Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Législatives: le PSOE vainqueur, devra s'allier pour gouverner

pedro sanchezpedro sanchez
Facebook PSOE
Écrit par Céline Bergeron
Publié le 28 avril 2019, mis à jour le 29 avril 2019

Dimanche, les 37 millions d’Espagnols qui étaient appelés à voter ont répondu à l’appel des urnes. Les résultats en fin de soirée donnaient le parti de Pedro Sanchez vainqueur, mais sans majorité absolue.

 

L'Espagne rentre à nouveau dans une phase d'incertitude, avec des négociations que le PSOE va devoir mener dans les semaines à venir pour former un gouvernement, sans qu'une véritable stabilité parlementaire ne semble assurée. A ces fins, les Socialistes disposent de deux alternatives, mais aucune des deux ne parait idyllique pour le parti de Pedro Sanchez. Ce dernier pourra soit rééditer l'alliance qui l'a menée au pouvoir en juin dernier, suite à la motion de censure présentée contre Mariano Rajoy, et former une coalition avec la gauche radicale d'Unidas Podemos et, ce qu'il aurait souhaité éviter, les partis indépendantistes, soit s'allier avec le parti de centre droit Ciudadanos. Si Sanchez n'a jamais clairement fermé la porte à cette possibilité, les messages lancés pendant la campagne par le leader de la formation orange, Albert Rivera, ne laissent pas beaucoup d'espoir aux tenants de cette option.

Les partis de droite, PP, C's et Vox n'ont de leur côté pas suffisament d'élus pour arriver à une majorité (176 sièges).

 

A 99,99% du scrutin dépouillé, les résultats en nombre de sièges (350 au total) sont les suivants :

PSOE 123
PP 65
Ciudadanos 57
Unidas Podemos 42
Vox 24
ERC 15
PNV 6 
JuntsXCat 7
Navarra Suma 2
Bildu 4
Coalicion canaria 2
Compromís 1
PRC 1
CpM 1

 

Pedro Sanchez a été le premier à ouvrir le bal dimanche matin. Il a voté un peu avant 9h30. Il a voté un peu avant 9h30. A la sortie du bureau de vote, il a déclaré aux micros de TVE qu’il espérait quatre années de stabilité. Pablo Iglesias (Unidas Podemos) lui a emboîté le pas et a invité les citoyens à voter.  Albert Rivera (Ciudadanos) a voté vers 10h à Barcelone et, à l’instar du leader d’Unidas Podemos, a également invité les Espagnols à se diriger vers les bureaux de vote. Puis ce fut le tour de Santiago Abascal (Vox) qui a voté un peu avant 12h. Il a déclaré que les électeurs doivent voter sans peur. Pablo Casado (Partido Partido) a été le dernier à voter vers 12h. 

Dans l’ensemble, cette journée d’élections législatives anticipées s’est déroulée dans le calme. Seuls quelques événements sont venus perturbés ce jour de scrutin. L’incident le plus marquant s’est produit à Ibiza où un candidat de Vox au Sénat, José luis Sanchez Saliquet, aurait rempli des enveloppes avec des bulletins de vote de son parti.

 

Un fort taux de participation

Ces élections hors-normes ont été marquées par un très fort taux de participation (75,41%). Tout au long de la journée, les Espagnols ont dû faire preuve de patience pour accéder aux urnes. Devant les bureaux de vote, de longues files d’attente se sont dessinées dans tout le pays. Pour permettre aux Espagnols de voter à ces élections législatives anticipées, 23.000 bureaux de votes étaient ouverts. 

Dès la mi-journée, les chiffres annonçaient des taux de participations très élevés avec 41,46% de participation, soit 4,6 points de plus qu’en 2016. Avec la crise de la Catalogne, la région autonome était au cœur de ces élections. Ce scrutin était aussi une manière pour les Catalans de s’exprimer sur l’avenir de leur région à travers leur vote. C’est sans doute pour cela que la Catalogne s’est montrée aussi présente, avec une augmentation de la participation de 11 points par rapport à la participation de 2016. A 18h, le taux de participation s’élevait à 60,46%, soit 9,25 points de plus qu’en 2016. 

Pour ces élections, plus d’un million de personnes votaient pour la premières fois alors que plus de 100.000 personnes handicapées (atteintes d’un handicap intellectuel, de maladie mentale ou d’une déficience cognitive) ont pu user de leur droit de vote suite à la modification en 2018 de la loi organique du régime électoral général. 

L’entreprise postale "Correos" a joué un rôle important lors de ces élections puisque 1.240.000 des électeurs ont fait connaître leurs voix par courrier. En France, les bureaux de vote sont restés ouverts jusqu’à 15h pour permettre aux Espagnols expatriés de participer à ces élections.

 

L'heure des négociations

Le scrutin consolide le parti de Pedro Sanchez, qui voit son nombre de députés passer de 84 élus, à plus de 120, au détriment notamment d'Unidas Podemos, en difficulté et en retrait. Finalement le parti d'extrême droite Vox a engrangé moins de votes qu'annoncés, avec quand même plus de 2 millions d'Espagnols qui ont glissé le bulletin du parti de Santiago Abascal dans l'urne. Le Parti populaire, mené par le jeune Pablo Casado, enregistre une sévère défaite, avec une baisse notable de son nombre de députés. Toujours à droite, Ciudadanos voit pour sa part le nombre de sièges qui lui sont attribués au Congrès des députés augmenter. Les partis indépendantistes sont dans l'ensemble en légère hausse, et c'est particulièrement vrai pour la gauche républicaine catalane, ERC, menée par Oriol Junqueras, actuellement en prison.

Comme prévu, les partis devront négocier pour former un gouvernement. Si l'alliance PSOE - Podemos - partis indépendantistes (PNV basque et au moins ERC catalan) est la plus évoquée, les premiers résultats du scrutin (à 99% des bulletins dépouillés) ouvrent également la porte pour une coalition PSOE - C's.

Il faudra néanmoins attendre le dépouillement complet du scrutin pour connaître le nombre de sièges excat attribué à chaque faction.

celine bergeron
Publié le 28 avril 2019, mis à jour le 29 avril 2019
Pensez aussi à découvrir nos autres éditions