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Alexis Vallée : “Je suis un candidat indépendant, libre de toute pression partisane”

À l’occasion des élections législatives partielles dans la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger, lepetitjournal.com donne la parole à Alexis Vallée. Professeur de management et d’innovation à l’IE University de Madrid, ce candidat indépendant entend représenter « ceux à qui la politique a tourné le dos », avec des propositions concrètes pour l’éducation, l’emploi et la vie quotidienne des expatriés. Rencontre.

Alexis Vallee Alexis Vallee
Alexis Vallée
Écrit par Paul Pierroux-Taranto
Publié le 17 septembre 2025, mis à jour le 21 septembre 2025

Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter à cette élection partielle ? 
 

Je me présente parce que je crois profondément qu’un député peut être utile s’il est proche, accessible et vraiment à l’écoute. Trop souvent, j’entends des Français me dire que voter ne sert à rien, que rien ne change. Et ce découragement, je le comprends, mais je veux prouver le contraire. 

Je suis un candidat indépendant, donc libre de défendre nos intérêts sans pression d’un parti, je rends des comptes uniquement aux électeurs. Cette liberté est ma force : je peux défendre nos priorités sans calcul politique, avec comme seule priorité nos besoins concrets. 

 Mon objectif est clair : incarner une nouvelle génération de députés, jeunes, dynamiques et proches des gens. Être un député qui vit la même réalité que les Français de l’étranger et qui se bat vraiment pour eux.  
 

 

Quel est votre lien personnel ou professionnel avec la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger ? 
 

J'ai fait mes études à Madrid, j’y enseigne aujourd’hui l’entrepreneuriat, avec un focus sur les enjeux climatiques, et ça fait maintenant plus de 6 ans que je vis entre l’Espagne et Paris. Chaque année, je retrouve dans mes classes de nombreux étudiants français, c’est un lien direct, vivant, avec notre communauté.

 Au-delà du travail, Madrid est devenu mon quotidien: mes amis, mes rencontres, ma vie de tous les jours se construisent ici, au contact de beaucoup d’autres Français. Je vis exactement ce que vivent beaucoup d’entre nous.

 C'est ce vécu partagé qui fonde ma légitimité. Je ne regarde pas notre communauté de loin, je la vis chaque jour. Et je veux y ajouter ce qui me caractérise : la jeunesse et l’énergie pour apporter des réponses concrètes. 

 
 

En quoi votre parcours reflète-t-il les préoccupations des Français établis hors de France ? 
 

Mon parcours, c’est celui de nombreux Français de l’étranger : jongler entre deux pays, deux cultures et parfois se sentir oublié.

 J’ai connu les démarches compliquées, les délais interminables pour un document, mais aussi la richesse incroyable de l’expatriation : entreprendre, enseigner, accompagner de jeunes Français, c’est une chance immense.  

 Cela me donne un double regard : d’un côté les difficultés très concrètes (papiers, fiscalité, école) et de l’autre les ambitions et les opportunités qui font la force de notre communauté. C’est cet équilibre que je veux porter à l’Assemblée nationale : lucide sur nos problèmes, mais tourné vers l’avenir.

 
 

Quels sont, selon vous, les principaux défis qui attendent les Français de cette circonscription ? 
 

Le premier, ce sont les frais de scolarité. Ils explosent, et de plus en plus de familles ne peuvent plus inscrire leurs enfants dans les écoles françaises. C’est une injustice : l’éducation française doit redevenir accessible à tous.

 Le deuxième c’est la vie quotidienne : démarches compliquées, lourdes, barrière de la langue. Je veux des solutions simples : interprètes disponibles, aides au transport pour rentrer en France plus facilement. 

Troisième défi : l’emploi. Trop de Français repartent de zéro en arrivant à l’étranger, sans réseau ni accompagnement. Je veux créer un “France Travail des expats” et ouvrir les financements publics aux entrepreneurs français à l’étranger, en échange d’embauches de compatriotes. 

Enfin, nos aînés. Beaucoup sont isolés et perdus face au numérique. Pour eux, je veux lancer “Retraités connectés”, un accompagnement dans les consulats pour qu’ils ne soient jamais laissés de côté.  
 

 

Quels seraient vos chantiers prioritaires si vous êtes élu député ? 

Si je suis élu, je veux agir vite, avec des mesures simples et concrètes :  


Rendre l’éducation accessible : baisser les frais de scolarité des écoles françaises.


Faciliter le quotidien : interprètes pour les démarches, aide numérique pour nos retraités.


Soutenir l’emploi et l’entrepreneuriat : un “France Travail des expats” et  des financements pour nos entrepreneurs. 


Encourager la mobilité durable : aligner le prix du train et de l’avion entre la France et la péninsule Ibérique.  

 

Comment voyez-vous le rôle d’un député des Français de l’étranger à l’Assemblée nationale ? 
 

Un député des Français de l’étranger, ce n’est pas un député “à part”. C’est un parlementaire à part entière mais avec une mission supplémentaire : défendre une communauté trop souvent oubliée.

Son rôle est triple :

Lien permanent avec Paris : faire remonter nos réalités (scolarité, fiscalité, emploi, démarches) et s’assurer qu’elles sont prises en compte dans la loi. 


Proximité : être accessible en permanence. Tous les Français de la circonscription auront mon numéro personnel pour me contacter directement, et j’organiserai chaque mois une visioconférence ouverte pour échanger, répondre aux questions et rendre des comptes.


Efficacité : travailler avec le gouvernement et tous les groupes politiques quand c’est nécessaire. Les Français de l’étranger n’ont pas besoin d’instabilité, mais de solutions concrètes.

 

Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?  

Le député sortant avait sans doute de bonnes intentions. Mais les faits sont là : son mandat s’est terminé à cause d’irrégularités dans ses comptes de campagne. Résultat : notre circonscription n’a plus de représentant.  

Et au-delà de cette fin prématurée, beaucoup de Français n’ont pas senti une présence forte à leurs côtés. C’est dommage, car nous avions besoin d’un député actif et visible. Je veux faire différemment : être un élu accessible, régulier dans ses échanges, et surtout présent pour défendre concrètement les Français d’Espagne, du Portugal, d’Andorre et de Monaco. 

 

Un mot sur vos suppléants et vos équipes ? 

Avec grand plaisir ! Ma suppléante, Virginie Garcia est franco-espagnole et ancienne avocate. Qui de mieux pour m’accompagner à l’Assemblée nationale qu’une juriste expérimentée, capable de mesurer l’impact concret des lois ? Elle est aussi maman de deux enfants, ancrée dans les réalités quotidiennes que partagent tant de familles.  

Quant à mon équipe, elle est incroyable par sa diversité. Certains sont d’anciens étudiants que j’ai eu en cours, d’autres vivent à Madrid, Barcelone, Lisbonne... et même depuis Paris. Tous donnent de leur temps avec énergie et conviction parce qu’ils croient, comme moi, qu’il est temps d’apporter un vrai renouveau politique. Je les remercie sincèrement : sans eux, cette campagne n’aurait pas la même force.  
 

 

Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs avant le scrutin ? 

On pense souvent qu’une voix ne change pas grand-chose. Mais dans une élection partielle comme celle-ci, où la mobilisation est relativement basse, une seule voix peut tout faire basculer.

Votre voix compte, et elle peut tout changer. Ne laissez pas les autres décider à votre place : votez en ligne du 19 au 24 septembre et à l’urne le 28 septembre.
 

 

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