Coiffeur, santé, fitness… En Espagne, le bien-être est soumis à des calculs précis : tout doit tenir dans un budget serré. Une étude récente révèle que la majorité des Espagnols dépensent moins de 50€ par mois pour leur santé et leur apparence. Mais derrière ce chiffre, des disparités émergent selon l’âge, le genre et la condition physique. Entre une jeunesse qui investit pour briller et des seniors plus économes, même quand il s’agit de leur santé, le défi est de taille : comment faire du bien-être une priorité ?
Nouvelle année, nouvelles résolutions. Comme chaque janvier, beaucoup d’Espagnols dressent la liste de leurs objectifs, où le bien-être figure en bonne part. Mais qu’en est-il vraiment de leurs habitudes au quotidien ? L’étude récente d’Aegon fait la lumière sur leurs dépenses en soins personnels, santé et pratiques sportives. À la clé : des écarts frappants entre hommes et femmes, jeunes et seniors. Et un paradoxe : les Espagnols affichent des priorités claires en matière de santé et de bien-être, mais les traduisent de manière modérée dans leurs dépenses, surtout quand ils en ont le plus besoin.
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Prendre soin de soi sans se ruiner : le défi des Espagnols
Quand il s'agit de prendre soin d’eux, les Espagnols savent rester pragmatiques. Coiffeur, assurances santé ou abonnement à la salle de sport : tout doit tenir dans un budget serré. Selon l’étude d’Aegon, 58,2% d’entre eux investissent jusqu’à 50€ en soins personnels (cosmétiques, rendez-vous chez le coiffeur ou petits traitements esthétiques) et 50,4% réservent ce montant pour leur santé (assurances, vitamines, médicaments). Pour ce qui est de transpirer en salle, 36,1% s’en tiennent aussi à ce plafond.
Mais ces tendances sont à nuancer en fonction de l’âge et de la perception que chacun a de sa condition physique. Fait intéressant : les séniors sont les champions de l’immobilisme financier en matière de santé, avec 23,8% d’entre eux qui ne dépensent rien, contre 15,4% seulement des jeunes adultes. C’est encore plus frappant pour les Espagnols qui jugent leur état de santé médiocre : 26,3% de cette catégorie avouent ne pas investir un euro dans les soins.
Beauté : qui dépense vraiment pour son apparence ?
L’étude met aussi en évidence des différences entre les hommes et les femmes dans le domaine des soins personnels. Tandis que 12,6% des hommes ne dépensent absolument rien pour leur apparence, seulement 6,5% des femmes adoptent cette attitude minimaliste.
L’âge joue aussi son rôle dans cette équation esthétique. La tranche des 26-40 ans se distingue par une proportion notable (11,4%) de personnes qui ne dépensent rien du tout pour des soins personnels. En revanche, les jeunes adultes de 18 à 25 ans montrent un zèle impressionnant : c'est dans cette catégorie que l'on trouve le plus grand nombre de personnes prêtes à allouer plus de 200 € par mois pour soigner leur apparence.
Sport et santé : les bonnes intentions cèdent face à l’âge et la maladie
Le fitness, terrain de jeu des hommes ? L'étude semble l’indiquer, avec 58,3% de ces messieurs qui consacrent un budget à leur forme physique, contre 48,5% des femmes. Un écart qui reflète moins une absence d’intérêt qu’une manière différente de l’exprimer. Si les hommes investissent peut-être plus volontiers dans des abonnements ou des équipements, cela ne signifie pas pour autant que les femmes sont moins actives. Le fitness, pour elles, peut prendre des formes plus variées ou intégrées au quotidien, comme le yoga ou la marche rapide.
Mais que une chose est sûre : que l’on soit femme ou homme, l’enthousiasme sportif diminue à mesure que les années passent. Chez les plus de 65 ans, deux tiers des seniors préfèrent visiblement marcher dans un parc plutôt que de s’abonner à une salle. De manière générale, près de 46,7% des Espagnols admettent ne rien dépenser pour la pratique sportive – un chiffre qui explose à 69% chez ceux qui estiment être en mauvaise santé. Une preuve de plus que, quand la santé vacille, les bonnes résolutions restent au vestiaire.
Le bien-être, un investissement sous-estimé en Espagne ?
Les résultats de l'étude révèlent une réalité contrastée : bien que les soins personnels, la santé et le fitness soient des priorités pour une grande partie de la population, de nombreux Espagnols, en particulier les plus âgés et ceux en mauvaise santé, limitent leurs dépenses dans ces domaines. Un paradoxe qui reflète peut-être des contraintes financières et un sentiment d’inutilité - lorsqu’on perçoit son état de santé comme irrémédiablement mauvais, pourquoi investir davantage ? Les résolutions pour 2025 pourraient offrir une opportunité de recentrer les priorités de chacun. Entre une jeunesse qui mise sur l’apparence et des seniors qui s’en remettent à leur instinct, il existe sans doute un juste milieu à trouver.
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