Entre décembre 2020 et décembre 2023, les prix des supermarchés ont augmenté en moyenne de 38%, contre un peu plus de 6% pour les salaires sur la même période.
Il faut désormais débourser près de 140 euros pour acheter les mêmes choses qui, il y a trois ans, coûtaient 100 euros. C'est la conclusion d'une étude réalisée par l'Organisation des consommateurs et des usagers (OCU), après avoir analysé l'évolution de 122 produits alimentaires et de droguerie de grande consommation dans sept grandes enseignes. Concrètement, l'étude de l'OCU porte sur plus de 55.000 prix dans les supermarchés en ligne d'Alcampo, Carrefour, Condis, Dia, El Corte Inglés, Eroski et Mercadona dans 10 villes : Barcelone, Gijón, La Coruña, Madrid, Palma, Las Palmas de Gran Canaria, Séville, Valence, Valladolid et Saragosse. OCU a également comparé leurs prix de détail avec ceux payés à leurs producteurs.
Jusqu'à 225% d'augmentation pour l'huile d'olive!
En moyenne, les hausses ont été de 38%, un chiffre proche de celui calculé par l'INE, qui situe l'IPC des produits alimentaires à 30% pour la période. La fourchette est large: de 5% pour les rasoirs jetables à 225% pour l'huile d'olive vierge de marque blanche, qui est passée d'une moyenne de 2,35 euros le litre à 7,66 euros. En plus de l'huile d'olive, les hausses les plus fortes ont été observées pour le sucre blanc (91%), le jus d'orange (81%), les œufs (67%), le riz rond (66%) et les carottes (65%). Elles ont également été importantes pour d'autres produits tels que le yaourt naturel (58%), les tranches de saumon (56%), les pâtes (55%), les glaces (55%) et le lait entier (53%). Les augmentations les plus faibles concernent les fruits et légumes, mais elles restent supérieures à 20% en moyenne.
Plus fortes hausses chez Alcampo et Carrefour
Toutes les chaînes de supermarchés ont suivi une tendance similaire, avec des hausses allant de 32% chez Dia à 45% chez Carrefour. Leurs positions relatives n'ont donc guère changé au cours des trois dernières années. Les moins chers restent bon marché et les plus chers restent chers, à une exception près: Carrefour est passé de l'un des magasins les moins chers au deuxième plus cher, derrière El Corte Inglés.
Qui a augmenté ses marges ?
Face à de telles augmentations, l'étude de l'OCU révèle que la majeure partie de l'augmentation des prix, du moins pour les produits frais, a lieu à la source, chez les producteurs, ce qui ne signifie pas nécessairement qu'ils réalisent des bénéfices plus élevés, car ils ont dû supporter d'importantes augmentations des coûts des engrais et des carburants. OCU a comparé les prix de 13 produits depuis la source jusqu'au supermarché.
Des prix 6 fois plus élevés du producteur au supermarché
Le premier constat est que les prix au point de vente peuvent être jusqu'à six fois plus élevés que les prix perçus par les agriculteurs et les éleveurs. OCU signale seulement cinq produits dont le pourcentage a augmenté beaucoup plus à la source qu'au supermarché: les tomates, les pommes de terre, les oignons, le poulet et les œufs. Par exemple, le poulet est un aliment que les supermarchés contrôlent beaucoup et essaient de contenir leurs prix parce qu'ils savent qu'il est utilisé pour comparer avec la concurrence. Six aliments ont augmenté du même pourcentage à l'origine et à la destination: la laitue, le bœuf, la poitrine de porc, les oranges, les carottes et le lapin. Et deux ont augmenté nettement plus dans le magasin qu'à l'origine : les pommes et les bananes.
Une réduction de la TVA sans grand impact
Le 1er janvier 2023, le gouvernement a supprimé ou réduit la TVA sur certains produits alimentaires de base. La mesure est prolongée jusqu'au 30 juin 2024. Mais a-t-elle été efficace? OCU a comparé les prix avant la baisse de la TVA et un an plus tard : c'est sur la farine, les pâtes, le riz et certains produits laitiers que la réduction de la taxe a été la plus sensible. Ce qui est sûr, c'est qu'en juin, lorsque la TVA normale reviendra, les prix augmenteront à nouveau!
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