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Connaissez-vous (vraiment) Gilles Huss, baroudeur amoureux de bon vin?

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Camille Guil / lepetitjournal.com
Écrit par Camille Guil
Publié le 21 juin 2018, mis à jour le 21 juin 2018

Gilles Huss est né à Madrid et y a grandi, jusqu'à ses dix-sept ans. Il est ensuite retourné en France pour passer son Bac, obtenu avec mention, s'est engagé dans l'armée après une année sabatique, mais s'est finalement tourné vers l'hôtellerie, avec un BTS en gestion hôtelière. Entre deux saisons au Pays Basque Français, "je prenais mon sac à dos et je partais à l'autre bout du monde", raconte-t-il.

 

Il a vécu trois ans au Chili, trois ans au Panama, trois ans au Vietnam et trois ans au Costa Rica. Comment est-ce possible ? "Dans tous les pays où je suis allé c'est parce que j'ai rencontré des directeurs d'hôtels qui m'ont proposé de travailler pour eux. Parler cinq lanques, ça aide pour trouver du boulot !", explique Gilles. Bilingue français-espagnol, notre Madrilène parle aussi l'italien, le portugais et l'anglais, un peu le vietnamien et a quelques notions de russe et de basque ! C'est justement au Pays Basque qu'il a rencontré son épouse et pour elle qui il a renoncé d'aller au Guatemala, la suivant à Madrid où il a travaillé pendant quelques années pour le groupe Accor.

 

Passionné de vin

Et le vin dans tout ça ? "Je suis tombé dedans quand j'étais petit : pendant que mes amis buvaient de la bière au botellón, moi je ramenais un Saint Emilion de la cave de mon père !", se rappelle-t-il. Mais tout a vraiment commencé lorsqu'il s'est mis à ramener du vin en Espagne pour ses amis, et de fil en aiguille, il est passé de quelques bouteilles à vingt caisses dans son coffre ! "Je me suis dit pourquoi je n'en ferais pas mon business, puisqu'à priori j'arrive à en trouver du bon et du pas cher", évoque-t-il. Nous sommes en 2008, l'idée de Vinofilia est née. Malgré la crise financière qui frappe l'Europe et l'Espagne, Gilles s'en sort et en trois semaines, il devient le fournisseur du groupe Sorlut, du Mercado San Miguel, du Corte Ingles, pour leur futur espace gourmet, et enfin de l'Ambassade de France. "Les factures étaient payées".

Il décide ensuite de se diversifier en vendant le vin à des particuliers, mais seulement à travers des dégustations, "pour que ce soit le vin qui se vende, sans histoire de prix de marque. Le vin on aime ou on aime pas !", s'exclame-t-il. Travaileur indépendant, Gilles fonctionne sans boutique et sans personnel, ce qui lui permet d'être l'un des moins chers sur le marché en terme de rapport qualité-prix. Des galères ? Vinofilia en a aussi connu car comme dit Gilles "en Espagne, l'impayé c'est un sport national !". Pour autant Gilles continue son chemin entrepreneurial et créé un club de vin, "10-20-30". Le principe ? "Le 10 je t'envoie l'information de ce qu'il y a dans la caisse, le 20 tu me payes et le 30 tu es livré, et comme tu prépayes dix jours à l'avance, je te fais une réduction de 25%". Pas d'obligation d'achat ni d'abonnement, les clients sont conquis ! En parallèle Gilles donne également des cours de dégustation à des professionnels et travaille lors d'événements, publics, privés ou en entreprise.

 

Le vin ça fait tomber les barrières, je peux livrer à des sommités, à des ministres ou des footballeurs : lors de la livraison on se retrouve juste entre amateurs de bon vin

 

A Madrid depuis 15 ans, notre vinophile a aussi dû s'adapter à l'évolution de la ville et de la communauté française, car si au début de l'aventure sa clientèle était composée à 80% de Français et seulement 20% d'Espagnols, aujourd'hui, le ratio s'est équilibré avec 40% de Français, 40% d'Espagnols et 20% de nationalités tierces. "Il y a beaucoup de rotation à Madrid, de plus en plus depuis quelques années. Maintenant, le personnage expatrié dont l'entreprise paye l'école, le logement et les dépenses existe de moins en moins, donc il faut s'adapter et faire des propositions en conséquence", évoque Gilles, qui est bien placé pour analyser l'évolution de l'expatriation dans le pays. "Au début j'avais une cinquantaine de références, et aujourd'hui j'en compte 1.840 différentes, avec les premiers prix et les grands vins", éclaire-t-il. Et si les vins étaient à l'origine majoritairement français, il s'est beaucoup diversifié avec des vins espagnols et du reste du monde. Ce qui plait à Gilles dans le monde des vins, c'est le fait que "le vin ça fait tomber les barrières, je peux livrer à des sommités, à des ministres ou des footballeurs : lors de la livraison on se retrouve juste entre amateurs de bon vin".

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