Tandis que le monde entier se prépare à célébrer la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, on observe un nombre croissant d'entre elles qui occupent des postes à responsabilité, dans un certain nombre d'institutions françaises en Espagne. Que ce soit dans l'univers entrepreneurial, associatif, diplomatique, politique ou scolaire, elles sont devenues incontournables pour comprendre la présence et le fonctionnement de la communauté française expatriée dans le pays. Voici une sélection de quelques noms qui font l'actualité du collectif français sur le territoire, en 2021.
Les femmes sont donc particulièrement visibles au sein de la représentation française en Espagne, et c'est vrai à l'Assemblée nationale française elle-même, où la députée de la 5e circonscription des Français de l'étranger (Espagne, Portugal, Andorre), Samantha Cazebonne, siège depuis 2018. Ex proviseure du Lycée français de Majorque, l'élue s'est notamment fait remarquer pour son engagement avec #JamaisSansElles pour promouvoir la mixité à tous les niveaux de la société, et s'inscrit sans surprise dans la diplomatie féministe promue par la République française.
De fait, dans l'univers diplomatique, les femmes sont majoritaires : les équipes de l’ambassade, des trois consulats généraux et des Instituts français sont composées de 139 agents dont 73 femmes et 66 hommes. Certaines tout en haut de la hiérarchie, comme Anne Louyot, conseillère de coopération et d'action culturelle à l'Ambassade de France et directrice de l'Institut français d'Espagne, un poste qui comprend entre autres la supervision des lycées français dans le pays, mais aussi la coopération scientifique et universitaire, à charge d'une autre femme, Laurence Cossart. Au sein de la chancellerie encore, on retrouve Shanti Bobin, Cheffe de service économique régional, un poste essentiel pour l'action extérieure de la France au service des entreprises, ou Mireille Jarry, conseillère aux Affaires sociales, en charge des questions relatives à la santé, particulièrement d'actualité avec la crise du Covid, mais en charge aussi de tout le volet "travail", qui inclut l'échange d'information entre nos deux pays concernant -attention, mise en abyme... la représentation des femmes dans l'entreprise. Autre poste "critique" dans le cadre de la relation franco-espagnole, celui de la magistrate de liaison, ayant pour objectif de faciliter la coopération judiciaire entre les deux pays, et occupé par une femme encore, Mariel Garrigos... Il n'y a finalement peut être que le poste d'Ambassadeur de France en Espagne qui n'ait jamais été décliné au féminin, mais il n'est jamais trop tard pour bien faire !
Dans l'orbite de l'Ambassade, c'est encore une femme -Dominique Maulin- qui dirige à Madrid Atout France, l'opérateur du tourisme français dans la péninsule Ibérique. Et si sur la quinzaine de Consuls honoraires présents en Espagne, on ne compte que 4 femmes -Françoise Souchet à Grenade, Nathalie Hadj à Malaga, Sofia Paquet à Gijon et Monica Dotras à La Corogne- on observera que le Consulat général de France à Madrid a été au cours des 12 dernières années et des 4 derniers mandats, dirigé par trois femmes, avec la dernière en date actuellement en poste, la Consule générale Marie-Christine Lang. En lien avec le consulat, les conseillers consulaires : ils sont 13 actuellement -ils ne seront plus que 11 fin mai, à l'issu des élections consulaires- dont... 3 femmes seulement : Annick Valldecabres à Valence, Gaëlle Lecomte et Joëlle Sée à Madrid.
On retrouve des femmes à la tête de plusieurs Instituts français (Marie-Cécile Le Luec, directrice à Valence, Marie Grangeon Mazat, directice à Séville, Emilie Flesch, directrice déléguée à Saragosse), mais aussi des Alliances françaises, avec une Présidente du réseau des Alliances françaises d'Espagne, Margarita Buet Solano, également directrice de l'AF de Grenade. Dans tous le pays, la fonction de direction se conjugue d'ailleurs presque exclusivement au féminin, avec Sandra del Busto à Gijon, Sabrina Clémente à Oviedo, Florence Tricoire à Palma, Anaïs Bonnet-Bonamino à Las Palmas de Gran Canaria (sous la présidence d'une autre Française, Nathalie Cureau), Sophie Gonzalez à Santa Cruz de Tenerife, Marie-Cécile Robinet à Santander, Quionia Herrero à Burgos, Carmen Castro à Valladolid, Rose Marie Boronat à Gérone, Flora Mañes à Granollers, Olga Bellas à La Corogne, Annick Prévot à Santiago de Compostelle, Véronique Calvez à Vigo et Hélène Audouit à Cartagène.
Toujours dans le domaine de l'éducation, le réseau des 22 Lycées français est presque pour moitié dirigé par des femmes : dans le désordre Laurence Brault, proviseure du lycée français de Gava, Séhmia Duval, directrice de l'école française Lesseps à Barcelone, Sylvie Carot, cheffe d’établissement du Collège français de Reus, Gaëlle Barfety, proviseure du LF de Malaga, Magdalena Solabarrieta, proviseure du LF Bilbao, Sylvie Maudire Herlédan, proviseure du LF Valladolid, Valérie Servissole proviseure du Lycée Molière de Madrid, Magali Wallyn directrice adjointe de Saint-Exupéry, l'antenne du LFM d'Alcobendas, Mar Perez, à Saint Louis des Français, Madrid, sans compter la direction assurée par les religieuses de l'établissement pour jeunes filles UCI Saint Chaumond. Des postes à forte connotation éducative et culturelle, mais qui ne doit pas masquer une casquette essentielle, celle de gestionnaire.
Si la présence féminine dans les conseils d'administration d'entreprise continue à être largement déficitaire en Espagne, il n'empêche que plusieurs Françaises sont à la tête ou occupent des postes de direction de grandes entreprises issues de l'Hexagone et actives dans le pays, à l'instar de Françoise Martinage (CRIT), Sandra Talbot Arnal (Christian Dior), Patricia Santoni (Meta4), Christine Ribas (country manager Orange), Candice Laporte (dinh van), Benedicte Deigat (Longchamp), Guillemette Schortgen (Mobalpa), Julia Jannin (INOV), Valérie Aucouturier (Sentidea), Lorraine Dupoux (CIC)... et un long etcaetera. On en oublie et on ne les connaît pas toutes. Sans compter les Espagnoles qui dirigent dans le pays de véritable institutions entrepreneuriales en lien avec la France, comme Eva Ivars (Afflelou) ou Teresa Busto (Airbus) pour n'en citer que deux, ou toutes ces entrepreneuses françaises et leurs structures peut être moins connues, mais qui participent au dynamisme de la présence entrepreneuriale française au sud des Pyrénées.
Le symbole le plus marquant de la présence féminine dans la sphère entrepreneuriale française d'Espagne, est certainement constitué par les deux chambres de commerce et d'industrie françaises dans le pays, celle de Madrid (Chambre franco espagnole de commerce et d'industrie ) et celle de Barcelone (CCI France Espagne), qui pour la première fois dans leur histoire, sont présidées, en même temps, par deux femmes : respectivement Sara Bieger et Paule Celma. Au sein de la CFECI, c'est encore une femme, Sandra Gil qui est à la fois directrice de l'antenne de Valence, mais aussi coordinatrice de l'ensemble des délégations sur le territoire.
Dans le monde des associations françaises actives en Espagne, ce sont dans bien des cas les femmes qui font bouger les choses : au sein des accueils notamment, avec Gabrielle Ruiz à la présidence de Madrid Accueil, Delphine Duval à Castelldefels Accueil, ou en core Céline Leviandier à Tenerife Accueil. La très dynamique association La France ô Si ! a été fondée et est dirigée par une femme, Stéphanie Adelaïde. Dans le domaine social, c'est encore une femme, Teresa Esteban, qui a fondé et dirige Le vivre mieux - Lo vives mejor (lauréate des Trophées des Français d'Europe organisés à Madrid en 2018). Et si les bienfaisances sont présidées part des hommes, on n'oubliera pas que moult femmes assurent au quotidien le travail essentiel pour notre communauté réalisé par ces associations, à linstar de l'incontournable Chantal Obert à l'Entraide française de Madrid. Dans cet univers associatif on retrouve des femmes déjà nommées précédemment, comme Gaëlle Lecomte, présidente de Français du monde à Madrid, ou Joëlle Sée, directrice internationalisation France de l’Association de Mujeres directivas y empresarias (AMMDE), membre fondateur du Rotary Club Madrid International.
Deux associations d'amitié franco-espagnoles comptent avec une présence féminine primordiale. C'est le cas de Diálogo, à la direction de laquelle on retrouve la Franco-espagnole Sylvia Carrasco. C'est aussi sans surprise le cas de Mujeres Avenir qui, dans le cadre de l'amitié entre les deux pays, œuvre pour l'égalité homme-femme. L'association réalise depuis plusieurs années un travail considérable pour donner de la visibilité aux femmes, notamment dans le monde de l'entreprise, et c'est en grande partie grâce à son travail que nombre des noms cités dans cet article ont pu l'être. À sa tête, sa présidente et fondatrice, Maria Luisa de Contes, originaire d'Espagne, nationalisée française, fait partie de la liste des 25 femmes les plus influentes du pays, publiée anuellement par Merca2.es, liste sur laquelle on retrouve au passage une autre Française, Marie-eve Rougeot, DG de Juguetes Famosa.
Pour en revenir à Mujeres Avenir, c'est une autre liste, celle des membres du bureau de l'association, qui constitue une véritable ode à la présence féminine au plus haut de la hierarchie des entreprises : on y retrouve notamment María Estefanía Narrillos Roux, Directrice Financière Iberia et Maghreb de Stellantis (PSA et Fiat Chrysler), Carina Cabezas, Prédidente de Sodexo España, Anne Laure Viard, associée de Mazars, Valérie Parra, responsable Europe du syndicat UGT, ou encore Rebeca Ávila, responsable pour l'Europe du Sud de la RSE du groupe Accor.