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Paris et Londres s’accordent pour stopper les traversées de la Manche

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Priti Patel - Twitter
Écrit par Corentin Mittet-Magnan
Publié le 30 novembre 2020

Alors que les négociations étaient en cours depuis le mois d’août, français et britanniques se sont enfin mis d’accord ce week-end sur un plan d’action commun pour lutter contre les traversées illégales de la Manche.

 

La préfecture maritime de la Manche a annoncé avoir secouru ce week-end 64 migrants, dont une femme enceinte et plusieurs enfants, alors qu’ils tentaient de traverser la Manche pour rejoindre l’Angleterre. Le bilan des traversées et des tentatives de traversées avoisine désormais le nombre des 8000 pour l’année 2020. Cette année, sept personnes, dont plusieurs enfants et adolescents  ont trouvé la mort dans le bras de mer qui sépare la France et le Royaume-Uni. Des chiffres en très forte augmentation par rapport à 2019 où 1800 personnes avaient effectué la traversée et durant laquelle quatre avaient péri.

C’est cette forte augmentation qui a poussé les autorités française et britanniques à mettre en place une politique commune pour « partager la mission de rendre impossible les traversées de la Manche » selon les mots de Priti Patel, Secrétaire d’État à l’intérieur, lors de la présentation du plan samedi 28 novembre. Elle a également annoncé la mise en place l’année prochaine d’un « nouveau système d’asile », « ferme et juste ».

Un nouveau budget de 31,4 millions d’euros devrait donc permettre à la France de doubler (sans en préciser le nombre), dès le 1er décembre, les patrouilles surveillant une zone de littorale de 150 kilomètres d’où partent la plupart des embarcations de fortune. L’usage des drones et des radars sera aussi renforcé. L’accord doit également permettre de financer des abris pour les migrants et des dispositifs de sécurité plus importants dans les ports.

Les ONG de défense des droits de l’homme ou apportant leur aide aux migrants ont accueilli très froidement ces nouvelles mesures. Amnesty International le considère « profondément décevant » car il ne comprend pas de solutions pour proposer à ces personnes une étude de leur demande d’asile au Royaume-Uni. Care4Calais dénonce de son côté « l’impression [de voir] le gouvernement se préparer contre un ennemi militaire ».

 

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