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Christophe Sougey de Funès : “Pas un député de plus pour Macron”

À l’occasion des élections législatives partielles dans la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger, lepetitjournal.com donne la parole à Christophe Sougey de Funès. Installé en Espagne depuis 38 ans, ancien consul honoraire à Séville et entrepreneur, il défend une droite « assumée » et promet de recentrer l’action consulaire sur les attentes concrètes des expatriés. Rencontre.

Christophe Sougey de FunèsChristophe Sougey de Funès
Christophe Sougey de Funès
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 17 septembre 2025, mis à jour le 18 septembre 2025

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter à cette élection partielle ? 

Marié à une Espagnole et père de trois enfants franco-espagnols, je vis en Espagne depuis 1987.
 Après une formation en école de commerce et un master en administration des entreprises, j’ai débuté ma carrière à BNP España, puis chez Cetelem à Madrid.

Depuis plus de 35 ans, je suis entrepreneur à Madrid et à Séville. J’y ai repris progressivement plusieurs PME et lancé des startups, avec des réussites… et quelques échecs. Ces expériences m’ont permis de comprendre très concrètement les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs français à l’étranger : fiscalité, financement, mobilité, contraintes liées à l’expatriation, ainsi que les difficultés de la gestion quotidienne des PME.

Parallèlement à mon activité professionnelle, je me suis engagé dans la vie institutionnelle et économique franco-espagnole dès 1998 :

Administrateur pendant 27 ans et ex-vice-président de la CCI France-Espagne sous la présidence de Sara Bieger,

Fondateur et ex-président de la délégation de la CCI en Andalousie occidentale, impulsée initialement par le président Domingo San Felipe,

Ex-membre du conseil d’administration de Diálogo, association pour l’amitié hispano-française, placée sous la présidence d’honneur de S.M. le Roi d’Espagne et du Président de la République française,

Ex-conseiller du Commerce Extérieur de la France.

En 2019, à la suite de la fermeture du consulat général de France à Séville, j’ai été nommé consul honoraire pour l’Andalousie occidentale, poste que j’ai occupé jusqu’en 2024, durant cinq années très denses, avec plus de 103.000 actions consulaires en cinq ans, sans moyens.

Je suis également membre de la Réserve citoyenne du ministère des Armées, avec le grade de Commandant ad honores. Cette mission consulaire m’a permis de collaborer étroitement avec nos militaires, gendarmes et policiers, à qui je rends hommage pour leur engagement.

 



En quoi votre parcours reflète-t-il les préoccupations des Français établis hors de France ?

Comment voyez-vous le rôle d’un député des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale ? 

La frustration et le ras-le-bol sont profonds après huit années de macronie, chez nos compatriotes d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco : Les ravages causés par ces gouvernements, mêlant assemblage et opportunisme politique, les heurtent profondément. Mais ce n’est pas tout. Beaucoup, comme moi, sont choqués de voir des bandes de voyous défier et agresser nos policiers, gendarmes, enseignants, pompiers, personnels de santé, commerçants, fonctionnaires, nos aînés et nos familles — sans qu’aucune mesure sérieuse ne soit prise à leur encontre.

Nous constatons aussi le recul de la France dans tous les classements européens et mondiaux, sur tous les indicateurs de performance économique, culturelle et sociale.
 Macron a détruit des pans entiers de notre économie — aujourd’hui en récession — alors que ces mêmes secteurs prospèrent ailleurs en Europe : les services, le BTP, l’agriculture biologique, les petits agriculteurs, l’industrie manufacturière… En revanche, sur la dette, la France figure parmi les « meilleurs ». Macron a prouvé qu’il sait être généreux… avec l’argent des autres comme c’est souvent le cas pour les gauchistes !

Sur le terrain consulaire, que je connais bien, je constate que les services de proximité ne répondent pas aux attentes de nos compatriotes. Les consulats généraux d’influence manquent de moyens humains et informatiques, avec des compétences administratives fortement limitées. Les consuls honoraires, pourtant proches et engagés, ne peuvent légalement agir sur de nombreux sujets. Il ne reste donc que les consulats généraux, souvent éloignés géographiquement et sous-dotés.

Je constate également que les droits des Français sont trop souvent bafoués par certains gouvernements autonomes en Espagne, ainsi que par le gouvernement central. En tant que parlementaire, habitué à traiter avec les hauts responsables des institutions nationales et locales, je souhaite interpeller ces autorités au titre de la diplomatie parlementaire pour que nos compatriotes ne soient pas relégués derrière des citoyens extracommunautaires en Espagne dans l’accès aux soins, la reconnaissance des diplômes, les aides sociales, le soutien aux entrepreneurs, aux associations et aux projets culturels.

C’est sur la base de ces constats que j’ai décidé de me présenter à cette élection.
 Pour permettre aux électeurs de dire STOP à Macron, de ne pas lui offrir un siège de député de plus, et de me permettre d’agir pour recentrer l’action consulaire sur les attentes réelles de nos compatriotes, quelle que soit leur condition sociale ou économique, dans tous les pays et toutes les régions — en métropole comme dans les îles de la péninsule ibérique.

Concernant le rôle du mandat de député : je m’étonne des méthodes qui consistent à présenter une candidate macroniste dans notre circonscription de manière éphémère.  

Nous sommes face à une candidate clairement de gauche, qui a déclaré se présenter pour garder au chaud le fauteuil, provisoirement, pro tempore, avant de le céder. Ce n’est pas ma vision de la politique et je m’engage à court mais aussi sur le long terme auprès de nos compatriotes, dès l’élection. Je ne suis pas la marionnette de qui que ce soit. Et je n’ai pas de date limite de consommation.

Et mon rôle, en tant que député, est de siéger avec les députés LR et non pas sous les ordres et instructions de M. Attal, ancien socialiste, comme le faisait le député récemment démis d’office ou le ferait sa « doublure » investie officiellement par le parti macroniste selon ses premières déclarations.

Quels sont, selon vous, les principaux défis qui attendent les Français de cette circonscription ? 

Je travaillerai, entre autres, sur les points suivants :

La politique et l’opposition à Macron et un retour vers les valeurs promues par LR et Bruno Retailleau: renforcement de l’ordre, de la sécurité, de notre défense et de l’identité nationale en défendant une droite assumée, qui valorise le travail, prône la réduction de la dépense publique, le retour à un libéralisme économique, et refus de tout “compromis mou” avec le macronisme.

Être le défenseur et l’avocat des Français d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco concernant les services consulaires de proximité qui doivent être repensés en profondeur (notamment et entre autres concernant les demandes de cartes nationales d’identités et le rôle primordial des consuls honoraires qui sont en première ligne d’action, localement), les critères d’obtention de bourses (il faut immédiatement éliminer le critère d’exclusion concernant la résidence principale).

Inscrire à l’Assemblée nationale le projet de loi voté au Sénat à l’unanimité, proposé par le Sénateur LR Ronan Le Gleut, concernant la création d’un fonds d’urgence pour les Français de l’étranger victimes de catastrophes naturelles, d'événements politiques majeurs, et de crises sanitaires graves. 
Ce fonds aurait pu aider nos compatriotes victimes de la Dana à Valence en quelques semaines s’il avait été voté.

Faire valoir les droits de nos compatriotes auprès des autorités nationales de chaque pays et locales afin qu’ils ne soient pas relégués derrière des citoyens extracommunautaires dans l’accès aux soins, la reconnaissance des diplômes, les aides sociales locales, le soutien local aux entrepreneurs, aux associations et aux projets culturels.

Je souhaite également m’impliquer dans des sujets qui me tiennent à cœur et qui concerne l’emploi des jeunes Français mais aussi le retour simplifié, administrativement et fiscalement, vers les activités professionnelles souhaitées par les Seniors dans notre circonscription.

Travailler en profondeur sur l’harmonisation fiscale, notamment de nos retraités en Espagne est un sujet crucial, en coordination avec les autorités parlementaires et fiscales locales.

Comment jugez-vous le mandat du député sortant ? 



Je n’ai pas à juger le mandat du député sortant : il a été démis d’office, déclaré inéligible et il n’est donc pas candidat durant ce scrutin.
 

Un mot sur vos suppléants et vos équipes ?



Mon suppléant est une personne formidablement impliquée au Portugal : il s’agit de Laurent Goater, Président du Conseil consulaire au Portugal. Et je suis entouré par les Sénateurs LR des Français de l’étranger, Ronan Le Gleut et Christophe Frassa, par Christophe Pisciotta, Conseiller consulaire à Monaco et ex-président du Conseil consulaire, ainsi que par de nombreuses présidentes et présidents d’associations comme Françoise Conestabile, Présidente de l’UFE Portugal.

Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs avant le scrutin ?
 

J’ai connu la frustration et la sensation d’impuissance de nos compatriotes. Elle est justifiée et je peux agir. Mon expérience donne la légitimité de ma démarche.

 

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