Hélène Carrère d'Encausse, Prix Princesse des Asturies pour les sciences sociales

La cérémonie de remise des prix Princesse des Asturies aura lieu, comme le veut la tradition, au mois d'octobre, en présence du Roi d'Espagne et de la Princesse des Asturies Leonor.

Le Prix Princesse des Asturies pour les sciences sociales récompense "des travaux de création et/ou de recherche en histoire, droit, linguistique, pédagogie, sciences politiques, psychologie, sociologie, éthique, philosophie, géographie, économie, démographie et anthropologie, ainsi que les disciplines correspondant à chacun de ces domaines".

Carrère d'encaisse avait prédit la dissolution de l'URSS en 1978

Précisément, en tant qu'historienne, Hélène Carrère d'Encausse est une référence internationale en matière d'études slaves, spécialisée dans l'ex-Union soviétique (URSS) et la Russie. Elle est également spécialiste de l'Asie centrale. La publication de L'Empire éclaté (1978), dans lequel elle prédit plus de dix ans à l'avance la dissolution de l'URSS, a marqué un tournant dans sa carrière. Cet ouvrage est considéré par les experts comme sa contribution la plus novatrice à l'histoire de l'Union soviétique.

Une famille d'émigrés russes

Née le 6 juillet 1929 à Paris d'un père géorgien et d'une mère d'origine russo-allemande, Hélène Carrère d'Encausse (née Zourabichvili) grandit dans une famille d'émigrés aux ancêtres aristocrates dont elle apprend l'histoire, la littérature et la langue russes.

Diplômée en sciences politiques en 1952 à l'Institut d'études politiques de Paris (SciencePo), elle a enseigné l'histoire à l'Université de Paris 1, puis a rejoint SciencePo en 1969 en tant qu'enseignant-chercheur, où elle a dirigé le département d'études soviétiques du Centre de recherches internationales et a effectué une grande partie de sa carrière.

Une femme contre les quotas de genre

Membre du Parlement européen jusqu'en 1999, Hélène Carrère d'Encausse a été vice-présidente de la commission des affaires étrangères, de la sécurité et de la politique de défense. Elle a présidé la Commission des archives diplomatiques du gouvernement français, est membre élu de l'Académie française depuis 1990 et en est le secrétaire perpétuel depuis 1999, première femme à occuper cette fonction. Mais justement, c'est une femme qui revendique d'être où elle est non pas parce qu'elle est une femme. Elle s'est d'ailleurs prononcée, à la tête de l'Académie française, contre l'écriture dite inclusive et le quota de genre pour l'entrée dans l'institution.

Elle a écrit plus d'une trentaine de titres, dont La Russie inachevée (en 2001), Six années qui ont changé le monde 1985-1991 (2015), présenté comme le premier grand ouvrage historique sur le sujet. Elle est l'auteur de nombreuses biographies historiques dont Nicolas II (1996), Lénine (1998), Catherine II (2002), Alexandre II (2008), Les Romanov (2013) et Le général de Gaulle et la Russie (2017).

Chaque prix Princesse des Asturies est doté d'une sculpture de Joan Miró - symbole représentatif du prix -, d'un diplôme, d'un insigne et d'un prix en espèces de cinquante mille euros.