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Suffragettes : qui sont ces femmes mises à l’honneur le 6 février ?

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Écrit par Lepetitjournal Londres
Publié le 5 février 2018, mis à jour le 6 février 2018

Le 6 février 1918, les suffragettes remportaient le droit de vote pour certaines femmes, au Royaume-Uni. Retour sur un combat historique qui a inspiré des générations de féministes.

 

« Il faut libérer la moitié de l’humanité – les femmes – pour qu’elles puissent aider à libérer l’autre moitié de l’humanité » disait Emmeline Pankhurst. Avec elle, plusieurs dizaines de milliers de femmes luttent au début du XXe siècle, pour obtenir le droit de vote, le « suffrage », pour les femmes. Les suffragettes sont nées.

 

Naissance du mouvement féministe

Tout commence sous la Reine Victoria. En 1897, Millicent Fawcett fonde « l’Union nationale pour le suffrage féminin » et cherche à s’allier pacifiquement avec les hommes pour obtenir leur accord. Un mouvement qui agacera déjà la Reine Victoria, qui lance un appel « à toutes celles qui peuvent prendre la parole ou écrire et les adjure de s’unir pour enrayer ce Mouvement des droits de la femme, pervers et fou, avec toutes les horreurs qu’il entraîne et qui aveugle les pauvres êtres de son sexe, qui en oublient le sens de la féminité et des convenances. Ce sujet irrite à ce point la reine qu’elle peut à peine contrôler sa colère ».

D’autres trouveront au contraire que le mouvement ne va pas assez loin. C’est le cas d’Emmeline Pankhurst, qui fonde avec ses filles le « Women’s Social and Political Union » en 1903. Plus violentes, celles que nous appellerons désormais les « suffragettes » multiplieront les actions choc avant la Première Guerre mondiale : brûler des clubs de golf exclusivement masculins, verser de l’acide dans les boîtes aux lettres… Lourdement arrêtées, les suffragettes ne cesseront pas leurs actions en prison, où elles accompliront des grèves de la faim, au risque d’être gavées par la suite.

 

Changement de donne après la Première Guerre mondiale

S’accordant sur une trêve durant la Première Guerre mondiale, les suffragettes participent pleinement à l’effort de guerre – économiquement, mais toujours pas politiquement. Si le mouvement s’est calmé durant la guerre, les velléités des suffragettes étaient toujours là, comme le formule Emmeline Pankhurst : « Nous sommes comme un chien qui aurait enterré son os. Ils pensent que nous l’avons complètement oublié [la revendication du droit de vote pour les femmes], mais on se souvient de sa place ». Alors, une fois la guerre terminée, les suffragettes sont rejointes par d’autres femmes qui ont participé à l’effort de guerre aux côtés des hommes et revendiquent leurs droits.  

Le 6 février 1918, le Representation of the People Act est signé au Royaume-Uni et accorde un droit de vote censitaire pour les femmes âgées de plus de 30 ans. Cela signifie que seules les femmes qui payaient l’impôt sur la propriété (elles-mêmes ou par leur mari) ainsi que celles faisant des études à l’université y avaient accès. L’objectif de ces restrictions était de conserver une majorité d’électeurs et une minorité d’électrices. Par cette loi, le droit de vote aux élections locales est également étendu aux femmes de plus de 21 ans, avec les mêmes conditions économiques.  

8,5 millions de femmes obtiennent alors le droit de vote en 1918. Par le combat des suffragettes, le Royaume-Uni devient alors le huitième pays du monde à accorder le droit de vote aux femmes. Il faudra attendre 1928 pour que les conditions d’accès au vote soient les mêmes entre les hommes et les femmes.

 

Pour en savoir plus :

Rendez-vous à l'exposition « Votes for Women » actuellement au Museum of London, jusqu’au 6 février 2019.

Horaires d’ouverture : 10h-17h50

Adresse : 150 London Wall EC2Y 5HN (Station Barbican)

lepetitjournal.com londres
Publié le 5 février 2018, mis à jour le 6 février 2018