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Coco, reine des tropiques : « le voyage est un symbole de liberté »

Habillée de boucles d’oreilles accordées à sa robe colorée, la journaliste culture et auteure, Christine Sagnier, s’est confiée pour son nouveau roman Coco, reine des tropiquesHabillée de boucles d’oreilles accordées à sa robe colorée, la journaliste culture et auteure, Christine Sagnier, s’est confiée pour son nouveau roman Coco, reine des tropiques
Écrit par Anne-Claire Voss
Publié le 27 juillet 2022

Le voyage permettrait-il de fuir ses propres problèmes ? De tout recommencer ? Et si nous apportions plus d’importance aux animaux rencontrés sur notre route ? La journaliste culture et auteure, Christine Sagnier, s’est confiée pour son nouveau roman Coco, reine des tropiques. À travers ces pages publiées par la maison d’édition Zinédi, se découvre une histoire d’amour entre un globe-trotter et un chien, née dans un ailleurs semblable au voyage. Une sorte de paradis perdu.

 

Après des études d’histoire de l’art, Christine Sagnier s’est tournée vers le documentaire, l’écriture, et finalement Coco, reine des tropiques. Cette histoire - publiée par la maison Zinédi et inspirée de faits réels - nous emmène vers un ailleurs, d’apparence paradisiaque, mais où la réalité nous rattrape toujours.

 

Coco, reine des tropiques serait une histoire vraie ?

Mon roman reste un roman, mais j’ai réellement rencontré Coco. C’était aux Philippines. Ce chien n’était pas craintif, et est donc naturellement venu nous voir. C’est difficile à décrire… mais c’était Coco…. Quand il a fallu partir, ce fut très compliqué pour moi. Les animaux provoquent beaucoup d’émotions.

 

Ce livre a une valeur très sentimentale, ce chien a fait remonté chez moi des souvenirs très fort autour de l’abandon. Cette partie est intime, mais il y a des années de cela, j’avais écrit mon premier livre autour de la mort d’un bébé, en 1998. Beaucoup de choses sont remontées lors de ma rencontre avec ce chien. Je devais l’aider, et j’ai tout mis en oeuvre pour lui trouver un endroit où vivre. Un couple de Philippins chez qui nous avons logé par la suite - et à qui j’ai raconté l’histoire -  l’ont adopté. Ils l’ont retrouvé avec de simples coordonnés GPS. C’est une belle histoire ! Et Les belles histoires font du bien. Par ailleurs, j’insiste, ce livre n’est pas niais ! (Rires)

 

Coco entre Graeme et Sally, ses propriétaires

 

Je voulais par la même occasion rendre hommage à ce couple qui s’occupe de Coco. Et j’ai également réédité l’ancien livre écrit en 1998. Après cette rencontre, les réponses à mes questions sont devenues assez évidentes.

 

Dans votre livre, vous comparez le voyage à l’amour, comme si l’un sans l’autre ne pouvait exister. Pourquoi cette liaison ?

Ce livre pourrait se dérouler n’importe où. C’est plutôt un ailleurs. Une sorte de paradis mais dans lequel le lecteur comprend qu’il est impossible de s’extraire de son monde.

 

Pour moi, le voyage est un symbole de liberté. En vacances, on s’exprime sans forcément nous embarrasser du « qu’en dira-t-on ? ». Les apparences changent et nous n’avons plus besoin de nous présenter de la même manière. Un short, un tee-shirt, et le tour est joué !

 

Votre personnage principal n’est autre que Coco, un petit chien abandonné finalement recueilli par un couple de globe-trotter. Pourquoi avoir choisi une histoire d’amour avec un chien ?

Dans Coco, reine des tropiques, le personnage de Gabriel - qui était psychologiquement coincé avec une éducation rigide - se libère en rencontrant une femme dont il tombe fou amoureux. Et grâce à ce chien aussi, toutes ses barrières mentales se déconstruisent.

 

Je pense que les animaux apportent du bien à l’Homme. Ils nous apprennent à être réellement nous-même. Souvent, ils nous donnent ce qu’on leur offre ! En compagnie d’un animal, il est difficile de cacher sa vraie nature. Peut-être ressentent-ils plus intensément les émotions que les Hommes… Ici, Coco permet de révéler la vraie nature de Gabriel.

 

Portrait de Coco
Portrait de Coco

 

Quelles leçons de vie cherchez-vous à transmettre ?

Je n’avais pas de message précis à faire passer. Peut-être serait-ce ma non-compréhension envers les personnes ne portant aucun intérêt envers les animaux. Ils font partie de notre vie, de notre écosystème. Sans les animaux - et tels qu’ils soient - nous n’existerions pas. Il y a la végétation, les animaux, et nous, au milieu de tout cela. Nous ne sommes pas supérieur, mais vivons bel et bien dans un même monde.

 

Vous avez opté pour la légèreté face à des sujets parfois pesants. Pourquoi ce choix artistique ?

Écrire quelque chose de léger dans une période lourde relève du besoin. Avec un style qui nous emporte aussi, et une certaine allégresse ! Cela me fait du bien. Après tout, nous pouvons réfléchir des choses sans en être accablé. On peut parler de sujet sérieux tout en restant léger. Le monde n’est-il pas assez sombre ? Et la légèreté empêche-t-elle le sérieux ? Nous pouvons cesser de dramatiser, et peut-être nous tourner vers des solutions.

 

Dans ce livre, le plaisir se trouve avec l’inspiration et le laisser aller. J’ai voulu créer un personnage, et ne pas prendre de témoignage. Écrire, c’est se plonger  chaque jour dans un univers. Il y a aussi dedans de nombreuses odeurs puisqu’il s’agit d’un chien. Les personnages m’ont emmené là où je ne pensais pas. C’était un voyage physique, mais aussi mental.

 

Quels sont vos futurs projets ?

Je m’apprête à publier l’autobiographie d’Ève, aux Ateliers d’Henry Dougier, autour de la « vraie vie d’Eve », entre guillemets. C’est un travail presque anthropologique. Désormais, je m’attèle au diable, à Satan. La biographie est beaucoup plus complexe (rires). On y découvre l’évolution de ces mythes, et la façon dont les religions les ont tirées.

 

Coco, reine des tropiques s’éloigne mais fut nécessaire à ma carrière. Il est une sublimation d’émotion.

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