Noémie Richard, maître fromager originaire des Alpes françaises, nous a accueilli au club Kindred dans le cadre de son atelier Cheesetasting le jeudi 3 septembre à 18h. L’expérience nous a permis d’en apprendre plus sur la fabrication du fromage et sur l’intervenante.
Nous étions dix à participer à cette dégustation de fromages internationaux. L’objectif de l’évènement était de développer la culture fromagère des participants, en découvrant les saveurs de huit fromages venus de Grèce, d’Espagne, d’Italie, de France et d’Angleterre. Noémie Richard a aussi réalisé devant nous un plateau associant fromages, fruits et oléagineux, pour créer des duos de saveurs à proposer lors de futurs dîners.
L’expérience très ludique, nous a permis d’apprendre énormément de choses sur l’origine du fromage, les ingrédients qui le composent, ses méthodes de fabrication et les différences d’affinage entre chaque variété de produits. Noémie Richard était à l’écoute des questions des participants, et a su adapter son vocabulaire pour permettre la compréhension de l’atelier.
La maître fromager a accepté de répondre à nos questions.
Vous travaillez aujourd’hui à Londres pour l’entreprise française SAVENCIA, un groupe agro-alimentaire qui transforme et commercialise plusieurs produits dont le fromage. Le groupe est implanté dans plusieurs régions du monde. Quel est son objectif ?
“SAVENCIA est une entreprise française qui contribue au développement de la culture gastronomique française. Par exemple, au Royaume-Uni, elle fournit des fromages français comme Le Rustique, Saint-Agur, Chavroux dans tous les supermarchés. On a aussi une gamme “Haute Fromagerie” sous laquelle nous commercialisons, l’Époisse, le Roquefort, le Crottin, mais aussi des plateaux de fromage tout prêts qu’on peut notamment retrouver chez Mark & Spencer.”
Quel est votre rôle au sein de la compagnie ?
“En réalité, j’ai une double casquette. Je suis à la fois responsable de l’éducation fromagère et du développement produit. Donc, je suis en charge de l’école de fromage qui a pour objectif de développer la culture fromagère auprès des professionnels. Nous formons tous les gens qui sont amenés à travailler avec le fromage afin d’atteindre le public par leur biais. On veut apprendre aux consommateurs à manger des produits de qualité.”
“Ensuite, je m'occupe de proposer de nouveaux produits et de nouveaux types de fromage à commercialiser sur le marché anglais et de développer le packaging”.
Le fromage, c’est comme une vocation pour vous…
“Quand j’étais petite, je passais mes vacances à la ferme avec mes grand-parents, on allait traire les vaches. J’aimais bien ça mais je m’ennuyais un peu en attendant dans la cuisine que le fromage se fasse. C’est en grandissant que mon intérêt pour la fabrication du fromage s’est développé. Mais oui, on peut un peu parler de destinée. ”
Quel est votre fromage préféré ?
“Je change d’avis tous les jours. Mais je suis quand même fan du bleu. Et j’ai une affection particulière pour les fromages alpins : le gruyère, le comté ou le beaufort.”
Vous avez beaucoup voyagé pour vos études puis dans le cadre professionnel. Pouvez-vous nous décrire votre expérience à l’étranger ?
“Le Canada a été ma première expérience terrain, que j’ai réalisé dans le cadre de mes études en ingénierie agroalimentaire. Je suis ensuite partie pour l’Argentine. À mon retour en France, j’ai eu envie de repartir pour explorer davantage le continent. Je me suis donc envolée pour le Chili, où j’ai rencontré SAVENCIA qui m’a proposé d’ouvrir une école de fromage au Chili. Je suis ensuite partie à Londres parce que j’avais envie de perpétuer ici ce que j’ai mené en Amérique du Sud.
Donc voyager est le résultat de votre volonté personnelle...
“La découverte des cultures autour du monde est vraiment quelque chose qui m’intéresse. La pratique d’autres idiomes, le fait de me confronter au challenge de l’adaptation à un nouveau pays, sont des éléments qui me motivent à voyager à travers le monde pour développer la culture fromagère des populations.”
“Vivre à l’étranger est aussi un moyen de développer ma culture internationale du fromage, afin de mieux m’adresser aux consommateurs. La différence avec le Chili ou l’Argentine est qu’à Londres la culture du fromage est plus développée, mais il y a encore du travail à faire”.
Vous organisez ces ateliers de cheesetasting en parallèle de votre travail auprès des professionnels ?
“Effectivement, je les organise en plus de mon métier d’éducatrice fromagère auprès des professionnels. Pendant ces cheesetasting, je rentre beaucoup moins dans la technique de la fabrication du fromage, j’utilise peu de termes très spécifiques pour que l’atelier soit accessible à tous.”
Comment se sont-ils mis en place et quelle a été votre volonté première ? Aujourd’hui était votre premier cheesetasting ? Y-en-a-t-il d’autres de prévus dans le futur ?
“L’organisation de ces ateliers de découverte de la culture fromagère vient d’une volonté personnelle de participer à l’éducation fromagère des participants, associée à une demande de Kindred de créer de nouvelles activités pour attirer le public, afin de populariser davantage l’association.”
“Oui c’était mon premier cheesetasting ! Il y en n’a pas encore d’autres de prévus car ils s’organisent à la demande de Kindred.”
Noémie Richard peut également animer des cheesetasting à titre privé, ou dans le cadre d’un évènement professionnel. Le prix dépendra alors du nombre de participants, de la quantité de fromages demandée, et de l’accompagnement (dégustation de vins...).
Pauline Berger et Clara Grouzis
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