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Huppert / Saura: le 15e Prix Diálogo à "deux éminences du cinéma"

Isabelle huppert Carlos saura prix Diálogo France EspagneIsabelle huppert Carlos saura prix Diálogo France Espagne
Diálogo
Écrit par Vincent GARNIER
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 juin 2018

Mardi a eu lieu la remise du 15e Prix Diálogo, qui chaque année, met en relief des personnes ou entités ayant œuvré pour le rapprochement entre la France et l'Espagne. L'actrice française Isabelle Huppert et le réalisateur espagnol Carlos Saura s'inscrivent dans la liste allant croissant, des lauréats de cette récompense. 

 

La remise du Prix, qui a rassemblé près de 300 personnes des communautés françaises et francophiles de Madrid, issues des univers entrepreneuriaux et des sphères décisionnaires, mais aussi du monde du cinéma et de la culture, aura constitué l'occasion d'un certain nombre de déclarations d'amour, qui ont apporté une note émotive à la cérémonie.

A commencer par celle de la Franco-espagnole Nathalie Poza, Prix Goya de la meilleure actrice 2018, qui a introduit les discours en évoquant l'importance que revêtait pour elle de remettre ce Prix à sa "plus grande référence féminine" du 7e art. A continuer par celles de Marisa Paredes, "chica Almodovar" septuagénaire qui a, avec humour, évoqué sa fascination pour les deux lauréats, évoquant à propos d'Isabelle Huppert une actrice "qui réussit, avec le minimum, à transmettre l'essentiel", rappelant le bouleversement qu'a représenté la découverte du cinéma de Saura : "Je l'ai toujours voulu, mais je n'ai jamais travaillé pour toi, Carlos. Promets moi ici, devant tout le monde, que nous allons faire quelque chose ensemble". Enfin Isabelle Huppert elle-même s'est laissée aller aux confidences, comme faisant violence à une certaine aura de fragilité qui semblait émaner d'elle : "Je serais très heureuse de tourner en Espagne : avis aux amateurs", a-t-elle lancé en fin de son allocution.

 

Je serais très heureuse de tourner en Espagne : avis aux amateurs


Sur le point de fêter son 35e anniversaire, l'association d'amitié franco-espagnole continue à être une référence dans le rapprochement entre la France et l'Espagne. Dans un contexte d'entente forte, avec les principaux points de dissension de 1983 loin derrière, Diálogo poursuit sa mission en inscrivant son action dans la nécessité d'une dynamique européenne commune.

C'est ce qu'a rappelé le Président de l'association José Maria Segovia, qui a évoqué le travail réalisé en la matière, à l'instar de la récente étude menée conjointement avec l'Institut El Cano, "l'Europe vue depuis la France et l'Espagne". "Si les Français et les Espagnols partagent l'essentiel concernant le projet européen, il n'en demeure pas moins de nombreux domaines qui peuvent être améliorés", a déclaré celui qui devrait, fin juin, renouveler son mandat à la tête de Diálogo pour 5 nouvelles années. "Quand la France et l'Espagne vivent des instants cruciaux à l'échelle politique et sociale, les propositions culturelles et artistiques qui sont les vôtres sont particulièrement précieuses et réussissent à nous faire voir nos vies à travers d'autres yeux, à nous faire rêver", a-t-il évoqué à propos du travail des lauréats.

 

Ce que j'admire avant tout de la France, c'est son rapport avec la culture


Nul ne serait dire si le Prix permettra une collaboration inédite entre Carlos Saura et Isabelle Huppert. Toujours est-il que le réalisateur aragonais a semblé prendre sous son aile la Française et qu'une certaine complicité pourrait bien être envisagée entre les deux artistes, ce qui constituerait en fin de compte la meilleure concrétisation possible du Prix Diálogo.

"J'ai tellement aimé découvrir ses films. Il a tellement bien su faire bouger ses acteurs", a commenté Isabelle Huppert à propos de Carlos Saura, sous le regard attendri de ce dernier. Le réalisateur a pour sa part profité de la tribune pour répéter un message déjà lancé en conférence de presse dans la matinée : l'Etat espagnol doit mieux protéger le monde de la culture, qui a été une des principales victimes de la rigueur budgétaire de ces dernières années. "J'ai toujours dit que ce que j'admire avant tout de la France, c'est son rapport avec la culture", a-t-il manifesté à propos de son "deuxième pays". 

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