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En Espagne, un déconfinement lent et progressif en vue

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Charles Deluvio
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 22 avril 2020

Le gouvernement espagnol prolonge l'état d'alerte jusqu'au 10 mai et envisage les possibilités liées à un déconfinement progressif à partir de cette date. Des mesures qui restent pour l'instant hypothétiques et soumises aux recommandations des responsables de la santé publique.


La fin tant espérée du confinement pourrait devenir une réalité mi-mai. Mais le "retour à la normale" ne sera visiblement pas l'expression adéquate, car le déconfinement se fera par étapes et de manière très lente, comme l'a expliqué le président du gouvernement Pedro Sánchez. 

Il est difficile de définir à l'heure actuelle un calendrier précis pour cette sortie de crise, et les politiques commencent à étudier les différentes possibilités pour la fin du confinement. Le responsable du gouvernement espagnol a reconnu le ralentissement de l'épidémie de Coronavirus et l'effort économique et psychologique fourni par l'ensemble de la population, mais a précisé "qu'aucun risque ne peut être pris à cause de décisions précipitées". 


Les conditions pour lancer un déconfinement

Le gouvernement espagnol s'appuie sur les critères définis par l'OMS pour pouvoir lancer un déconfinement. La première recommandation est de contrôler le nombre de personnes infectées, afin que tout nouveau cas puisse être détecté et isolé. Une mission difficile, puisqu'à l'heure actuelle aucun pays n'est en mesure de recenser toutes les personnes infectées, certaines étant asymptomatiques. 

Un million de tests PCR ont été réalisés en Espagne, et selon Pedro Sánchez le gouvernement a distribué "deux millions de tests rapides aux différentes régions afin de les utiliser dans les lieux à haut risque, tels que les hôpitaux et les résidences pour personnes âgées". Un système de contrôle des personnes provenant d'autres zones devra également être mis en place "pour éviter de nouveaux cas de contagion importés". 

D'autre part, un retour à la normale ne pourra être envisagé sans la mise en place de mesures préventives strictes sur les lieux de travail ainsi que dans les centres de formation et les centres éducatifs. La population espagnole devra continuer son "compromis vis à vis des règles d'hygiène et de distances sociales".


Première étape : de mai à la fin de l'été

La première décision prise pour alléger les mesures du confinement concerne les enfants, qui pourront sortir s'aérer sous certaines conditions à partir du dimanche 26 avril. Le confinement resterait en place jusqu'au 10 mai pour le reste de la population. Sur le plan économique, l'un des schémas envisagé est une reprise des "activités productives" de manière progressive jusqu'à la fin de l'été. 

Le gouvernement espagnol avance, sans plus de détails pour le moment, "un soutien aux secteurs productifs pour qu'ils puissent réaliser un retour à la normale de manière progressive, et suivant les exigences liées à la santé publique". L'une des mesures économiques mise en avant est le prolongement du télétravail, lorsqu'il est possible, pour une durée de deux mois supplémentaires.


Seconde étape : d'ici la fin de l'année

Les secteurs de la culture, du tourisme, de la restauration et de la navigation aérienne comme maritime devraient encore supporter plusieurs mois sans activité selon les informations annoncées par la ministre du Travail Yolanda Diaz. 

Un coup dur pour les entreprises de ces secteurs qui vont devoir faire face à d'énormes difficultés économiques. Bien que le gouvernement souligne un certain bénéfice pour le tourisme national, les professionnels de l'hôtellerie et du tourisme sont dévastés en envisageant la perte des millions de visiteurs étrangers qui ne pourraient pas venir cet été en Espagne. Ils réclament un retour à la normale plus rapide ainsi que des aides financières. 

De grandes interrogations subsistent encore pour d'autres secteurs, comme le sport et le monde du spectacle notamment. En effet, rien n'est encore annoncé pour les salles de gym par exemple, qui devront probablement rester fermées un bon moment. Les entreprises du secteur demandent de l'aide et des solutions. Autant de questions auxquelles l'État devra apporter des réponses rapides. 
 

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