À l’occasion des élections législatives partielles dans la 5ᵉ circonscription des Français de l’étranger, lepetitjournal.com donne la parole à Patrice d’Arras, installé à Murcie. Hors des partis, très présent sur les réseaux sociaux, il revendique une démarche citoyenne et entend défendre, avec franchise et indépendance, la voix des Français établis hors de France. Rencontre.


Pourquoi avez-vous souhaité vous présenter à cette élection partielle ?
Parce que je refuse de voir la politique réduite à un affrontement stérile entre blocs qui ne se parlent plus. Nous allons droit vers l'impasse. Il est temps de briser cette mécanique infernale.
Une élection partielle, c'est un moment rare : tout peut basculer. Là où beaucoup s'abstiennent, un petit nombre peut écrire l'histoire. J'ai vu sur mes réseaux — plus de 100.000 abonnés, des dizaines de millions de vues — une soif immense : celle de retrouver du sens, de l'honnêteté, du courage. Cette énergie, je veux la porter dans l'hémicycle. Et je vous le dis : oui, je peux gagner.
À titre de repère institutionnel, et au-delà du clivage gauche/droite, mon action s'inscrit dans la tradition gaullienne : primat de l'intérêt général, indépendance stratégique, unité nationale et cohésion.
Quel est votre lien personnel ou professionnel avec la 5ᵉ circonscription des Français de l'étranger ?
Ma vie est ici. Ma femme est espagnole. Mes enfants sont binationaux. À Murcia, je vis vos réalités : chercher une école, renouveler des papiers, jongler entre deux cultures. Je ne regarde pas tout cela de loin. Je le vis.
En quoi votre parcours reflète-t-il les préoccupations des Français établis hors de France ?
Comme beaucoup de Français de l'étranger, j'ai choisi l'aventure : apprendre de nouvelles langues, m'ouvrir à d'autres cultures, et m'installer durablement ici, dans la circonscription. Mais je sais aussi ce que cela implique : l'adaptation permanente, la complexité administrative, la nécessité de se réinventer.
Mon parcours est à l'image de ces défis. J'ai été contrôleur de gestion, entrepreneur, directeur de journal, officier de réserve dans les forces interarmées. Je suis formé en sciences politiques et spécialiste de géopolitique, capable de lire le journal en sept langues, dont l'arabe et le russe. J'ai connu des moments difficiles, mais j'ai construit pas à pas une stabilité financière et personnelle qui me permet aujourd'hui de servir.
Je suis un homme solide, aguerri par l'expérience, qui sait gérer la complexité et prendre des décisions. C'est exactement ce dont nos compatriotes à l'étranger ont besoin : un député qui comprend leurs réalités, mais qui a aussi la rigueur et l'endurance nécessaires pour porter leur voix au plus haut niveau.
Quels sont, selon vous, les principaux défis qui attendent les Français de cette circonscription ?
Soyons honnêtes : une France surendettée pensera d'abord à elle-même. Nous, Français de l'étranger, nous risquons d'être oubliés. Mais nous avons une force : nous savons nous organiser. Nous savons trouver des solutions quand personne ne nous tend la main. C'est cette force-là qu'il faut porter. Simplifier. Réinjecter les économies dans nos écoles. Utiliser les réseaux sociaux pour amplifier notre voix. Si Paris nous oublie, nous ferons en sorte qu'il nous entende.
Quels seraient vos chantiers prioritaires si vous êtes élu député ?
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Simplifier. Économiser. Réinjecter. Dans l'école, les passeports, les retraites.
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Utiliser la nouvelle agora — les réseaux sociaux — pour que notre voix ne soit plus jamais étouffée.
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Tout vous raconter, sans filtre. Parce que la vérité, même quand elle dérange, est une arme politique.
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Ouvrir une voie nouvelle : celle des députés transpartisans, libres, capables de travailler pour l'intérêt commun.
Comment voyez-vous le rôle d'un député des Français de l'étranger à l'Assemblée nationale ?
Un député des Français de l'étranger, c'est 0,2 % des voix. Autant dire : presque rien. Alors, beaucoup se raccrochent à un parti, comme à une bouée.
Moi, je refuse cela. Je crois qu'il existe une autre manière de peser : en parlant directement aux citoyens. En créant une pression populaire qui oblige l'Assemblée à écouter. Nous vivons un changement d'époque. Les réseaux sociaux ne sont pas un gadget : ils sont un levier historique pour rééquilibrer le rapport de force.
Comment jugez-vous le mandat du député sortant ?
Je ne l'ai pas rencontré, mais je sais qu'il est apprécié. Mon ambition n'est pas de critiquer. Mon ambition est de prolonger, et d'aller plus loin.
Un mot sur vos suppléants et vos équipes ?
Pierre de Conihout, mon suppléant, vit au Portugal. Entrepreneur reconnu dans l'IA, la cybersécurité et la blockchain, il a choisi de mettre son expertise au service de la Gendarmerie nationale. C'est un père de famille, convaincu que la technologie doit être au service du bien commun. Un profil solide, un homme de conviction.
Quel message souhaitez-vous adresser aux électeurs avant le scrutin ?
Je veux commencer par un geste simple : diminuer mon salaire. Parce qu'on ne demande pas aux autres des efforts si l'on n'est pas prêt à en faire soi-même. Je ne vous promets pas des miracles. Mais je vous promets de parler vrai, de ne jamais vous cacher la réalité, et de me battre pour que votre voix résonne à Paris.
Si vous me faites confiance, nous montrerons ensemble qu'un député libre peut gagner, peser et changer la donne.
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