès à une assurance médicale fait partie des enjeux pour les Français de la 2e circonscription. Que pouvez-vous nous dire sur les travaux prévus ?

On touche à un domaine privé qui est l’assurance et le député peut améliorer cela. Il faut discuter avec ces assurances pour trouver comment améliorer ces délais et ça passe encore par l’hotline. C’est-à-dire qu’à partir du moment où on a l’information d’une hospitalisation, on peut donner une alerte à l’assurance qui traitera en urgence la demande.

Je veux que les Français de l’étranger puissent avoir accès à un conseil médical de n’importe où. On doit donc également avoir une plateforme médicale payante qui puisse répondre à toutes problématiques médicales des Français de l’étranger via des téléconsultations. Lorsqu’une téléconsultation n’est plus suffisante, il faut accéder au rapatriement rapidement, qui devra être pris en charge par la France.

Avec deux ou trois groupes médicaux et la sécurité sociale, on doit trouver des accords pour permettre à nos français de l’étranger d’accéder immédiatement aux soins. Cela existe, de ce fait, il ne manque plus qu’un député qui initie la démarche.

Je souhaiterais par ailleurs mettre en place des protocoles avec l’ambassade, qui nous éviterait de faire n’importe quoi dans l’urgence (en retour d’expérience de la pandémie). C’est-à-dire que du moment qu’un risque existe, aussi minime qu’il soit, on doit savoir ce qu’on met en place.

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