Cette maladie avait pratiquement disparu grâce au vaccin. Pourtant, l'année 2023 connaît un rebond des infections, avec une augmentation record de 723%.
Or, on a tendance à l'oublier, l'infection peut entraîner de graves problèmes chez les nourrissons et les jeunes enfants. Avec la diphtérie et le tétanos, la coqueluche est l'un des vaccins classiques que la plupart des personnes vivant en Espagne reçoivent dans leur enfance. Cependant, l'année 2023 connaît un boom de la maladie, avec une hausse de 723%, soit huit fois plus que depuis le début de l'année.
En Espagne, où il y a beaucoup moins de rejet face aux vaccins qu'en France, la couverture vaccinale est particulièrement élevée (plus de 95 %). Pourtant cette maladie ressurgit. Comme le rapporte le Réseau national de surveillance épidémiologique (Red Nacional de Vigilancia Epidemiológica), qui recueille les notifications de toutes les maladies à déclaration obligatoire (dont la coqueluche fait partie), on dénombre 9.000 cas par an au début de la dernière décennie, et 8 décès, tous chez des enfants de moins d'un an.
En hausse chez les adolescents et adultes
Toutefois, l'incidence chez les enfants de moins d'un an a diminué depuis l'introduction en 2015 de la vaccination des femmes enceintes, alors qu'elle a augmenté progressivement chez les adolescents et les adultes: entre 2005 et 2019, elle a été multipliée par 50 chez les 15-49 ans et par 150 chez les plus de 50 ans.
C'est ainsi que depuis le début de l'année 2023 (donc en moins de 9 mois), un total de 1.029 cas ont déjà été signalés; en 2022, il y en avait eu 125 et en 2001, seulement 64. Avant l'apparition du vaccin dans les années 1960, la coqueluche faisait des ravages, avec une trentaine de morts par an. Dans les années 1990, le nombre de décès a été réduit à pratiquement zéro, puis a recommencé à augmenter dans les années 2000.
Pourquoi cette réapparition de la coqueluche?
Selon un porte-parole de la Société espagnole des maladies infectieuses et de microbiologie clinique, les raisons de cette réapparition sont multiples: D'une part, l'arrivée d'immigrants et de réfugiés, en particulier ceux d'Ukraine, avec un accès plus difficile aux soins de santé, est un facteur explicatif de la persistance de certaines maladies infectieuses comme la coqueluche. D'autre part, depuis le Covid, il est probable que les professionnels de la santé soient plus sensibles à la déclaration des maladies à déclaration obligatoire.
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