L'étude réalisée par l'OCU, qui compare les tarifs de location de vélos dans 23 capitales de province, révèle que le coût annuel pour une utilisation fréquente à Madrid, Barcelone ou Saint-Sébastien est dix fois plus cher qu'à Burgos, Santander ou Bilbao. Dans d'autres villes telles que Malaga ou Oviedo, c'est encore pire puisqu'il n'existe qu'un service de location privé.
S'il existe un moyen de transport urbain à la fois sain et non polluant, c'est bien le vélo. De nombreuses municipalités l'ont compris et profitent de l'entrée en vigueur imminente des zones à faibles émissions dans les villes de plus de 50.000 habitants pour en renforcer l'usage, soit en étendant le réseau de pistes cyclables protégées, soit en proposant un service public de location proche et, en théorie... abordable. Malheureusement, il y a aussi des exceptions, avertit l'Organisation des consommateurs (OCU) après avoir comparé les tarifs de location de vélos dans 23 capitales de province.
Se déplacer à vélo peut coûter cher à Malaga
Tout d'abord, à Malaga et à Oviedo, il n'existe pas de service public de location de bicyclettes pour les résidents ou les visiteurs qui souhaitent se déplacer à vélo dans la ville. La seule option est donc un service privé, qui coûte plus de 2.000 euros par an pour les cyclistes fréquents, (qui comprend deux trajets quotidiens de 20 minutes, cinq jours par semaine pendant 12 mois de l'année).
Grosses différences de prix de location de vélos en Espagne
Le service municipal de location de vélos dans quatre autres grandes capitales n'est pas vraiment abordable. Le coût pour un usage fréquent dépasse largement les 200 euros: 275 euros/an à Madrid avec Bicimad, 271 euros/an à Saint-Sébastien avec DBizi, 265 euros/an à Valladolid avec Biki et 232 euros/an à Barcelone avec Bicing. Et s'il est vrai qu'il s'agit de vélos électriques, il en va de même pour ceux qui sont loués à Bilbao par l'intermédiaire de Bilbaobici pour un coût de seulement 20 euros par an, soit jusqu'à 13 fois moins. León, Burgos et Santander sont d'autres grandes municipalités où les tarifs sont vraiment abordables, avec des coûts inférieurs à 20 euros, mais il s'agit dans ce cas de vélos "ordinaires".
Rouler en vélo sans assurance, une imprudence
Un problème fréquent avec ce type de service est l'absence d'assurance responsabilité civile pour couvrir les éventuels dommages, tant au véhicule lui-même qu'à d'autres personnes ou à leurs biens, par exemple si vous avez la malchance de renverser quelqu'un. En principe, il n'y a pas d'obligation légale d'en avoir une pour les vélos et les trottinettes, mais il y a des entreprises qui l'incluent dans leurs tarifs et des mairies qui l'exigent déjà de ceux qui offrent ce type de service. C'est pourquoi l'OCU recommande, avant de louer, de s'informer de l'existence d'une assurance et, en l'absence de celle-ci, d'en souscrire une, surtout si le vélo est destiné à être utilisé régulièrement. Il est encore plus rare qu'un casque soit proposé, une protection hautement recommandable.
Louer une trottinette ou moto électrique en Espagne
L'étude tarifaire inclut également la location d'autres moyens de transport moins polluants, tels que les trottinettes et les motos électriques. Bien que l'offre de ce type de transport, généralement privé, soit moins répandue et beaucoup plus chère, presque prohibitive pour un usage fréquent : elle descend rarement en dessous de 800 €/an pour la location d'une trottinette et de 1.400 €/an pour une moto. Selon l'OCU, ils ne sont abordables que pour une location occasionnelle. Et sans oublier de comparer les prix, car il peut y avoir de grandes différences selon les entreprises dans une même ville : par exemple, la location d'une trotinette électrique à Madrid varie entre 3,49 €/jour chez Dott et 16,50 €/jour chez Lime.
Une jungle tarifaire
Le fait est qu'il n'est pas toujours facile de comparer les tarifs, prévient l'OCU. Pour les connaître, il faut généralement commencer par télécharger l'application. Et puis il y a les entreprises qui ne pratiquent pas de tarif fixe et ne facturent que les minutes contractées, soit de manière linéaire (tant de minutes, tant d'euros), soit de manière progressive (le prix augmente ou diminue au fur et à mesure que le trajet se prolonge), soit par blocs de temps ; il y a aussi les forfaits, mais avec des restrictions sur la durée maximale de réservation, des bonus, des surtaxes, des abonnements, etc. En résumé, il est très difficile de savoir si un service est plus cher qu'un autre, et même de connaître à l'avance le coût du voyage avant de le commencer.
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