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Confinement: pas de baby-boom, divorces & déshéritements à la hausse

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Hutomo Abrianto
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 24 août 2020

Si le confinement a été pour certains l'occasion de renforcer les liens avec leurs proches, pour d'autres au contraire il a révélé l'inexistence de ces relations et déterré des conflits familiaux. 

 

La crise sanitaire a surpris cette année l'ensemble de la population qui a du s'adapter tant bien que mal sur le plan personnel, économique comme professionnel. Mais le confinement a aussi été un test pour de nombreuses familles. À l'inquiétude générée par le contexte de crise sanitaire, se sont ajoutés des conflits liés à la cohabitation ininterrompue. La période d'isolement a révélé la nature des relations familiales. Deux mois après la fin de l'état d'alerte, l'heure est au bilan émotionnel : les consultations pour procédures de divorce et de déshéritement se sont multipliées auprès des avocats espagnols. 


La tristesse des plus âgés

Les personnes âgées furent les premières victimes de l'épidémie de Coronavirus. Certains d'entre eux ont dû lutter face au virus. D'autres en revanche ont souffert de la pandémie sans être malade. La douleur venait du cœur. Il s'agit de personnes âgées qui, bien qu'elles aient une famille, ont été mise de côté par leurs enfants ou par leurs proches qui n'ont pas pris soin d'eux durant le confinement. Ce sentiment d'abandon est la goutte qui a fait déborder le vase pour beaucoup, et les a poussé à prendre des mesures juridiques. Selon l'Acumafu (association culturelle de personnes âgées de Fuenlabrada), le nombre de demandes d'informations en provenance de toute l'Espagne pour déshériter ses enfants a augmenté de plus de 230% entre le mois de mars et le mois de juillet. En Espagne, la loi oblige à donner au moins un tiers de l'héritage aux enfants. Les procédures pour déshériter les enfants sont souvent freinées par des médiations et des réconciliations au sein de la famille. Certaines aboutissent cependant et la jurisprudence espagnole compte plusieurs cas d'enfants déshérités pour abandon grave ou mépris.  


Pas de Baby-Boom mais beaucoup de divorces

L'une des hypothèses du confinement était que le rapprochement des couples produirait un effet baby-boom en Espagne dans neuf mois. Aujourd'hui les experts écartent cette hypothèse et prévoient au contraire une chute de la natalité. L'incertitude de la situation que nous sommes en train de vivre, la perte économique pour de nombreux foyers et l'insécurité ambiante poussent inévitablement les parents à reporter leurs projets de grossesses. Le confinement a aussi précipité les séparations et les demandes de divorce. Être enfermés 24h/24 dans le même espace avec la même personne, concilier le télétravail, le stress, et pour beaucoup les enfants enfermés dans la même situation... Voilà une épreuve décisive pour les relations qui battaient de l'aile ou pour les personnes qui n'étaient plus habituées à être ensemble. Ces mois de cohabitation forcée ont poussé de nombreux couples à se renseigner sur la procédure de divorce. L'association espagnole d'avocats de famille explique avoir reçu depuis le début de l'été 187% de consultations supplémentaires par rapport aux mois antérieurs au confinement. 

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