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Maison de Paris: histoire d'un salon de coiffure français à Madrid

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Écrit par Camille Guil
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 19 avril 2018

Lorsque l'on est expatrié dans un autre pays, toutes sortes de choses nous manquent et parmi elles, les salons de coiffure. Façons de faire et tendances différentes, barrière de la langue, ce n'est pas toujours facile d'expliquer ce que l'on veut et ce que l'on recherche. Matthieu et Brigitte, mère et fils, gérants du salon Maison de Paris proposent une solution à ces problématiques avec un salon de coiffure français !

 

La Maison de Paris est un salon de coiffure français situé dans le quartier de Salamanca, au cœur de Madrid, ouvert il y a presque deux ans par Brigitte et son fils Matthieu. Une véritable affaire de famille dans laquelle chacun a son rôle à jouer : le salon est maintenant reconnu au sein de la communauté française et constitue une référence en la matière. Rencontra avec Matthieu et Marc Henri, qui s'est joint à l'aventure, pour évoquer leur "succes story".

 

De Paris à Madrid

 

L'histoire commence à Paris où Matthieu a commencé la coiffure à l'âge de 16 ans avec un CAP de deux ans puis un BP de deux autres années, toutes ces formations faites en alternance dans plusieurs salons de la capitale. Il s'est ensuite mis à son compte pendant deux ans dans la pose d'extensions avant de partir pour Madrid. Marc Henri quant à lui, a commencé la coiffure à 18 ans avec une formation d'un an et demi à Lisbonne. Il est ensuite rentré en France où il a dû refaire une formation dans un salon indépendant, faute d'équivalence avec son diplôme portugais. Quelques temps plus tard, il a suivi Matthieu dans la capitale espagnole.

 

Pourquoi l'Espagne ? 

 

"C'est parti d'un coup de cœur" explique Matthieu, "ma mère a été invitée il y a quatre ans à un mariage sur Madrid. Elle a voulu qu'on y retourne et on y est allés un week-end. Sur place nous nous sommes dit : c'est là que l'on veut vivre. On en avait marre de Paris". Après de longues discussions, ils ont monté le projet d'ouvrir un salon de coiffure. Tandis que Brigitte, responsable comptable, a dû se former en esthétique, Matthieu a pris en charge la partie coiffure. Marc Henri qui avait déjà vécu une expérience à l'étranger a décidé de le suivre pour "découvrir une nouvelle culture".
Une fois l'idée trouvée, il a fallu la mettre en pratique. Après un déménagement en France, Brigitte et Matthieu sont allés plusieurs fois dans la capitale espagnole pour chercher un appartement. Lorsqu'ils l'ont trouvé, ils se sont mis en quête d'un local, qu'ils ont déniché plus facilement que l'appartement selon Matthieu. Après des études des différents quartiers, c'est à Salamanca qu'ils ont trouvé leur bonheur.

 

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Un salon 2.0

 

Comment se faire connaître ? Cela n'a pas été facile car comme le dit Matthieu "On ne connaissait personne, donc on a tout d'abord beaucoup joué sur la carte des Français à Madrid, on postait pas mal sur les groupes Facebook. Au début il n'y avait que la partie coiffure d'ouverte donc pendant ce temps, ma mère faisait du démarchage dans le quartier, en donnant des cartes de visites pour que l'on se fasse connaître". Pour cibler une population jeune, rien de tel que les réseaux sociaux et Matthieu l'a vite compris : il a misé sur Facebook et Instagram et travaillé avec des influenceurs espagnols. Comment marche cette publicité 2.0 ? Maison de Paris a choisi des influenceurs qui avaient un public correspondant à sa clientèle et leur a proposé de les coiffer en échange de publicité pour le salon sur leurs réseaux (photos, vidéos...). Ce partenariat avec les stars montantes d'Internet leur a rapporté une clientèle espagnole jeune assez importante car, si au début, les Français étaient plus nombreux dans le salon, la tendance s'est ensuite inversée.

 

Des goûts et des couleurs

 

Cette publicité mixte a amené la question des différences entre les clients français et espagnols, et il y en a selon Marc Henri ! Les Espagnols sont très directs, lorsqu'ils n'aiment pas quelque chose, ils le disent sans détour, au contraire des clients français, qui ont plus de distance. En ce qui concerne leurs goûts, "les Espagnoles sont beaucoup plus excentriques que les Françaises. Elles sont en général assez brunes et veulent être très blondes et lorsqu'elles sortent de chez le coiffeur, elles veulent que ça se voit, que ça brille ! Alors que les Françaises veulent au contraire que ça paraisse le plus naturel possible". Cependant, le salon s'est fait connaître auprès des Espagnoles surtout pour ses balayages, concept qui n'était alors pas très connu dans la capitale. Si leur clientèle est plutôt jeune, avec des stagiaires et des Erasmus français et des jeunes Espagnols grâce aux influenceurs, ils ont également une clientèle composée d'expatriés français installés et d'habitants du quartier. Matthieu explique que "les clients qui viennent veulent se faire plaisir. De notre côté, on propose un service de qualité : tout est inclus, soin, texturisant, coiffure, brushing, et on prend notre temps, on créé une coiffure". 

La partie esthétique dont s'occupe Brigitte est en plein boom, elle est parvenue à se faire connaître et à avoir sa propre clientèle. Elle travaille avec la marque luxueuse de spas Sothys et propose des soins du visage, du corps, des soins amincissants, des massages (classiques, californiens et sportifs entre autres), et des soins esthétiques comme maquillage, réhaussement et teinture des cils, épilations et teinte des sourcils mais pas de manucure ni d'épilation du corps pour l'instant.

 


La vie à l'étranger

 

Si nos coiffeurs entrepreneurs se sont bien installés à Madrid, ils sont tout de même contents d'avoir une communauté de Français dans la capitale : Brigitte est d'ailleurs engagée dans beaucoup d'associations. Marc Henri explique "la communauté est très active sur les réseaux sociaux, on voit souvent qu'il y a un nouveau restaurant ou bar français qui vient d'ouvrir. C'est rassurant lorsqu'on est à l'étranger d'avoir une touche de France, par exemple cela fait du bien de pouvoir manger français". Matthieu conclut avec cette phrase qui représente tant d'expatriés : "même si l'on a déménagé à Madrid, on reste Français".

camille guil
Publié le 17 avril 2018, mis à jour le 19 avril 2018
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