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Communauté de Madrid: démission de Cristina Cifuentes

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Écrit par Camille Guil
Publié le 25 avril 2018, mis à jour le 7 juin 2018

Les révélations du journal en eldiario.es, le mois dernier sur les irrégularités liées à l'obtention du Master en droit public de la Présidente conservatrice de la Communauté de Madrid, Cristina Cifuentes ont déclanché une crise nationale. Elle vient de se terminer aujourd'hui avec la démission de l'élue.

 

Fille d'un général d'artillerie, septième de huit enfants, elle a été élevée dans un prestigieux collège catholique. A seulement 16 ans, elle s'engage en politique et rejoint les Nouvelles générations de l'Alliance populaire. Quelques années plus tard, elle obtient une licence de droit à l'université Complutense de Madrid (UCM), puis un premier master d'administration publique et droit commercial à l'Institut de recherche universitaire Ortega y Gasset. Engagée en politique, elle a été élue députée à l'Assemblée de Madrid en 1991 puis vice-présidente de la chambre entre 2005 et 2012. C'est à cette époque, à l'université Rey Juan Carlos, qu'elle a obtenu son deuxième master, en droit public, celui qui est à l'origine de la polémique. Nommée déleguée du gouvernement de Madrid par Mariano Rajoy, elle a acquis une grande popularité pour sa gestion de la sécurité qui a été reconnue au sein de son parti, le Parti Populaire (PP) et au sein du gouvernement. En 2015, elle accède à la présidence de la région madrilène, contrôlé par le PP depuis vingt-trois ans. Après les scandales à répétition qui marquent l'ère Aguirre et celle de son successeur, Jaime Ignacio González González, Cristina Cifuentes apporte du sang neuf et un vent de renouveau à la tête de la région, incarnant la fin d'une époque.


Des révélations, une enquête, une vidéo et une démission

 

Ainsi, lorsque eldiario.es affirme que le second master de Crstina Cifuentes est "truffé d'irrégularité", c'est la consternation générale. Cristina Cifuentes était jusqu'ici une figure exemplaire du parti, symbole de son renouveau. Le scandale prend de l'ampleur les semaines qui suivent, quand une enquête est dirigée par l'université Rey Juan Carlos (d'où provient le faux diplôme). Les résultats de celle-ci montrent que des signatures ont été falsifiées, des témoignages attestent que Cristina Cifuentes n'a jamais été présente en cours et qu'elle n'a jamais rendu de mémoire. L'enquête révèle aussi que l'obtention de ce master était indispensable pour celle de son doctorat, et donc l'accession à la haute fonction publique, ce que l'interessée a toujours nié. Accablée par tant de preuves, elle renonce, le 17 avril, à sa maîtrise en droit public mais continue de clamer son innocence et blâme l'université Rey Juan Carlos pour des erreurs administratives et des irrégularités. Suite à ces accusations, le PSOE menace de déposer une motion de censure à son encontre tandis que le parti de centre droit, Ciudadanos, lui retire son soutien. La motion avait toutes les chances d'aboutir et aurait fait perdre la région au Parti Populaire au profit de la Gauche, Parti socialiste et confluences liées à Podemos réunis.

 

Ce matin, le site d'informations OK Diario a publié une vidéo embarassante datant de 2011 : on y voit Cristina Cifuentes, alors Vice-présidente de la Communauté de Madrid, se faire prendre en flagrant délit de vol à l'étalage. L'élue, en fin de matinée, annonçait sa démission. "J'ai renconcé à la présidence de la région car la Gauche radicale ne peut pas gouverner Madrid contre la volonté exprimée dans les urnes par les citoyens", a-t-elle posté sur son compte Twitter. "La tolérance zéro face à la corruption a un coût élevé", indique-t-elle dans un autre tweet. "J'ai subi une campagne de harcèlement politique et personnel sans précédent, où toutes les lignes rouges ont été dépassées... Mais je m'en vais la tête haute".

 

angel garrido
Le numéro deux de la Communauté de Madrid prend la succession

 

C'est Ángel Garrido, numéro 2 de l'ex-Président, Conseiller de la Présidence et de la Justice, porte-parole du Gouvernement régional et Président de l'entreprise publique chargée de la gestion de l'eau Canal de Isabel II, qui succède à Cristina Cifuentes.

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