Fondation Telefónica parraine cette jeune école française, à la méthodologie révolutionnaire, qui propose d’apprendre à programmer comme s’il s’agissait d’un jeu vidéo. Pas de diplôme, pas d’enseignants ni d’horaires, 100% flexible et gratuite. Seule exigence : être 100% motivé. À la clé, un emploi assuré.
En 2013, Xavier Niel crée à Paris l’École 42, dont les objectifs sont complémentaires : d’une part aider les entreprises qui n’arrivent pas à trouver de bons professionnels dans le monde de l’informatique, d’autre part donner leur chance aux personnes au chômage, ayant décroché pendant leur scolarité, qui essaient de se recycler ou tout simplement qui n'ont pas trouvé leur voie.
La méthodologie de l’École 42 est tout aussi innovante que le secteur qu’elle vise : il faut imaginer une école sans cours, sans professeurs, sans limite d’âge, ouverte 24 heures sur 24 et gratuite. Bref, une formation 100% flexible, où le travail en équipe est fondamental. Ce nouveau modèle va tout de suite rencontrer un grand succès. Cette année encore, plus de 50.000 candidats ont postulé pour une des 900 places à Paris. Ils étaient 18.000 à se manifester, pour les 300 places offertes sur le campus madrilène.
En moins de six ans, l’École 42 a déjà ouvert ses portes dans dix pays (aux Etats-Unis, avec la Silicon Valley, la Belgique, aux Pays-Bas, au Maroc, en Afrique du Sud, en Moldavie, en Ukraine, en Russie et en Finlande). En Espagne, un Français, Stephan Maisons, a convaincu la Fondation Telefónica d’appuyer le projet et c’est ainsi que l’École 42 vient d’ouvrir à Madrid, à las Tablas. "Je trouvais ce modèle très intéressant –explique Stephan Maisons, Partner de Fondation Telefonica et promoteur de 42 en Espagne- et j’ai donc cherché à le promouvoir en Espagne. C'est finalement la Fondation Telefónica qui a impulsé ce projet qui fait partie de leur philosophie".
42 Madrid, qui aura une capacité d'accueil de 900 élèves, est une école vivante dont la devise pourrait être "apprendre à apprendre". "La marque 42 est porteuse d'un savoir-faire –affirme Stephan-. Ce que les élèves vont apprendre à 42 pendant les trois ans et demi de formation va leur servir pendant toute leur vie professionnelle. Et c’est encore plus vrai dans le monde de l’informatique, très pérenne, où il est indispensable de se réinventer sans cesse".
Le plus important est l’attitude, l’envie d'apprendre et de collaborer avec le reste des participants
La formation personnalisée et 100% flexible permet à chacun d’aller à son rythme, ce qui est très valorisé par les étudiants. Il n’est pas nécessaire d’être un as de l’informatique. Loin de là. Beaucoup des anciens élèves savaient à peine utiliser un ordinateur. En revanche, il est indispensable d’apprendre à s'organiser et savoir planifier. "Il ne s’agit pas d’une formation online –explique Stephan- La présence est requise. D’ailleurs, pendant la phase d’accès, les candidats doivent passer leur 'piscine' et ainsi mener à bien un certain nombre de projets, ce qui les oblige à travailler en moyenne 10 à 12 heures par jour à l’école pendant un mois. Le plus important est alors l’attitude, l’envie d'apprendre et de collaborer avec le reste des participants".
Un autre aspect innovant de cette méthode est le fait qu’elle soit basée sur la "gamification" et le "peer to peer". Elle est divisée en 21 niveaux, auxquels les élèves sont confrontés, comme s'il s'agissait d'un jeu vidéo, dans lequel ils surmontent les différentes phases et acquièrent des compétences. De plus, les étudiants ne peuvent pas progresser dans les niveaux s’ils ne travaillent pas en collaboration, ce qui est fondamental dans le processus d’apprentissage et dans la méthodologie elle-même, car ce sont les étudiants qui s’évaluent, s’aident à résoudre les problèmes et se corrigent entre eux.
Prochainement des campus à Barcelone, Valence, Malaga et dans le Pays Basque
Les premiers niveaux sont communs à tous les étudiants et chacun oriente ensuite ses pas, en fonction de ses intérêts, vers une spécialité : jeux vidéo ou graphisme, cybersécurité, intelligence artificielle, Big Data, etc. Une fois le dernier niveau atteint, les étudiants sont préparés au marché du travail.
L'efficacité de cette méthodologie s'est traduite par une insertion professionnelle de 100% des étudiants dans tous les pays où 42 est présente. Les élèves, qui doivent faire deux stages, reçoivent en moyenne huit offres d'emploi avant de finir leur formation. "Nous sommes capables de former des équipes hors pair –affirme Stephan Maisons-, même sans diplôme. Le problème serait plutôt de retenir les étudiants, car dès qu’ils commencent à faire un stage, ils reçoivent des offres d’emploi attrayantes". A Madrid, Ecole 42 a reçu plus de 18.000 candidatures pour 300 places dans un premier temps. Fondation Telefónica a prévu d’ouvrir prochainement un campus à Barcelone, Valence, Malaga et dans le Pays Basque. Au total, c'est un réseau mondial de 20 campus que l'École a pour vocation de construire.
Ce plein emploi est la meilleure preuve que la technologie, qui a détruit des millions d'emplois, en générera également des millions d’autres. Ainsi, entre 1970 et 2015, les ordinateurs ont détruit 3,5 millions d'emplois aux États-Unis tout en contribuant à la création de 19,3 millions d’autres. D’après le rapport Realize 2030 de Dell Technologies dirigé par l’Institute for the Future (IFTF), 85% des emplois en 2030 n’ont pas encore été inventés. L’École 42 est là pour y remédier.
Pour plus d’information : www.42madrid.com