Le réalisateur espagnol est cette année le parrain de la saison culturelle "Escenas francesas" de l'Institut français d'Espagne, officiellement inaugurée cette semaine par l'ambassadeur de France, Jean-Michel Casa.
La saison culturelle "Escenas francesas" de l'Institut français d'Espagne a été officiellement inaugurée lors d'une cérémonie qui s'est tenue à la Résidence de France, avec la participation du réalisateur Albert Serra, parrain pour cette année 2023. Cette année, plus encore, Escenas francesas met en lumière l'étroite collaboration qui existe entre les institutions culturelles des deux pays.
2023, une année importante des relations bilatérales franco-espagnoles
L'ambassadeur de France a d'ailleurs rappelé que "2023 est une année particulièrement importante pour la relation bilatérale franco-espagnole" et qu'"il était donc naturel que pour sa nouvelle édition, la saison culturelle de l'Institut français "Escenas francesas" s'articule autour de l'exceptionnelle relation d'amitié qui existe entre nos deux pays".
Cette année, plus encore, Escenas francesas met en lumière l'étroite collaboration qui existe entre les institutions culturelles des deux pays.
Jean-Michel Casa a notamment évoqué le Traité de Barcelone, signé à l'occasion du 27e sommet franco-espagnol le 19 janvier dernier: "Dans le domaine culturel, des projets majeurs seront développés dans les années à venir : soutien aux coproductions, développement de programmes de résidence, renforcement de la coopération dans le domaine des industries culturelles et créatives, etc".
2023, l'Année Picasso
Cette année est également particulière puisque la France commémore le 50e anniversaire de la mort de Pablo Picasso, une célébration inaugurée le 12 septembre dernier par les rois d'Espagne, le Premier ministre et les ministres de la Culture des deux pays. "Cela démontre l'importance de l'événement – a souligné l'Ambassadeur- pour honorer l'œuvre de ce qui est probablement l'artiste le plus emblématique de cette relation exceptionnelle entre la France et l'Espagne. La Célébration Picasso est l'occasion de multiples hommages et commémorations conjointes donnant lieu à un impressionnant programme d'expositions."
Albert Serra, symbole du succès des coproductions franco-espagnoles
Et le parrain de cette saison, le réalisateur Albert Serra, est le meilleur symbole du succès des coproductions franco-espagnoles, avec trois de ses derniers films conçus et tournés en français, "La mort de Louis XIV", "Liberté" et "Pacifiction". Comme il l'a reconnu, ses relations avec la France sont très anciennes. Et même s'il n'a jamais étudié le français, il a beaucoup lu. "Ma relation est plus naturelle, spontanée, née de l'intérêt pour la culture française. En fait, mon histoire avec la France a commencé avec mon premier film".
Travailler en étroite collaboration avec des artistes étrangers est une façon d'enrichir la culture du pays et la France l'a compris et encouragé
Lorsque le hasard fait bien les choses
Et de façon pour le moins rocambolesque, comme il l'a raconté! "Des personnes de Cannes avaient été convoquées au ministère de la Culture pour voir les films pour la sélection de Cannes. Or, c'était un jour férié en Espagne, nous parlons de 2006 ou 2005 (janvier-décembre). Le format utilisé était le 35 mm, mais mon film n'était pas en 35 mm. Comme il n'y avait pas de personnel, personne ne pouvait leur montrer de films. À l'époque, il y avait encore les VHS, et il se trouve que la seule personne qui avait un film dans ce format, c'était moi. Et la dernière chose qu'ils étaient censés voir était la première chose qu'ils ont vue! Et ils ont aimé. C'est là que ma relation avec la France est née, en 2006, d'une manière inattendue, et c'est à partir de là que j'ai commencé à visiter la France".
Le réalisateur en a profité pour féliciter la politique culturelle de la France. "Avec une volonté politique, la France a créé un système admiré dans le monde entier. Concrètement, dans le secteur de l'audiovisuel, c'est le seul qui a résisté à la prédominance des États-Unis". Albert Serra a ainsi rappelé que l'industrie cinématographique française "surpasse sans aucun doute tous les autres pays, à l'exception des États-Unis. Il en va de même pour tous les arts. Les écrivains en général n'ont pas autant de visibilité que les écrivains français, la France est un grand exportateur de théâtre et de danse". Enfin, il a évoqué "l'amour avec lequel la France traite les artistes étrangers. Travailler en étroite collaboration avec des artistes étrangers est une façon d'enrichir la culture du pays. C'est quelque chose que les artistes font naturellement, mais la direction politique française l'a compris et l'a encouragé. Tout se résume à une admiration sincère pour toutes les réalisations, d'où qu'elles viennent, et j'en suis un exemple".
Une programmation haute en couleur
Quant à "Escenas francesas", la programmation a commencé sur les chapeaux de roue avec, pour la première fois à l'étranger, une exposition des douze lauréats de la bourse Révélations Emerige. Le cinéma est de nouveau à l'honneur avec le retour de "La France est à l'écran", destiné à soutenir les distributeurs espagnols de films français, et l'organisation de rencontres professionnelles franco-espagnoles.
Après les arts visuels et la musique l'année dernière, le combat des femmes pour que leur place dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel et du jeu vidéo soit pleinement reconnue fera également l'objet d'une série de débats dans toute l'Espagne en 2023. "Escenas francesas" aborde également les grands sujets d'actualité, notamment avec l'organisation de la Nuit des Idées, au Círculo de Bellas Artes, l'invitation de nombreux intellectuels et scientifiques, ou encore la tenue d'événements autour du Sport, profitant de l'année de la Coupe du Monde de Rugby en France et à moins d'un an des Jeux Olympiques de Paris 2024, sans oublier le départ du Tour de France depuis le Pays Basque espagnol, cette année.