La nouvelle présidente de Madrid Accueil est la première Espagnole à prendre les rênes de l'association, à continuation du mandat assuré au cours des trois dernières années par Gabrielle Ruiz. C'est "avec un grand enthousiasme et consciente des défis à venir" qu'elle engage son mandat.
C'est au cours d'une AG réalisée en vidéoconférence fin avril que Sonia Aiguabella a sans surprise été élue nouvelle présidente de l'association d'accueil madrilène. Elle succède à Gabrielle Ruiz, qui aura assuré la présidence au cours des trois dernières années. En dépit des difficultés liées à la pandémie, la transmission du relais s'est déroulée avec la bienveillance qui caractérise le passage d'une présidente à l'autre au sein de l'Accueil. "C'est Gabrielle qui m'a encouragé à postuler", évoque Sonia Aiguabella, jusque-là en charge du pôle activités et membre de l'association depuis 2016. Objectif continuité, donc, même si, en dépit des intentions annoncées, la réalité promet un cycle chargé de défis pour Madrid Accueil.
Il a fallu reconstruire Madrid Accueil
Avec un renouvellement complet du Bureau exécutif: pour raisons personnelles ou professionnelles et au hasard des coïncidences, ce sont 10 membres sur 15 qui ont dû quitter l'instance au printemps dernier. "Il a fallu reconstruire Madrid Accueil", estime Sonia Aiguabella, qui s'est entouré de deux Vice-présidentes (Nathalie Brami et Marjorie Iguaran) pour mener à bien ses missions. Sandrine Courtois (trésorière) et Céline Quilichini, Secrétaire générale, connaisseuse en profondeur des mécanismes de Madrid Accueil, complètent une équipe qui aura pour mission de clore le cycle 2020/2021 et inaugurer la rentrée, dans des conditions sanitaires encore méconnues. Et si toute la communauté qui gravite autour de Madrid Accueil attend avec impatience que l'association puisse "reprendre dans la normalité toutes les activités", il n'empêche qu'il faudra transmettre un savoir-faire dans des conditions bien particulières. "Beaucoup de nos bénévoles sont des personnes qui sont arrivées en plein Covid", explique Sonia Aiguabella. "Ce n'est pas toujours évident pour elles de comprendre comment fonctionnait l'association en temps normal". Passer du Zoom au présentiel, mais aussi enseigner des processus de travail dans chaque pôle d'activité, constituera un des enjeux majeurs de cette étape. "La communication interne est essentielle", estime à cet égard la nouvelle présidente, pour qui "l'union de l'équipe" et la consolidation de "la famille Madrid Accueil" représentent aujourd'hui la priorité.
J'ai tout de suite senti que j'intégrais une famille
C'est de fait cet esprit de famille qui justifie son investissement au sein de l'accueil. Née à Strasbourg de parents espagnols, cette ancienne élève du Lycée français a grandi à Barcelone, où elle a débuté sa carrière professionnelle. Parfaitement francophone, il faudra qu'elle le précise pour que l'on devine ses origines ibères : son accent, impeccable, ne la trahit pas. Professionnellement, ses premiers pas au sein de l'univers clinique ont vite tourné court après qu'elle décide de suivre son mari en expatriation, dès 2005 à Cincinnati. Tandis qu'elle se réinvente comme professeure d'espagnol dans l'Ohio ("Je me suis dit que cela pourrait m'être utile quel que soit le pays où je vivrais"), elle enchaîne ensuite les destinations, un schéma que bien des couples au sein de l'association connaissent. Fontainebleau de 2007 à 2010, Barcelone jusqu'en 2013, puis 3 ans à Miami et Sao Paulo entre 2015 et 2016, avant d'atterrir dans la capitale espagnole, constitue un parcours avec les vertiges propres à l'expatriation que Sonia Aiguabella a donc vécu en première personne. C'est en Floride qu'elle découvre les Accueils et adhère pour la première fois, mais c'est au Brésil qu'elle s'investi véritablement. "J'ai tout de suite senti que j'intégrais une famille", se rappelle-t-elle.
Madrid Accueil va personnaliser le suivi des nouveaux arrivants
À Madrid, dans un contexte pandémique bourré d'incertitudes et nuancé de quelques évidences, la nouvelle présidente entend en tous cas bien "renforcer la personnalisation de l'accueil". Une proximité qu'elle juge indispensable pour accompagner au mieux les nouveaux arrivants, pour qui le nouveau paradigme post-Covid s'ajoutera au dépaysement et aux difficultés inhérentes d'un changement de pays. "Il faudra veiller à aller chercher les plus timides lors des rencontres que nous organiserons", détaille-t-elle, "mais aussi intensifier les relais de quartier et organiser un suivi, avec rendez-vous pour chacun des nouveaux adhérents". Bref, prendre ceux qui le nécessitent par la main, pour les faire rentrer dans la communauté. Contexte Covid oblige et le lot de départs que la pandémie a généré, le nombre d'adhérents est passé de près de 320 familles en 2019 à quelque 220 aujourd'hui. Sonia Aiguabella entend bien faire croître ce chiffre, notamment en créant des liens avec l'ensemble des acteurs associatifs de la communauté française.
"Je serai moi-même", conclut la nouvelle présidente, "avec toute l'intelligence émotionnelle que je peux mettre au service d'une cause qui se définit avant-tout par son caractère bénévole". "J'aime aider les autres et je me considère comme une personne généreuse", remarque-t-elle au passage. "Dans le monde associatif, c'est essentiel et en tant que présidente, cela implique de savoir collaborer, et non pas exiger des autres".