Édition internationale

Les frères Dardenne font voyager « Jeunes mères » à l'AFI Fest de Los Angeles

Les réalisateurs belges présenteront « Jeunes mères » à l'AFI Fest de Los Angeles, ce jeudi 23 octobre. Un film récompensé à Cannes, qui représentera la Belgique aux Oscars en 2026. Nous avons échangé avec eux, avant cette grande première américaine.

Frères DardenneFrères Dardenne
Les Frères Dardenne avec Sophie Hottat, Consule de Belgique à Los Angeles. © Consulat de Belgique à Los Angeles
Écrit par Déborah Laurent
Publié le 22 octobre 2025, mis à jour le 24 octobre 2025

 

L’emblématique Chinese Theatre, à Hollywood, va accueillir, ces prochains jours, certains des films et des stars qui seront probablement retenus aux Golden Globes et aux Oscars. L'AFI Fest, l’un des plus importants festivals de cinéma de Los Angeles, est organisé chaque année par l’American Film Institute. Il démarre ce mercredi 22 octobre et se tient jusqu’au dimanche 26. Bonne nouvelle : c’est un festival ouvert au public. Vous pouvez donc prendre vos places en ligne. Autre raison de se réjouir : une poignée de films francophones sont à voir cette année.

Parmi eux, « Jeunes mères », des frères Dardenne, qui fait sa première américaine, sera diffusé le jeudi 23 octobre à 6:15 pm au Chinese Theatre. Le film suit cinq adolescentes sur le point de devenir mamans ou qui viennent de l’être. Elles vivent ensemble dans une maison maternelle où elles apprennent à donner la vie. Elles découvrent les gestes pour prendre soin de leur bébé, la solidarité nécessaire à la maternité.

Le film, déjà récompensé du prix du scénario au dernier Festival de Cannes, représente la Belgique aux Oscars. Jean-Luc et Pierre Dardenne connaissent bien l’exercice : plusieurs de leurs films ont fait campagne, au cours de ces dernières années, pour la récompense américaine suprême. C’était le cas des longs métrages « Deux jours, une nuit » , avec Marion Cotillard, en 2015 ; « L’enfant » en 2006 ; « Le fils » en 2003 et de « Rosetta », avec la regrettée Émilie Dequenne, en 2000.

« On n’a pas la pression, on est deux, on peut se partager l'award », plaisantent-ils. L’Amérique n’est pas un rêve en soi : ils sont simplement contents que leur film voyage. « C’est bien que le film soit ici, dans le pays du cinéma, à Hollywood, soulignent-ils. C’est plus important pour le film que pour nous.» A l'approche de la grande première américaine, Lepetitjournal.com les a interrogés.

 

Jeunes Mères frères Dardenne
"Jeunes mères", des frères Dardenne, a reçu le prix du scénario en 2025 au festival de Cannes et représentera la Belgique aux Oscars en 2026. © DR

 

Ça veut dire quoi : faire campagne pour les Oscars ?

« Ça implique d’écouter ce que nous dit notre distributeur. On nous dit : le film est vendu à l’international, on dit d’accord. On nous dit qu’il faut aller présenter « Jeunes mères » à Chicago ou à Los Angeles, on se déplace. On n’a pas de plan, pas de stratégie, pas beaucoup d’argent, on fait ce qu’on peut avec les moyens que l’on a. Nous, on fait surtout confiance aux gens qui regardent les films, à notre public. Le fonctionnement des votes aux Oscars a changé au cours des 25 dernières années. Ce qui compte, ce sont les gens qui iront le voir.»

 


« Jeunes mères » a déjà une histoire, il a déjà été vu, récompensé à Cannes. Comment pensez-vous qu'il parle aux gens ? Quelles sont les choses que vous avez entendues sur
le film qui vous ont fait penser : ok, on a réussi notre coup, on a réussi à se faire comprendre ?

« Dans le film, il y a une lumière fragile. Elle est fragile mais elle est là et on constate que les gens l’ont vue. Lors des rencontres avec le public ou dans les écoles, on nous parle de cette mise en avant de la fragilité de la vie. Ca touche les gens. On a essayé de filmer la douceur dans cette maison maternelle. On a essayé de mettre de la douceur, de la tendresse et de l’optimisme.»

 

La fragilité de la vie, c’était ça que vous vouliez raconter ?

« Oui. On voulait filmer des jeunes femmes, des bébés, une douceur, un flux de tendresse et tout ça en réaction, peut-être, à la violence sociale et économique dans laquelle on vit. On montre qu’il y a des gens qui s’occupent d’autres gens, que certaines personnes aident les autres à s’en sortir. Au milieu de la laideur du monde, c’est beau.»

 

Vous avez souvent découvert des talents : on pense à Émilie Dequenne, Déborah François,
Jérémie Renier… Vous faites découvrir au monde un vivier de jeunes actrices belges. Elles
suivent avec attention le parcours du film à Hollywood, n’est-ce pas ?

« Oui ! On espère que ça leur ouvrira des portes. Et elles aussi. Parmi les jeunes actrices de notre film, certaines avaient déjà joué, d’autres jamais… Mais certaines espèrent en faire leur futur métier donc faire voyager le film, ça compte ! »

 


Les films à voir à l'AFI Fest. Parmi les autres films francophones qui seront à voir au AFI Fest cette semaine, citons Marcel et Monsieur Pagnol de Sylvain Chomet avec Laurent Lafitte et Géraldine Pailhas ; A bras-le-corps de Marie-Elsa Sgualdo, L’étranger de François Ozon avec Benjamin Voisin et Rebecca Marder ; On vous croit de Charlotte Devillers et Arnaud Dufeys ; Dossier 137 de Dominik Moll avec Léa Drucker ou encore L’inconnu de la Grande Arche de Stéphane Demoustier avec Xavier Dolan et Swann Arlaud. L'AFI Fest sera également l’occasion d’applaudir de grosses stars américaines : Jeremy Allen White présentera Springsteen : Deliver Me From Nowhere, Bradley Cooper viendra montrer son nouveau long métrage Is this thing on ? tandis que Hugh Jackman et Kate Hudson seront présents pour Song Sung Blue. Le programme complet est à retrouver sur le site de l’AFI Fest.
 

Commentaires

Votre email ne sera jamais publié sur le site.

Sujets du moment

Flash infos