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Pedro Sanchez dévoile son plan de relance d’une économie en berne

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Pool Moncloa/Borja Puig de la Bellacasa
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 7 octobre 2020, mis à jour le 8 octobre 2020

C’est sur la musique de l'hymne à la joie de Beethoven que le président du gouvernement a avancé les grandes lignes de son "Plan pour la relance, la transformation et la résilience de l'économie". Un paquet d'investissements publics financés essentiellement grâce aux fonds européens.

Créer plus de 800.000 emplois et obtenir deux ou trois points de croissance supplémentaires du PIB, tels sont les grands objectifs de l’ambitieux plan de relance, de transformation et de résilience de l'économie espagnole présenté ce mercredi en grandes pompes, avec une représentation du pianiste James Rhodes, qui a interprété l’hymne à la joie. 

L’idée était sans doute d’égayer un peu l’ambiance morne après les dernières mauvaises nouvelles concernant l’économie espagnole, dévastée par la crise du Covid-19, et qui est de loin la plus touchée parmi les pays de l’OCDE. En effet, le Conseil des ministres a dû mettre à jour cette semaine ses prévisions macroéconomiques, estimant un effondrement de 11,2% du PIB cette année, deux points de plus que prévu en mai. Quant au chômage, il grimpera à 17,1%, tout comme la dette publique, qui a déjà dépassé les 110% du PIB au deuxième trimestre. Enfin, il faut rappeler que les secteurs les plus touchés sont le tourisme et l'hôtellerie, moteurs de l'économie, qui représentent à eux seuls 18% du PIB.

Dans ce triste contexte, le plan de relance s'appuye sur quatre grands axes : transition écologique, cohésion sociale et territoriale, numérisation et égalité des sexes, ce qui correspond aux exigences et recommandations de Bruxelles. A cette fin, le plan concentrera l'essentiel des fonds européens sur la période 2021-2023, et mobilisera 72 milliards d’euros sur les 140 milliards d’euros qui proviendront de l'Europe au cours des six prochaines années.

Augmenter considérablement le plafond de dépenses

Le plan de relance consacrera ainsi plus d'un tiers du sauvetage de l'UE aux "investissements verts". L’objectif, selon Pedro Sanchez, est de mettre sur les routes espagnoles 250.000 véhicules électriques en 2023 et 5 millions en 2030, qui seraient à leur tour accompagnés de milliers de points de rechargement. En outre, il est question de rénover un demi-million d’habitations pour les rendre plus efficaces sur le plan énergétique.

Par ailleurs, l'investissement dans la transformation numérique constitue le deuxième volet de financement, avec 33% du total. Autrement dit, la transition écologique et la numérisation se taillent la part du lion, mais il y aura également de l'argent pour le "fossé entre les sexes", la culture et le sport ou l'éducation.

Même si Pedro Sanchez disposera en 2021 d’un budget supérieur de 53% à celui de cette année, grâce notamment aux fonds de l’UE, il n’en reste pas moins qu’il compte augmenter considérablement le plafond de dépenses. Dans ce contexte, le gouvernement prépare une réforme fiscale. Parmi les mesures envisagées dans le projet de Budget Général de l'État pour 2021, figurent la hausse de la TVA pour l'enseignement privé et les mutuelles santé privées (qui passeraient au taux général de 21%, alors qu’ils étaient jusqu'à présent exonérés), et la suppression des avantages liés aux déductions fiscales pour les plans de retraite. Enfin, le gouvernement prépare également une taxe sur le diesel. Rappelons que la ministre Teresa Ribera avait averti il y a quelques mois que "les jours du diesel sont comptés".