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Elections espagnoles: 2nd débat décisif pour le scrutin du 28-A

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copie d'écran Atresmedia
Écrit par Céline Bergeron
Publié le 24 avril 2019, mis à jour le 24 avril 2019

A 5 jours des élections législatives anticipées, le débat d’Atresmedia représentait la dernière opportunité pour les candidats de convaincre les électeurs indécis. Ce dernier round intense pour les aspirants au poste de chef du gouvernement a été suivi par 9,5 millions de téléspectateurs, soit un peu plus que lors du débat de la veille sur RTVE.

 


Tout au long de la soirée, la tension de ce débat était palpable. Résultat du tirage au sort, Pedro Sanchez, représentant du PSOE, a été le premier à prendre la parole pour ce débat décisif. Dès le début, le jeu des alliances entre les partis, a longuement pris part aux échanges. Ainsi, Pablo Iglesias (Unidas Podemos) a affirmé que le "prochain gouvernement sera le fruit d’une coalition" et a d’ailleurs évoqué une coalition possible avec le PSOE. Pedro Sanchez a quant à lui confirmé qu’il ne fera pas d’alliance avec Ciudadanos. Albert Rivera et Pablo Casado pourraient envisager un pacte mais sont restés flous sur une possible alliance avec le parti d’extrême droite, Vox. Les rivalités ont été mises en exergue durant ce débat décisif. Si l’alliance entre le Partido Popular et Ciudadanos n’est pas encore officielle, ils se sont accordés pour attaquer le programme et les mesures de l’actuel chef du gouvernement, Pedro Sanchez.


La Catalogne au cœur des débats

Nouvel échange hostile à l’heure d’aborder la Catalogne. Podemos a réaffirmé que "la question de la Catalogne se résoudra par le dialogue". Pablo Casado a préféré avancer l’idée que "le Partido Popular est l’antidote contre le séparatisme". Albert Rivera et Pablo Casado se sont d’ailleurs entendus sur ce point là en condamnant fermement la mauvaise gestion de la crise Catalane de Pedro Sanchez. Puis, ce sont les partis de gauche qui se sont alliés lorsque Pedro Sanchez et Pablo Iglesias ont reproché au Partido Popular et à Ciudadanos d’avoir bloqué les propositions de loi sur l’euthanasie. L’emploi, les impôts et l’éducation ont de nouveau été évoqués. Ces thèmes avaient déjà largement été discutés lors du débat de la veille sur RTVE. Contrairement au premier débat, celui d’Atresmedia a été marqué par des échanges souvent tendus. Un combat qui s’est joué au mental et où chacun s’est appuyé sur les faiblesses de l’autre. 


Les dés ne sont pas encore jetés

Après ces deux débats consécutifs, les esprits semblent encore engourdis et surtout très indécis. En ce mercredi 24 avril 2019, la presse est elle aussi plus que jamais divisée face à ses quatre candidats.

 

abc

Ainsi, pour le journal conservateur ABC, le bilan ne fait pas de doute avec un titre évocateur "Sanchez perd un débat à sa mesure". Sans surprise l'autre grand quoridien conservateur El Mundo publie "La bagarre entre Sanchez et Rivera donne des ailes à Casado".

 

el mundo

A Gauche, El Pais a choisi de mettre en avant les coalitions des partis de Droite : "Guerre ouverte pour le leadership à Droite lors du dernier débat".

el pais

 

El Diario, pure player clairement ancré à Gauche, a préféré publier "Pablo Casado et Albert Rivera s’enfoncent pendant ce deuxième débat, où seul Pablo Iglesias a réussi à exposer son programme."

el diario

Enfin, le journal catalan El periodico semble avoir choisi son camp avec un titre sans détour "Sánchez grandit face aux Droites".

 

el periodico


Ce panorama et ces analyses contrastées semblent être le reflet des citoyens espagnols, qui sont encore nombreux à ne pas savoir quel nom contiendra l’enveloppe qu’ils feront glisser dans les urnes ce dimanche. Selon la dernière enquête réalisée par le CIS (le Centre d’Enquêtes Sociologiques), 41,6% des personnes interrogées n’avait pas encore choisi un candidat dans l’étude publiée le 9 avril dernier. 


L’absence de Vox

Initialement, le parti d’Extrême droite était invité à participer au débat télévisé en direct organisé par Atresmedia. Le parti qui devrait récolter un peu plus de 9% des votes aux élections n’a finalement pas été autorisé à participer à ce débat final. Après une vive polémique, la Junta Electoral Central, organisme qui veille à la transparence du processus électoral, a décidé la semaine dernière que Vox n’était pas en mesure de prendre part à ce débat puisque le parti ne jouit d’aucune représentation parlementaire. 
En réponse à ce verdict, le candidat de Vox, Santiago Abascal, a choisi de faire une contre programmation en faisant un meeting avant le débat télévisé dans les arènes de Las Rozas, ville à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de Madrid. Au cours de ce rassemblement, Santiago Abascal a qualifié ses concurrents "de quatre cavaliers de l’apocalypse". Hier, le candidat a réuni environ 5.000 personnes pour un programme qui s’inscrit autour de l’immigration et de la désertification des zones rurales pour tenter de convaincre les "oubliés" de l’Espagne vidée, forcés à un exode citadin. Durant cette campagne, le parti d’Extrême droite s’est largement mis à dos les mouvements féministes et écologistes. 

Quel que soit le résultat des urnes dimanche prochain, il semble inévitable que l’Espagne sorte divisée de ces élections. Reste à savoir si les partis sauront dépasser ces divisions et générer les coalitions indispensables à une majorité et un équilibre parlementaire, nécessaires à la bonne gouvernance du pays.


Vous pouvez visualiser le débat dans son intégralité ici.

celine bergeron
Publié le 24 avril 2019, mis à jour le 24 avril 2019

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