Une partie de la rivière Jarama, dans la zone de Valdebebas à Madrid, et toute la nature environnante sont polluées par des déchets résiduels.
Plusieurs groupes écologistes dénoncent la pollution engendrée par des millions de lingettes usées, et due au versement d'eaux non-traitées. Les images désolantes postées sur Twitter par le groupe Ecologistas en Accion de Madrid montrent des arbres et des berges complètement recouverts de lingettes en papier. Cette rivière est pourtant protégée par un décret européen sous le label de Réseau Natura 2000.
Millones de toallitas y aguas fecales inundan el río Jarama por los vertidos procedentes de los arroyos de La Vega y Valdebebas, al norte de la ciudad de Madrid.
— Ecologistas en Acción Comunidad de Madrid (@EeAComMadrid) November 18, 2020
Organizaciones ecologistas llevamos años denunciando la situación y no pasa nada.
??https://t.co/dc6tfKnyXl pic.twitter.com/EMWbSkkAq4
Les défenseurs de la nature assurent que cette partie du Jarama se transforme peu à peu en un véritable égoût à ciel ouvert, compte tenu des eaux fécales qui y sont régulièrement versées. L'usage massif des lingettes humides par la population qui les jettent souvent dans les toilettes est une cause importante de pollution des cours d'eau. Ces lingettes ne sont pas biodégradables et sont même difficiles à éliminer. Depuis le début de l'année 2020, la Communauté de Madrid a retiré plus de 27.000 tonnes de résidus solides, dont une grande partie était constituée de lingettes humides, des 157 systèmes d'épuration gérés par l'entreprise publique Canal Isabel II. Le problème se serait multiplié cette année avec le confinement au domicile.
Mais cette mauvaise habitude de consommation n'est pas le principal problème. Les nouveaux quartiers et les nouveaux développements urbanistiques au nord de la ville de Madrid ne bénéficient pas d'une capacité de collecte des eaux usées suffisante. Ainsi, de grandes quantités d'eau non traitée sont régulièrement déversées dans la rivière Jarama. Lors d'épisodes pluvieux forts, les centres d'épuration rejettent dans le fleuve des eaux remplies de matériel solide. Les associations écologistes réclament la création de réservoirs qui puissent retenir les déversements, et certaines envisagent de porter plainte contre la Communauté de Madrid pour "délit contre l'environnement" et "inaction face à un grave problème sanitaire".