Édition internationale

Festival de Saint-Sébastien 2025 : déception française et triomphe du cinéma local

La 73e édition du Festival international de cinéma de Saint-Sébastien (19-27 septembre 2025) a mis en lumière la vitalité du cinéma espagnol et basque. Malgré une forte délégation et trois films en compétition, le cinéma français est reparti bredouille, tandis que Juliette Binoche a marqué les esprits avec un hommage vibrant et un discours engagé.

festival-san-sebastian-2025(1)festival-san-sebastian-2025(1)
@SSIFF / Photo : Gari Garaialde
Écrit par Monique Auxenfans
Publié le 29 septembre 2025

Troisième grand rendez-vous du cinéma mondial, après Venise et Toronto, le Festival de Saint-Sébastien demeure un événement majeur pour le cinéma français et la reconnaissance de ses réalisateurs. Une importante délégation française s’y est déplacée : Arnaud Desplechin, Alice Winocour, Charlotte Rampling, François Ozon, entre autres. Deux productrices figuraient dans les jurys : Anne-Dominique Toussaint (Tournellovision), membre du jury officiel, et Yaël Fogiel (Les Films du Poisson), présidente du jury Zabaltegi. La cinéaste Charlène Favier a, quant à elle, intégré le jury « Nouveaux Réalisateurs ».

 

Trois films français en compétition mais aucun prix au Festival de Saint-Sébastien 2025

Pourtant, lors de cette 73e édition (19-27 septembre 2025), aucun des trois films français en compétition n’a convaincu le jury présidé par José Antonio Bayona. Le cinéaste espagnol et ses pairs ont préféré récompenser « les locaux ». Los domingos d’Alauda Ruiz de Azúa (coproduction française minoritaire) a reçu la Concha de Oro du meilleur film ainsi que le Prix Irizar du cinéma basque. 

Le très beau documentaire de José Luis Guérin, Historia del buen valle, a obtenu le prix spécial du jury. Le film belge Six jours ce printemps-là de Joachim Lafosse a, lui, décroché les prix de la mise en scène et du scénario. Déjà en 2015, Lafosse avait remporté la Concha de Plata de la meilleure réalisation avec Les Chevaliers blancs.

Trois productions françaises, très attendues en première mondiale, repartent bredouilles : Le cri des gardes de Claire Denis, Deux pianos d’Arnaud Desplechin et Couture d’Alice Winocour, porté par Angelina Jolie, dont la projection avait pourtant suscité un grand intérêt et été longuement applaudie.

 

Juliette Binoche entre hommage, chorégraphie et discours politique à Saint-Sébastien

Cette édition, très politique, a également été marquée par un fort soutien au peuple palestinien : drapeaux brandis devant le Kursaal et dans la grande salle lors de la cérémonie d’ouverture. Hors compétition, Juliette Binoche est venue présenter son premier long-métrage IN – I in Motion, consacré à la création chorégraphique.

Elle a profité de l’occasion pour rendre hommage à l’actrice espagnole Marisa Paredes, muse de Pedro Almodóvar, et a livré un discours ovationné : « Je tiens à exprimer mon soutien à ceux qui rêvent de mettre fin aux massacres en Palestine, à la douleur et à la cruauté. J’espère également que les otages israéliens détenus dans des conditions terribles seront libérés. Maintenant, nous avons besoin de changement. Maintenant. Nous en sommes capables. Nous ne sommes pas des créatures, nous sommes des créateurs. Réveillons-nous. »

 

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.