Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--

Déjà 500 délinquants sexuels libérés ou peine réduite avec la loi "Solo si es si"

irene monteroirene montero
La ministre de l'Égalité Irene Montero /Moncloa
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 4 février 2023, mis à jour le 28 février 2024

Il y a 4 mois sortait la loi polémique du "solo si es si". Depuis, des centaines de délinquants sexuels, violeurs ou pédophiles ont vu leur peine réduite ou sont déjà sortis de prison.

 

 

Depuis la sortie de la loi le 7 octobre 2022, le nombre de délinquants sexuels ayant bénéficié de la loi intégrale de la liberté sexuelle, plus connue sous le nom de "Solo si es si" (seul un oui est oui), dépasse les 500, avec des histoires plus sordides les unes que les autres, ce qui provoque l'indignation d'une grande partie de la société. Et les tribunaux de toute l'Espagne sont submergés par les recours déposés par les avocats de ces délinquants.

Un violeur récidiviste libéré 5 ans plus tôt que prévu

Dans certains cas, ils bénéficient de réduction de peine de quelques mois. Dans d'autres, comme ceux de violeurs récidivistes dans en Aragon ou Catalogne, la sortie de prison a lieu cinq ans plus tôt que prévu. Mais l'aspect le plus grave n'est même pas la réduction des peines, mais le grand nombre de pédophiles qui ont été libérés de prison parce que le crime pour lequel ils avaient été condamnés - abus sexuel sur des mineurs de 16 ans et plus - a disparu avec la nouvelle loi.

Violeurs libérés avant et qui exigent une indemnisation

Le jour même de l'approbation de la loi, un enseignant de San Sebastián de los Reyes condamné pour avoir abusé sexuellement de quatre mineurs a été libéré. Après sa libération, ses avocats ont même assuré qu'ils étudiaient la possibilité de demander une compensation à l'État pour le temps que leur client a passé en prison pour des actes qui, grâce à la nouvelle loi, ne constituent plus un crime et donc ne peuvent plus se terminer par une condamnation. Et ils ne sont pas les seuls. D'autres demandes d'indemnisation sont en cours, comme celle du violeur récidiviste libéré à Zaragoza.

 

Mais il y a aussi toutes ces histoires répugnantes de pédophiles libérés, comme cet homme qui a violé et provoqué des blessures irréparables à sa nièce de 4 ans… Ou un mineur qui avait déjà violé 17 jeunes filles avant sa majorité. Ce délinquant sexuel multirécidiviste est désormais libre. Avec près de vingt viols derrière lui malgré ses 37 ans, il vient de quitter la prison de Ponent, à Lerida.

"On sort de prison. Pas du cimetière"

Avec cet avertissement, un homme a été libéré de façon anticipée, grâce à la loi du "seul le oui est oui", et la femme qui l'avait dénoncé a dû partir de chez elle et se cacher pour sauver sa vie. Et ainsi de suite jusqu’à`plus de 500. Mais le plus grave, c'est qu'en Espagne il y a actuellement plus de 4.000 condamnés pour agression sexuelle. La liste va donc encore s'allonger.

 

Le gouvernement, face au scandale qui a même commencé à traverser les  frontières, a décidé de reformer la loi. Mais ce n'est pas tâche facile car Unidas Podemos est contre toute modification qui altère "le cœur de la loi", autrement dit le consentement. La date butoir pour un accord entre la coalition PSOE-Unidas Podemos terminait vendredi. En ce début de semaine, PSOE enregistrera donc seul, sans Unidas Podemos, sa réforme de la loi "solo si es si". 

Pensez aussi à découvrir nos autres éditions