La 29e édition du festival débute ce mardi 28 octobre et durera jusqu’au lundi 3 novembre à Los Angeles. Avec plus de 70 films et séries projetés en public, souvent en avant-première, il s’agit du plus grand rendez-vous exclusivement consacré au cinéma et aux séries françaises au monde. Mais plus que les tapis rouges, le TAFFF, c’est aussi une semaine de tables-rondes et d’opportunités pour les professionnels de l’industrie, français comme américains.


The American French Film Festival (TAFFF) est l’occasion de présenter chaque année vers la fin octobre et le début novembre le meilleur du cinéma français à un public américain. Mais pas n’importe quel public. « Les trois quarts de notre audience sont des professionnels invités. On ouvre le festival au grand public mais de façon un peu limitée » explique François Truffart, producteur exécutif et directeur artistique du Festival. Il continue : « Les membres de la DGA (Ndlr : Directors Guild of America, à West Hollywood, où a lieu le festival) sont automatiquement invités ainsi que beaucoup de membres de l'Academy. (…) La spécificité du public fait que le festival sert justement de rampe de lancement pour les Oscars et favorise les rencontres et les échanges professionnels ».
Box-office en baisse en France comme aux États-Unis
Et c’est là l’atout principal du TAFFF : c’est un festival qui privilégie les membres de l’industrie du cinéma, autant du côté français que du côté américain. En dehors de la programmation de films dont certains ne sont même pas encore sortis en France, le TAFFF organise des rencontres entre professionnels américains et français. « Il y a la Directors Guild qui fait cette année une table ronde fermée, donc juste pour la délégation artistique, entre professionnels » annonce Anouchka van Riel, directrice adjointe en charge des événements. « Du côté américain, il y aura Sean Baker, Jason Reitman et Taylor Hackford et ils vont parler de l'expérience cinématographique (…) dans un contexte où le box-office est en baisse tant en France qu’aux États-Unis. »
Une table ronde qu’Audrey Clinet, ancienne actrice française reconvertie dans la distribution, avec sa boîte Eroin Films, et installée à Austin, au Texas, a mis sur son agenda. « Je suis française, mais dans ma façon de travailler, je suis très américaine. Et du coup, je trouve ça toujours intéressant d'avoir un retour d'expérience, savoir comment on ‘make it in Hollywood’ comme on dit ici. J'aime bien écouter les conseils des producteurs et des distributeurs, on apprend énormément » explique-t-elle. Audrey Clinet a d’ailleurs un film qu’elle présente au TAFFF, Les Petits Monstres, sur lequel elle a de grandes attentes.
3000 lycéens américains vont voir "Nouvelle Vague" de Richard Linklater
Le TAFFF ne se contente pas de mettre les professionnels en contact, il essaye aussi de former une nouvelle génération de jeunes spectateurs pour qu’ils se familiarisent avec le cinéma français. Anouchka van Riel est responsable du programme étudiant, en partenariat avec ELMA et son président Pascal Ladreyt, grâce auquel chaque année, 3000 lycéens américains voient un film qui est sélectionné par un comité franco-américain.
« Cette année, ce sera "Nouvelle Vague", de Richard Linklater » souligne Anouchka van Riel. « Des élèves de toute la zone de Los Angeles font plus de 4 heures aller-retour en bus pour venir voir un film d'1h45, un film qui peut paraître difficile parce qu’il est en noir et blanc sur une période que ces élèves ne connaissent absolument pas. Mais c'est un film qui désacralise le cinéma d'une façon très comique et qui encourage les jeunes à prendre une caméra et à faire du cinéma. C'est le concept même de ce qu'a fait Godard avec "À bout de souffle" : lui et la nouvelle vague, c'était un peu les ‘Tik-Tokers’ de l'époque ».
Bref, le TAFFF, un festival éclectique qui remplit sa mission : favoriser les échanges entre passionnés du cinéma, qu’ils soient français ou américains. Pour découvrir l'ensemble du programme, retrouvez notre article ici.
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