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La double nationalité franco-espagnole bientôt possible

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Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 4 décembre 2019, mis à jour le 26 décembre 2019

Qui aurait pensé que pendant la COP25 allait sortir cette annonce inattendue : la double nationalité franco-espagnole enfin possible et sans renoncer à la nationalité française. Il s’agira en plus du premier accord du genre entre deux pays de l’Union européenne. 

 

Le Premier Ministre français, Édouard Philippe, de passage à Madrid pour la COP25, et le président du gouvernement espagnol par intérim, Pedro Sánchez, ont tenu cette semaine une réunion bilatérale au cours de laquelle Edouard Philippe a déclaré que "tout est prêt pour la conclusion d'un accord de double nationalité avec l'Espagne".

Le processus devrait être rapide une fois cet accord conclu. En effet, des discussions ont eu lieu entre les présidents il y a quelques mois et, par la suite, le travail s’est poursuivi entre les ministères des Affaires étrangères et de la Justice des deux pays. Il ne reste plus qu'à régler les derniers détails administratifs. 

Actuellement en France, si la double nationalité n'est pas inscrite dans le droit français, elle fait cependant partie d’une longue tradition et est acceptée depuis très longtemps. Pour cette raison, avoir une ou plusieurs nationalités n’a en principe aucune incidence sur la nationalité française. D’ailleurs, la loi n'exige pas qu'un étranger devenu français renonce à sa nationalité d'origine ou qu'un Français ayant acquis une autre nationalité renonce à la sienne. Les citoyens n’ont pas non plus l’obligation de signaler à l'état civil qu'il possède une autre nationalité, d’où les difficultés pour avoir des statistiques officielles sur les binationaux. 


La législation espagnole ne permet qu’aux ressortissants de certains pays d’avoir la double nationalité

En revanche, la législation espagnole est beaucoup plus restrictive et ne permet qu’aux ressortissants de certains pays d’avoir la double nationalité. L’Espagne a ainsi signé une série d’accords internationaux en vertu desquels les citoyens d’Andorre, de Guinée Équatoriale, des Philippines et de la plupart des pays d’Amérique Latine -pour des raisons historiques évidentes- peuvent conserver leur nationalité d’origine lors de leur naturalisation.

Pour les autres pays, il est impératif de renoncer à sa nationalité d’origine pour pouvoir obtenir la nationalité espagnole. Lorsqu’un Français veut prendre la nationalité espagnole, il doit donc théoriquement renoncer à sa nationalité. De la même façon, un Espagnol qui vit en France et acquiert volontairement la nationalité française perdra la nationalité espagnole si, dans les trois ans suivant son acquisition, il ne déclare pas sa volonté de conserver sa nationalité espagnole devant le responsable du registre civil consulaire. 

Avec ce nouvel accord, la France sera donc le premier pays européen avec lequel l'Espagne aura une convention de ce type, ce qui représente un véritable symbole de l’amitié entre les deux pays. Cela permettra également de clarifier la situation et d’apporter une certaine sécurité juridique pour de nombreux ressortissants français et espagnols qui possèdent, sans trop l’ébruiter vis à vis de l’Espagne, cette double nationalité. 
 

Armelle Pape van dyck
Publié le 4 décembre 2019, mis à jour le 26 décembre 2019

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